dimanche 29 janvier 2012

P'tits loups de tous les pays, unissez-vous !

Cadeau pour votre dimanche après-midi.
Après, n'allez pas croire que nous nous sommes esclaffés comme des brutes sans cœur en regardant cette vidéo...bon d'accord nous avons souri. Les curés rouges aussi ont leurs moments de tendresse. Et si on se faisait des lasagnes ce soir ?





mardi 24 janvier 2012

Moi aussi, j’ai vu Philippe Poutou. Et vraiment, je vous jure, il existe pour de vrai

par RM

Le Courant Anarcho-Droitier étant une puissante pieuvre qui déploie ses tentacules sarcastiques aux quatre coins de notre beau pays, tous ses membres n’habitent pas au même endroit. On a bien pensé à se regrouper dans une seule et même joyeuse concentration, sorte de squat autogéré mais classieux où on écouterait du rocksteady toute la journée en buvant des alcools très rares et très chers et en disant du mal des gens, mais après mûre réflexion, nous en sommes arrivés à la conclusion qu’une telle démarche, pour attirante qu’elle soit au premier abord, se mettrait sans doute en travers de menus détails, genre nos vies sociales, professionnelles et amoureuses.

Je ne vis donc pas au même endroit que GH, auteur (brillant) du précédent (et fantastique) article, et pour marri que j’en sois (qui ne rêverait pas de vivre une trépidante existence à Rodez, la ville qui ne dort jamais?), je dois me contenter de ma situation. Laquelle situation a tout de même quelques avantages, puisqu’elle me permet d’être en mesure de faire, moi aussi, un compte-rendu circonstancié et exhaustif de la réunion publique que Philippe Poutou, candidat aux signatures de maires de villages, et à terme, si tout va bien et que le temps le permet, à l’élection présidentielle d’avril prochain, a tenu à Pau, la riante bourgade où j’ai le bonheur d’habiter.

Je suis donc allé, en ce jeudi soir pluvieux de janvier, faire un tour au Complexe de la République, lieu central de toutes les sauteries militantes paloises. A l’instar de mon camarade, je dois avouer que ma motivation n’était pas optimale : si, contrairement à lui, je n’avais rien de mieux à foutre (je ne suis jamais allé en Palestine, et personne n’a le privilège de partager ma vie en ce moment), je redoutais tout de même le pire pour cette réunion publique, au vu de l’état du NPA au niveau national et de la côte de popularité quelque peu chancelante de notre candidat. J’ai donc été assez surpris – je l’admets – par le nombre de présents. Bon, certes, inutile de se mentir: l’essentiel du public était composé par le milieu militant palois, foisonnant à défaut d’être efficace, et bien peu de personnes non organisées ou non-sympathisantes étaient dans la salle. Quelques personnes attirées par l’affichage relativement intensif et assez réussi, sans doute, mais pour l’essentiel, nous avons eu droit aux têtes connues.

Évoquons brièvement les interventions, assez inégales. La première, faite par un membre du personnel de l’Université de Pau, était intéressante, mais peu enthousiasmante. On sentait très clairement le syndicaliste chevronné, et les explications, pour importantes qu’elles fussent, manquaient un peu de peps. Le détail technique est l’ennemi du discours politique, c’est vraiment très dommage, mais c’est comme ça. La deuxième, assénée sur un ton quasi-besancenesque par un militant du comité jeune, dont je me garderai bien de dire du mal vu qu’il est de ma famille, était, sans doute, la plus réussie. Le côté «saine colère», une certaine maîtrise (pas parfaite, mais ce garçon est encore jeune) des ficelles de la rhétorique, quelques bons mot, tout cela a produit le résultat voulu: faire passer le message en maintenant l’audience éveillée. La troisième avait pour sujet la précarité. Enfin, était censée avoir pour sujet la précarité. En effet, la militante qui l’a faite a légèrement évoqué sa situation personnelle de travailleuse précaire, avant de tourner à gauche, et d’évoquer en long, en large, en travers le rôle des élections et la nature du NPA. Était-ce vraiment ce qu’on lui demandait? Non. Mais, sans doute trop habituée au – ou ayant plus de goût pour – le débat interne et l’engueulade entre plateformes, la camarade n’a pu s’empêcher de tomber là-dedans. C’est bien dommage: on s’est fait chier, et beaucoup dans la salle se contrefoutaient de ce qu’elle racontait. Je vous laisse deviner pour quelle plateforme cette personne avait voté au congrès…

On en vient à l’intervention de Philippe Poutou. Ce serait mentir que de dire qu’il a les qualités d’un tribun, et on chercherait en vain la moindre trace de saillies jauresso-mélenchonesques dans sa performance, mais dans son style de simplicité, de «mec normal», on peut dire que l’exercice était assez réussi, et a assez agréablement surpris ceux qui, dans la salle, s’attendait au pire après l’avoir vu chez Ruquier (oui: un certain nombre de présents ne le connaissaient que comme ça, j’ai vérifié moi-même). Il ne constitue donc pas un candidat SI catastrophique que ça, même si ce n’est sans doute pas le meilleur que nous avions à notre disposition au moment du choix…

Pour finir, et puisqu’il faut bien se détendre, j’évoquerai le débat, le sacro-saint débat obligatoire dans nos réunions trop démocratiques de partout. Qui prend la parole dans un débat, lors d’une réunion politique publique? Les gens qui ont des choses à dire, et osent parler en public. Donc, pèle-mêle, les gauchistes, et les philosophes de bistro. A cet égard, nous avons eu droit à une saine alternance. Une moitié de surchauffés du bulbe émanant de divers groupuscules présents sur Pau, et expliquant par A+B qu’on était un peu des gros traîtres quand même puisque: on se présentait aux élections (qui sont le Mal), qu’on appellerait certainement à battre Sarkozy au second tour (et donc à voter Hollande), et on ne présentait pas au peuple un véritable programme révolutionnaire et socialiste, nous cachant veulement derrière des mesurettes réformistes, ordures que nous sommes (cette dernière remarque émanant du jeune leader charismatique de la Jeunesse Communiste Marxiste Léniniste de Pau, qui prépare visiblement la révolution dans sa chambre avec ses quatre potes, j’ai hâte de voir ça). Et une moitié de philosophes, donc, qui nous ont demandé de leur expliquer les moindres détails de la société que nous voulions, ou qui nous ont expliqué que la lutte des classes, c’était trop agressif, et qu’il fallait que tout le monde se fasse des bisous pour construire un monde meilleur à grand coup de câlins.

En bref, et au-delà du jugement des performances oratoires de chacun (même si c’est important, dans une campagne), que constate-t-on? La même chose que ce que mon camarade GH a constaté dans son bled paumé sa riante bourgade du Rouergue: nos réunions publiques sont toutes les mêmes, s’adressent (souvent malgré nous) à un public d’initiés et ont un impact qui se réduit aux comptes-rendus dans la presse du lendemain. Si notre camp politique (je dirais bien «si le NPA», mais j’attends pour ça de voir s’il passera le printemps, c’est tout sauf sûr) veut avoir un poids quelconque dans la vie politique et sociale, et faire avancer ses brillantes idées, sans doute va-t-il falloir changer deux ou trois trucs. C’est pas forcément gagné.




vendredi 20 janvier 2012

J'ai vu Philippe Poutou : il existe pour de vrai.

par GH

Le week end dernier, le – peut-être – candidat à l'élection présidentielle pour le NPA, était en meeting dans une sous-préfecture de l'Aveyron. Le lieu, l'horaire et les préjugés que j'avais sur notre camarade me faisaient présager un ratage complet de l'évènement. Je vais replacer ce meeting dans son contexte pour que les lecteurs du Fight Club puissent juger d'eux-même. Cela me permettra au passage de balancer un peu sans avoir l'air d'y toucher, sur l'ambiance interne d'un parti en crise.

La section NPA qui a fait venir Philippe a voté majoritairement pour l'orientation majoritaire du parti mais c'est la seule sur les cinq sections du département. Si bien qu'ici la ''Majo'' est ''Mino'' et réciproquement, vous suivez ? Ceci explique pourquoi notre héros de l'industrie automobile est intervenu dans une ville de 12000 habitants excentrée et non à Rodez, non seulement de taille plus importante mais aussi centrale au niveau des axes routiers, ou encore dans d'autres villes aux sections NPA plus importantes et aux réseaux militants plus larges. La venue du candidat s'est également décidée sans concertation avec ces salauds de mino-majo, ce qui ne les a pas motivés pour relayer l'information.

Pas encore satisfaite de ces quelques handicaps, la majo-mino s'en rajoute d'autres. Par le choix dans la date, un samedi à 16h et par le choix de la salle, un gymnase à la sortie de la ville, inaccessible sans voiture ou transport en commun.  Les camarades avaient vu grand : ce gymnase a  une capacité d'accueil de 600 places.

Fort de ces informations, je sentais le gros plantage en perspective. D'où mon dilemme : y aller ou pas ? Alors que c'est un devoir incontournable pour nombre de petits soldats militants, tant de choses m'en détournaient :la co-animation d'une conférence sur la Palestine en début de soirée (et la Palestine c'est quand même plus important que de bêtes élections présidentielles c'est pas les curés rouges qui me contrediront) puis un concert de reggae dans un de mes bars préférés avec une merveilleuse et magnifique jeune personne qui me regarde avec des yeux remplis d'amour depuis des mois. Pourquoi donc faire deux heures de route aller-retour, seul, pour une réunion qui sentait le cafard à 58 km de distance ? Je suis un être humain.

Et c'est bien parce que je suis humain que j'y suis allé. Je me suis encore senti solidaire de mes camarades qui avaient sans doute bossé dur pour cette réunion publique, même si nous avons quelques petites divergences politiques. D'autres camarades de la Gauche Anticapitaliste avaient aussi fait le déplacement, certains même auront fait quatre heures de route en tout pour voir Poutou 2012. Il me reste donc encore un soupçon de disciple de parti que je m'efforcerai de faire bientôt disparaître via ce blog.

En arrivant sur les lieux du drame au meeting, en retard, je compte une soixantaine de personnes présentes. Était-ce intentionnel? Mais la disposition des chaises, largement espacées, permettait de ne pas sentir de vide dans ce grand gymnase, un bon point. La déco est d'une facture classique pour un meeting d'extrême-gauche : affiches, drapeaux, banderoles et tables de presse, avec une dominante de rouge pour être (pas) original. L'introduction du meeting était faite par un documentaire sur un village autogéré dans l'État espagnol. Peut-être intéressant mais trop long (une heure), les gens n'étaient pas venu pour çà, vingt minutes auraient suffit. Le film a d'ailleurs été coupé avant la fin.

Le temps des prises de parole venues, un militant du secteur jeunes du NPA inaugure le bal. C'est une bonne idée de parler des problèmes de la jeunesse et des exemples de mobilisations qu'elle peut montrer, mais s'attarder de longues minutes sur les universités face à un public de quadra et cinqua d'un département rural, était-ce judicieux ? Cela témoigne peut-être simplement de l'origine où l'on recrute notre secteur jeune en majorité.

Une militante fait un résumé succinct de la situation politique locale puis Philippe Poutou intervient. Et il parle. Et il parle bien. Enfin il lit ses notes mais il le fait bien, c'est clair, synthétique, un peu pédagogique mais j'ai vu pire. Au bout de trois quart d'heures, je part vers d'autres aventures plus palpitantes, car je sais à ce moment que je connais la suite du meeting.

C'est la conclusion que j'aurai de cette expérience. Philippe Poutou a fait des progrès depuis l'université d'été de Port-Leucate mais dans quel sens ? Celui d'un militant d'extrême-gauche classique, formé sur le tas à la prise de parole en public. Tout dans ce meeting démontrait la facture classique du meeting gauchiste à la française comme on en voit depuis trente ans, les portraits de Lénine et Trotsky en moins (mais ils apparaissent encore aux rencontres des jeunes de la Quatrième Internationale, rassurez-vous). Aucun intervenant extérieur, aucun invité du mouvement social. Aucune expérimentation nouvelle en terme de communication, on en est toujours à une tribune sur une estrade.

Ce meeting n'est donc pas un ratage comme je le craignais, les spectateurs et les journalistes rodés à ces évènements y auront vu quelque chose d'habituel. Et cela peut laisser présager du devenir du NPA. Une fois les derniers perturbateurs poussés vers la sortie ou rendus inoffensifs, le NPA pourrait être un parti d'extrême-gauche comme les autres, fonctionnant en cercle fermé. Et ce genre de parti a une capacité de survie très longue mais avec une capacité de nuisance quasi nulle, se satisfaisant de peu, se contentant d'instinct de renouveler quelque peu ses adhérents, et ressassant les mêmes débats à l'infini.

Heureusement il y a les anarcho-droitiers et ils sauveront l'extrême-gauche française.




mardi 17 janvier 2012

Les hommes en noir de l'anticapitalisme

 
Au siège du NPA à Montreuil. L’équipe de campagne de Philippe Poutou est réunie pour préparer les prochaines interventions de leur candidat aux élections présidentielles.




 Un militant: non franchement, l’intervention chez Laurent Ruquier était bien: claire, euh… concise.

Un second militant: tout à fait! C’est un discours qui s’adressait aux ouvriers. Seuls les intellectuels petits bourgeois droitiers y ont vu un échec de communication, incapables qu’ils sont de comprendre la dialectique prolétarienne. D’ailleurs…

Deux hommes habillés en complet noir entrent dans la pièce.

Romain: bonsoir tout le monde! Désolé d’interrompre votre petite sauterie! Je suis l’agent R et voici mon collègue l’agent G. Nous faisons partie de la commission 6.

Le premier militant: commission 6? Jamais entendu parler!

Guillaume: sans blague? Nous sommes mandatés pour réaliser une enquête sociologique sur les cadres dynamiques du NPA. Vous allez nous montrez vos cartes d’adhésion.

Le deuxième militant: mais camarade, nous sommes en réunion et il n’est pas quest…

Romain: le camarade te dit merde mon petit! T’es à cent lieues de savoir qui on est. Alors tu te sors les doigts et tu fais ce que te demande mon collègue.

La discipline de parti fonctionne, les militants sortent leurs cartes. Les deux hommes en noir les examinent en posant quelques questions.

Guillaume: sympa ton t-shirt du Che toi! Eh R, tu paries sur qui?

Romain
: je donne ma langue au chat. S’adressant à un militant: tu as aimé le dernier Ken Loach? Oui évidemment!

Ils s’arrêtent devant un militant portant keffieh et capuche.

Guillaume: t’as aimé le dernier discours de Mélenchon?

Romain: elle est sexy Christine Boutin, non?

A chaque fois le militant hoche la tête d’un air inquiet.

Guillaume
: tu es plutôt pour un gouvernement au service des travailleurs ou pour un gouvernement des travailleurs?

Romain: tu penses que Krivine est plus fort que Batman? Eh G, il comprend rien à ce qu’on lui dit celui là!

Guillaume: je pense même qu’il doit pas habiter la porte à côté.

G lui arrache son keffieh et sa capuche. Sous les regards stupéfiés de l’équipe de campagne Poutou 2012, apparaît alors un être vert avec trois yeux tentaculaires.

Romain: tiens donc! Un céphalopoïde clandestin! Ils sont sensés rester dans le quartier de la Défense.

Guillaume: c’est notre ami Miki! Depuis quand tu fais de la politique toi?

Miki l’extraterrestre
: gootapluk plamato a chtok

Romain: ben voyons? La dernière fois tu bossais pour Goldman Sachs et maintenant tu serais anticapitaliste?

Miki l’extraterrestre: klictok klictok patemga! Galli Bulhom anticapitalistouck!

Guillaume: tu m’en diras tant! Et donc la candidature Poutou c’est ton idée?

Miki l’extraterrestre: Boc! Gafu Poutou patachtruck!

Romain: ça explique bien des choses. Mais on n’est pas sur la planète Blonks ici. Philippe a peut-être beaucoup de charisme pour un public de céphalopoïdes… ou d’Arquiliens à la rigueur, mais sur Terre on en demande un peu plus.

Guillaume: tu sais combien de traités intergalactiques tu as violé? `

Miki l’extraterrestre
haussant ses quatre épaules: oooh! aywa bagabroum!

Romain: allez bataille pas G, c’est une vraie tête de tricrénaslophe! Je l’embarque… pendant ce temps tu t’occupes de ces messieurs dames?

L’agent R passe une double paire de menottes à l’extraterrestre tandis que l’agent G se tourne vers les militants du NPA.

Guillaume
: chers camarades, vous cherchez des réponses logiques et matérialistes  à ce que vous venez de voir, c’est tout à fait normal et je vais vous expliquer.

Il sort de sa veste un tube métallique muni d’une LED rouge, tout en ajustant des lunettes noires sur son nez.

Guillaume: ceci est un neuro-laser conventionné. Il nous a été offert par des camarades de province. Ce petit œil rouge isole les impulsions électromagnétiques du cerveau et plus précisément celles de la mémoire. Je vais vous demander de bien le regarder.

Un flash jaillit du neuro-laser et immobilise les militants du NPA. G enlève ses lunettes.

 Guillaume: le camarade que vous venez de voir partir souffrait de euh… d’une forme de conjonctivite rare…euh une maladie orpheline en somme. De plus, il vient de rejoindre le Parti Communiste où il retrouvera plein de gens de sa galaxie… enfin je voulais dire de son courant politique.

Romain: t’aurais pu trouver mieux, G! On flachouille des dizaines de personnes chaque semaine, si en plus on peut les aider dans leur vie, autant le faire!

Guillaume: eh bien vas-y, fais le,  puisque tu es si malin!

Romain s’adressant aux militants toujours paralysés : en fait, c’est vous qui avez viré ce ringard. Il n’arrêtait pas de faire des citations de vieux marxistes oubliés, il était jamais content, toujours à critiquer: ‘’ et ceci n’est pas assez ouvrier, cela est trop réformiste et blablabla’’… un vrai chiant! D’ailleurs vous venez de vous dire que vous ne voudriez pas ressembler à un tel boulet.  Il désigne un militant. Toi par exemple tu vas régler tes problèmes affectifs. Tu vas téléphoner à tes parents, parce que le NPA ce n’est pas une maman de substitution…

Guillaume
: … et tu vas t’acheter des fringues un peu moins tristes et des super pompes. T’as raison R, c’est rigolo ce jeu.! Il désigne un autre militant. Toi le barbu, tu vas faire un travail sur toi. Tu vas arrêter de te prendre pour Besancenot. Il faut que tu apprennes à avoir ta propre personnalité. En sortant d’ici tu vas t’inscrire à un cours de yoga… non, à un club de danse rock, ça te défoulera et puis auprès des filles ça sera mieux que de leur parler des rapports de production… pour draguer j'entends.

Les deux hommes en noir sortent du bâtiment avec l’extraterrestre réencapuchonné. 

Romain: sans déconner Miki, il aurait ses chances Poutou sur la planète Blonks pour les présidentielles?

Miki l’extraterrestre
: tacluk!

Guillaume: ah bon? Je me disais aussi! De toute façon les céphalopoïdes n’ont pas le droit de vote ici.

samedi 14 janvier 2012

L'athéisme c'est cool

Illustration repérée par Jacob Vardy


Pour ceux qui ont le mauvais goût de ne pas comprendre l'espagnol il est écrit :   " Preuves / essayer de prouver Dieu ou Jésus avec la Bible c'est comme essayer de prouver Superman avec un comics "

vendredi 13 janvier 2012

Peut-on faire de l'humour avec la cause basque ? Partie 2

suite du précédent article

Les Démos vont enfin ''libérer'' des Marianne des mairies basques, sur le modèle des actions du Front de libération des nains de jardin (FLNJ). L'une des Marianne est photographiée à la plage et ''interviewée'' par les Démos, à qui elle dit son bonheur de pouvoir enfin mener sa vie comme elle l'entend. Quelques temps plus tard, une autre Marianne, se présente comme ''agent de décoration'' à la mairie d'Ustaritz (où elle a été dérobée) bien que '' son contrat stipule qu'elle est le symbole de la République''. Elle annonce sa candidature à la présidence de la République à l'occasion d'une conférence de presse clandestine sur les remparts de Bayonne. Une trentaine de Démos en combinaisons blanches et jaunes, et masqués, lui donnent la parole pour qu'elle explique les raisons de sa candidature. Mais la présence de Le Pen au second tour modifie un peu la stratégie des Démos, qui mettent en scène le retrait de la candidature de leur Marianne ''pour faire barrage à l'extrême-droite''.
En 2007, 700 personnes avaient participé à l'une des centaines d'actions initiées par les Démos. La justice française ne goûte pas l'humour potache des jeunes basques et reste raide comme un piquet sur son code pénal. 97 militants seront inculpés dans 16 procès. Les Démos sont contraints de collecter de l'argent pour payer leurs frais de justice. Ils lancent alors une campagne de communication en se rebaptisant ''Démo SA'', société aventurière au capital de – 3132 euros. C'est l'opération ''première augmentation de capital'', dans laquelle ils appellent à «investir une partie de notre épargne pour le renforcement de la croissance démocratique de notre pays : en effet plusieurs juges réalisent des emprunts à Démo SA par saisies sur salaires, emprunts qui seront remboursés dès que le département basque sera crée, la langue basque officialisée et les prisonniers rapprochés...». Et de préciser qu'en devenant  actionnaires de Démo SA, «vous permettez la création d'emplois : avocats, journalistes, imprimeurs, vendeurs de farces et attrapes...».

Les Démos se sabordent en 2010. Le recours à l'humour aura donc été autant un souci pédagogique que la volonté de protéger les militants de la répression facilitée par la confusion entretenue entre militantisme basque et terrorisme. L'humour irrésistible de certaines actions démos confère au mouvement une image positive et bien distincte de celle des partisans de la lutte armée. La brutalité policière ne les épargnera cependant pas complètement, mais renforcera justement leur image de mouvement non violent dans l'opinion publique locale.

L'humour dans l'action est un outil pédagogique. Il favorise la mémorisation de l'information reçue,  nombre de pédagogues vous le diront.  Dans l'action directe, le recours à des analogies ou des métaphores comiques permet de faire passer un message politique en le rendant accessible au plus grand nombre. L'humour permet la simplification du message en même temps qu'il le rend plus attrayant pour le public, ce qu'ont compris depuis longtemps les publicitaires. En accentuant les contrastes et les oppositions, l'humour met en évidence l'absurdité, la malhonnête ou la vilenie de l'adversaire. Lorsqu'il passe par la provocation, il oblige à choisir son camp, et donc à penser, à discuter et à se positionner. Il contribue encore à briser les silences, ces non-dits et ces tabous problématiques qui favorisent le maintien de l'oppression, en interdisant la pensée et l'échange.

L'humour ruine en peu de mots, de gestes ou de symboles, les stratégies de communication manipulatrices et coûteuses des détenteurs du pouvoir. Les spectateurs riant avec les activistes en action valident implicitement la justesse de leur combat...et l'adversaire le comprend instantanément. Pour ces raisons le rire attire sur l'activiste la sympathie et la bienveillance de l'opinion publique, qui seront précieux dans le rapport de forces, tout particulièrement en cas de répression.

Enfin, le combat des Démos, tout comme celui de nombreux autres militants indépendantistes de gauche, basques, catalans ou occitans, a été soutenu par une communication visuelle et graphique très travaillée, esthétique et séduisante. Ces chartes graphiques sont à des années-lumières de ce qui se bricole encore à l'extrême-gauche française. Mais ceci méritera un article complet...




mercredi 11 janvier 2012

Peut-on faire de l'humour avec la cause basque ? Partie 1


Une bonne partie de cet article a été copieusement pompée dans le l'ouvrage déjà cité ''Désobéir par le rire''. Le reste est issue de l'expérience des militants anarcho-droitiers vivant ou ayant vécu à proximité du Pays basque.

Oui. Ce fut en tout cas la conclusion des activistes basques qui décidèrent de créer en 2000 le mouvement Démos, abréviation de Démocratie pour le Pays Basque.

Or le contexte politique de cette période est marqué par la double violence de l'ETA et des États français et espagnol. Les forces de l'ordre tout comme l'opinion publique sont alors promptes à amalgamer militantisme basque et terrorisme. Dans un tel climat, il est essentiel de faire preuve d'intelligence et d'humour si l'on veut limiter la répression et conserver le soutien de l'opinion publique. Les Démos seront donc un mouvement pacifiste, qui se présentera comme le ''bras non-armé de la population'', et qui communiquera grâce à de l'agit-prop et des actions non-violentes. Le mouvement rassemble ses partisans autour de trois revendications : la création d'un département basque, la reconnaissance de la langue basque et le rapprochement des prisonniers basques.

Leur stratégie sera celle de ''la mouche du coche'' qui ne fait de mal à personne, mais qui agacent profondément les autorités. Leur action inaugurale sera d'occuper le mur de la prison de Bayonne avec des banderoles réclamant le rapprochement des prisonniers basques. Pendant que deux militants sont perchés sur l'un des murs en scandant des slogans, d'autres peignent ces mêmes slogans sur les murs. Lorsque la police arrive, avant même qu'elle ait amorcé la moindre action, les militants au sol s'aspergent de peinture rouge (sous l'œil de caméscopes complices). Ceci a le don d'une part de rendre perplexe un long moment les pandores, peu habitués à de telles réactions, et d'autre part de rendre l'événement encore plus éclatant (écarlate) en terme de communication. Ensuite, le matériel permettant aux activistes de monter sur le mur ( quatre mètres de haut quand même) ayant disparu, il faut plusieurs heures aux forces de l'ordre pour déloger les facétieux, sous les regards hilares des détenus.

Quelques semaines plus tard, les Démos se rendent au conseil général des Pyrénées-Atlantiques pour reprendre les 21 sièges (sur 52) des conseillers généraux du Pays Basque qui n'ont rien à faire,selon eux, à Pau, où ils sont minoritaires. Les sièges sont installés à Bayonne, là où la future antenne du conseil général du Pays Basque, réclamée par les Démos devrait se tenir. «Avec de tels sièges,déclarent-ils, on ne pourra pas dire que le département basque n'a pas d'assise populaire...». François Bayrou, président du conseil général, estime qu'il s'agit là «d'un cran de plus dans la stratégie de la tension» et se ridiculise au passage. Les Démos lui répondront en organisant l'opération «un siège pour François Bayrou» : ils appellent «tous les basques à nous amener d'urgence des sièges de toutes natures, chaises, bancs, poufs...» pour les remettre à '' Bwana Bayrou''.

Une autre fois, les Démos ''confisquèrent '' aux archives départementales des Pyrénées-Atlantiques le registre des délibérations du Biltzar du Labourd de 1789. C'est un document historique qui consigne la dernière délibération de l'assemblée des élus basques au lendemain de la Révolution française. L'assemblée s'y prononçait contre la création d'un département des Basses-Pyrénées mais pour un département basque. C'est un étudiant, inscrit aux Archives sous le nom de Dominique Joseph Garat, du nom de l'élu député du Labourd aux États Généraux de 1789, qui subtilisa le document. Celui-ci réapparut au cours de quelques manifestations et conférences de presse pour être finalement restitué en 2010 lors de l'inauguration du Pôle basque des Archives Départementales par un activiste déguisé en Dominique Joseph Garat. Entre temps le registre aura été entièrement numérisé pour en permettre la consultation publique.

Entre autre actions, nous pouvons encore citer la ''Bataille du rail'' avec la SNCF pour imposer la double signalisation dans les gares du Pays basque. Les militants manifestent dans les gares, affichent eux-mêmes des signalisations en basque au côté des inscriptions en français et s'enchaînent sur les voies ferrées. Ils obtiennent satisfaction. Ils vont ensuite bloquer des avions transférant des prisonniers basques. Ils vont aussi simuler des accidents de la route pour interpeller sur les dangers pour les familles de la dispersion des prisonniers. 
simulation d'accident - Bataille du Rail (cliquez sur l'image pour mieux la voir)
 
restitution des registres machin truc aux Archives de Bayonne 


À suivre...

lundi 2 janvier 2012

La quatrième position


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