mardi 9 mars 2021

Faut bien avouer qu’on en a quand même…

 … des boulets, des débiles, des relous, des grosses buses, des maladroits, des ânes, des prétentieux, des quiches etc dans nos organisations de gauche. Et s’il y a bien un groupe politique qui peut le dénoncer ce sont les anarcho-droitiers. Ça va faire bientôt dix ans qu’on plante des coups de piolets dans le dos de nos camarades mais on le fait sans méchanceté et c’est à but pédagogique rappelons-le. Nous assumons donc nos responsabilités et on va encore faire un article qui dit du mal.

On assiste, venant du camps réactionnaire, à des attaques tous azimuts contre les féministes, les antiracistes, les antifascistes, les écolos, les luttes intersectionnelles, les études décoloniales. Rien de surprenant nous direz-vous. L’originalité de l’époque vient que les cibles de ces attaques sont emballées dans un terme fourre-tout, à savoir l’islamo-gauchisme,et repris par les macronistes, prétendument centristes et progressistes. Cette chasse aux sorcières, orchestrée par un gouvernement en panique, pue du cul. Que cela serve de leçon à ceux qui- comme nous - voulaient faire barrage à l’extrême-droite.

Cependant,

nos ennemis s’empareront toujours de nos « maladresses de communication », comme dirait l’Unef Grenoble, pour nous décrédibiliser. Des prises de positions ou des actions peuvent se retourner contre nous. Des initiatives militantes isolées peuvent jouer en notre défaveur. Nous devons nous surveiller.

De qui parle-t-on ?

On a tous connu ce camarade qui nous faisait rentrer la tête dans les épaules dès il levait la main pour parler en public au nom de notre organisation. Avant même qu’il (ou elle bien sûr) ait commencé à discourir, on regardait ailleurs, on essayait de s’écraser sous la table. Bien sûr que si, vous en avez connu. C’est anecdotique ? La politique politicienne se nourrit d’anecdotes. Qui sont ces boulets plus précisément ? Ce sont différentes catégories de personnes, qui n’ont parfois pas grand choses en commun. En vrac :

- les naïfs confusionnistes, qui pensent qu’on peut parler avec tout le monde et qui finiront par citer des auteurs infréquentables. Ils sont de bonnes volontés mais ils leur manquent encore quelques grilles de lectures.

- des malins qui infiltrent nos orga. Ils ne partagent pas nos idées, ils tentent de légitimer les leurs. A propos, ça fait longtemps qu’on a pas entendu Étienne Chouard ?

- les écorchés vifs. Leur passif militant ou leur histoire personnelle les enferment dans une posture de conflits perpétuels. Il ne peut y avoir de débat apaisés, ces personnes sont incapables de faire société avec qui ne partage pas à 100 % leurs idées. On vous renvoie à l’article de Néon pour creuser le sujet.

- les camarades pratiquant ce que l’on appellera « la connivence par erreur ». Ils sont persuadés que tout le monde comprend leur univers militant et cette erreur sera source de beaucoup d’incompréhension. On y classe ici nos curés rouges, on en a tellement parlé ici...

- il y a bien aussi quelques rigolos pratiquant la provocation gratuite, leur second degrés étant parfois incompris mais c’est pas nous qui pourrons leur jeter la pierre.

- il y a enfin des camarades qui tout simplement pètent un plomb. Fatigués de l’inertie de leurs contemporains ou perdant patience face aux attaques de nos ennemis, ils auront des paroles ou des actes malheureux qui risquent de desservir la cause que l’on défend. Ça peut arriver à tous le monde.

Chaque camps politique scrute les autres à la recherche de la moindre faille permettant de les décrédibiliser. Nous faisons la même chose. Nous traquons les exemples de médiocrité chez les macronistes, les faits de violences ou les propos répréhensibles chez les fafs. Évitons de prêter le flan à des démarches similaires.

Comment faire ?

Ne soyons pas les caricatures inventées par nos ennemis. On le répète, nous devons nous surveiller. Tentons le pas de côté. Essayons de nous mettre à la place de nos interlocuteurs. Essayons d’imaginer comment nous voit quelqu’un de non-politisé, imaginons les biais qu’il peut avoir à notre encontre. En bref essayons d’avoir de l’empathie pour ceux et celles que nous essayons de convaincre.

Faut bien reconnaître qu’on a pas toujours des champions qui militent à nos côtés. Que ce soit par maladresse, inexpérience, malveillance, impatience, on a des camarades, ou nous-mêmes, susceptible de gaffer au détriment de nos combats. Répétons-le une fois encore, surveillons-nous. Le reste du Monde n’est ni un militant révolutionnaire intersectionnel ni un ennemi irréconciliable , il faut savoir s’adresser à lui sans le braquer. Être militant c’est être un communicant.