mardi 16 août 2011

Les 10 Anti-Commandements

Ce qu'il ne faut surtout pas faire en réunion NPA:

Comment intégrer au mieux des personnes qui n'ont jamais fait de politique et qui ont osé franchir le pas et venir à une réunion du NPA ? Rappelons que le NPA se veut un nouveau parti ; il doit donc réfléchir à la façon dont on intègre des nouveaux profils d'adhérents, pour permettre une nouvelle façon de faire de la politique.
Quelque soit le contexte, il est toujours plus ou moins intimidant d'intégrer un groupe déjà constitué, surtout si l'on a pas été amené par un membre de ce groupe. Les premières impressions que feront les militants sur le nouvel arrivant influeront sur la suite de son engagement. Comment faire en sorte que cette première fois se passe pour le mieux ? Comment éviter que les nouveaux s'enfuient en courant ?
Voici, d'après nos expériences, ce qu'il ne faut, ou qu'il ne faudrait, pas faire :

1. Parler par sigle : on arrive parfois à créer de vraies langues étrangères. Par exemple : '' les membres du CPN de la P1 présents à la CN du NPA ont fait NPPV à la motion 2 du texte A'' . Si le non-initié ne comprend pas un mot sur trois, il va avoir du mal à se sentir concerné.

2. Faire comme si tout le monde connaissait Marx, Freud, l'histoire de la révolution de 1917 ou les Béruriers Noirs. Cela fait partie de la culture du groupe militant, et pas sûr que les nouveaux la possèdent. Expliquons en une phrase un élément dont on est pas certain que l'interlocuteur le maîtrise, ou du moins ayons la politesse de demander s'il connaît.

3. Ne pas expliquer les modalités de fonctionnement d'une réunion, comme si c'était quelque chose d'inné. Et après, remettre à sa place le nouveau qui n'aurait pas respecté la procédure (notamment pour les tours de parole). Là encore, on explique dès le début.

4. S'habiller en « militant ». C'est à dire avec force keffieh, vestes militaires, t-shirt revendicatifs, badges, lacets rouges... Dans la vraie vie, les gens ne s'habillent pas comme ça. Si l'on veut intégrer des « vrais » gens, on n'instaure pas une coupure visuelle entre les militants et les autres. Les déguisements on les garde pour les manif (et encore...).

5. S'attacher au folklore de l'organisation. Nous pensons surtout à l'Internationale, la chanson. Le jour où tous nos camarades auront compris que c'est une messe comme les autres qui met mal à l'aise ceux qui ne la connaissent pas, on aura fait un grand pas vers le socialisme du XXIème siècle. Nous y reviendrons plus longuement dans un prochain billet.

6. S'engueuler devant des nouveaux adhérents. Une ambiance pourrie dans une réunion cela ne donne pas envie de revenir. Cela ne donne pas envie non plus de prendre position de peur de se faire engueuler à son tour. On prendra soin de garder un débat courtois, sans hausser le ton.

7. Avoir une attitude condescendante ou hautaine avec les nouveaux venus, rire des questions naïves ou râler de leur « ignorance ». Il n'y aura pas de deuxième question dans ces conditions. De même, ne pas s'adresser aux nouveaux venus, ne pas leur demander leur avis, ou leur couper la parole. C'est impoli et ce n'est pas une façon de recevoir un invité.

8. Distribuer un texte avec des -e- à la fin de tous les mots. Le but est de ne pas privilégier un genre par rapport à un autre, de prendre en compte le féminin comme le masculin. Nous, on veut bien, mais ça donne rapidement des textes illisibles. Exemple : ''les étudiant-e-s salarié-e-s sont menacé-e-s par la précarité. Il-elle-s devraient être adhérent-e-s d'un syndicat...'' Le summum est l'invention du terme sans-papier-e-s (rappelons que le mot sans-papière n'existe pas). Si on veut accorder la même place au féminin qu'au masculin dans un texte, on écrit les deux termes à la suite : ''les étudiants et les étudiantes''. C'est français et tout le monde comprend sans avoir mal aux yeux.

9. Fantasmer à voix haute. Du genre « de toute façon, pour obtenir nos revendications, il faudra un jour prendre des kalachnikov » ou « quand le NPA dépassera les 30% ce sera la guerre civile ». Tous le monde ne rêve pas d'être un guérillero ou un bolchévique. Que ceux qui ont de tels souhaits les gardent pour leurs séances d'onanisme.

10. Enfin, juger après quelques temps un adhérent par rapport à son taux d'implication dans l'organisation. Le temps disponible pour s'investir est différent d'une personne à une autre. Ce n'est pas parce que quelqu'un ne fait qu'une réunion tous les deux mois que son avis compte moins que les colleurs d'affiches hebdomadaires.

Nous pouvons également rajouter un onzième anti-commandement qui s'adresse plus particulièrement à vous messieurs :

11. Draguer illico la petite demoiselle qui assiste à sa première réunion. Elle est venue discuter politique, pas chercher un mec ou un plan cul. Si sa conclusion à l'issue de la réunion c'est de se dire que les gars du NPA sont des porcs comme les autres, elle ne prendra pas la peine d'en faire une deuxième. Si vraiment c'est le coup de foudre, messieurs, vous prenez rendez-vous en dehors du cadre politique.

Voici quelques modestes éléments pour éviter de passer pour des extraterrestres et de rester entre « gens qui savent ». Si l'on est capable de comprendre les enjeux de la communication, le NPA fera de grand progrès du côté du « N ».

7 commentaires:

mahudyusnel a dit…

Que vous êtes bons !
Que c'est tellement juste !
Que de souvenirs !
Que vous avez raison !
Du coup, ça me donne un petit gout de "reviens-y" !

pablito a dit…

Merci pour la ptite liste, on se l'imprime au front de gauche (bon à part les accoutrements et lacets rouges, qui se voient assez peu chez nous autres les sociaux-traites réformistes agents du capital :p )

Sinon on espère arriver à pondre un article sur nous de la meme veine que le "curé rouge" ou "nouvelle pétanque anticapitaliste".

Bon courage en tout cas

Mimo a dit…

c'est pas con vos petits penses-bêtes!

Mais le fond du problême n'est-il pas tout simplement que pour beaucoup (militants comme non militants) la culture de l'organisation s'est perdu car nos outils de classes (syndicats, mutuelles, coopératives, assos de secours...je ne mets pas partis car ça ne rentre pas dans ma définition d'une organisation de classe) se sont émoussé et ne joue plus très bien leur rôle sociabilisateur et formateur. Par exemple ça fait très longtemps que les syndicats de classe ne sont plus apte à accueillir massivement les travailleurs ; le repli sur les boite et les salariés à statuts (même dans le privé) fait que l'immense majorité des travailleurs passent à coté des organisations et ne se mobilise que ponctuellement (et encore!) ce qui fait que d'un côté les militants s'isolent et se caricaturent de plus en plus(alors qu'ils devraient étre le çiment entre salarié divisé)et les travailleurs sont de moins en moins en contact avec la culture "de classe" .

En plus je pense que c'est idéaliste de convier des personnes "individuellement" à venir construire un parti dans la situation actuelle de dépolitisation. En même temps mon avis vaut ce qu'il vaut étant donné que je n'ai jamais adhéré à un parti politique.

Anonyme a dit…

Et courageux ... parce que le courant anarcho droitier ... auquel j'adhère tout de suite (combien la surcotise au fait ?) ... se condamne d'entrée, pour des siècles, des siècles, sans doute, à rester dans la mino ... enfin, tant pis ... j'dirais que maintenant, la mino, on est un peu habitués

IGIS a dit…

C'est emmerdant, chuis vachement d'accord avec tout, pourtant je ne me sens pas tellement anarcho; droitier, c'est inné!

Anonyme a dit…

Je découvre votre blog. Pardon pour cette question un peu naïve, mais sincère. Si l'on ne peut s'habiller en guerillero, dire des conneries ni draguer les filles, quel est l'intérêt d'adhérer au NPA?

Courant Anarcho-Droitier a dit…

des conneries on en dit beaucoup, pour ce qui est de draguer on conseille simplement de choisir le bon moment