lundi 27 avril 2020

Il sort du coma en plein confinement et croit à une grève générale.

Aventure insolite pour Titouan N. 29 ans. Le 25 avril dernier, cet étudiant originaire de Rennes, se réveille d’un coma de presque quatre ans et découvre un pays à l’arrêt. Les policiers l’ont appréhendé alors qu’il déambulait torse nu avec un drapeau rouge. Reportage :

 

« Je me souviens seulement de la nuit du 49 mars 2016, témoigne Titouan. On venait justement de voter le seizième ou dix-septième appel à la grève générale à Nuit Debout, quand les flics ont chargé Place de la République. J’étais en train de courir quand j’ai marché sur une bombe de peinture, j’ai glissé, ma tête a cogné le bitume, et là c’est le noir total »

Réveillé subitement il y a deux jours, l’équipe médicale débordée et surmenée est néanmoins trop heureuse de voir un lit se libérer. Titouan N. est donc invité à rentrer chez lui sans respecter complètement le protocole de sortie.

« J’ai voulu prendre un café dans un bistrot, c’était fermé, raconte Titouan. J’ai voulu acheter le journal, le kiosque était fermé aussi ! Je suis allé chez moi, ma copine dormait encore… avec mon meilleur ami mais bon, passons c’est pas le sujet. Quand j’ai vu les stocks de bouffes et de PQ dans la cuisine, pour moi c’était clair, c’était la grève générale. A partir de là, j’ai un peu pété un boulon ! »

En effet, d’après les témoignages de son ex-compagne et de son ex-BFF, Titouan hurle, arrache la housse d’un canapé pour se confectionner un drapeau rouge avec un manche à balais et disparaît dans la rue en criant : « la jeunesse emmerde la loi travail, El Khomri démission ! »

« Quand j’ai croisé les flics, j’ai eu un premier doute, poursuit le jeune miraculé. Ils m’ont dit que je devais rester chez moi. J’ai d’abord pensé qu’ils étaient de notre côté, ça m’a même mis mal à l’aise, je me suis senti sale. C’est quand il m’ont mis la douille à 135 € que je me suis dit qu’un truc clochait. Depuis on m’a expliqué... »

Espérons que M. N. saura transiter du coma au confinement.

dimanche 26 avril 2020

Pendant ce temps chez les anarcho-droitiers


Jean-Paul : toc-toc je peux entrer ?
Guillaume : je déteste les gens qui disent toc-toc.
Jean-Paul : euh…pardon, bon, ça va bien ?
Guillaume : qu’est-ce que ça peut te foutre ?
Jean-Paul : avant, dans les articles de ce blog, t’étais quand même vachement plus jovial et bon camarade.
Guillaume : ouais ben j’étais pas confiné avec vous bande de connards !
Jean-Paul : c’est vrai que c’est cocasse ! On te voyait plus, et pour une fois que tu viens assister à une réunion du CLAPIR*, paf confinement.
Guillaume : paf en effet ! Je sortais de la campagne des municipales, j’me dis « j’vais me détendre, j’vais aller me foutre de la gueule des curés rouges » et là plus possible de sortir !
Jean-Paul : ça permet de mieux nous connaître…
Guillaume : vous connaître ? Entre Albert Bouchignard qui parle tout seul devant son minitel, Gros Bébert qui écoute du street punk mélodique antifasciste, Patrick qui publie une fake news par jour et Léandre qui… tiens ? Qu’est-ce qu’il devient celui-ci ?
Jean-Paul : justement je venais pour t’en parler. Tu l’as enfermé il y a un mois dans la geôle, il serait peut-être temps de…
Guillaume : la geôle ? Il a accès au wifi, ça va, tu vas pas chialer !
Jean-Paul : quand même… il a pas accès aux toilettes…
Guillaume : ça lui apprendra à faire des manif déguisé en saucisse pendant le confinement ! Putain mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ? J’ai dû torturer des communistes dans une vie antérieure et maintenant je suis puni.
Jean-Paul : tu devrais décompresser un peu, je te sens stressé.
Guillaume : tu dis ça parce que je suis en slip en haut de l’armoire avec un bonnet péruvien et les yeux injectés de sang ?
Jean-Paul: oui entre autre… trouve-toi une mission. Et si tu réécrivais quelques articles pour ce blog, ça te détendrais…
Guillaume : mmmmouais bof !
Jean-Paul : mais si. Un petit billet rigolo, un tuto anti-fake news pour faire chier Patrick...et pourquoi pas une nouvelle historique, comme tu faisais dans le temps, qui serait une métaphore d’une question politique contemporaine ?
Guillaume redescendant de l’armoire : ok mais c’est thérapeutique… je commence demain.



*communisme de lutte anticapitaliste prolétarien internationaliste révolutionnaire