mardi 25 août 2020

Université d’été du NPA : « nous ne craignons pas une deuxième vague de Covid car chez nous plus personne ne se parle. »


Alors que l’Université d’été du Nouveau Parti Anticapitaliste s’est ouverte pour la douzième fois ce dimanche 23 août, l’actualité sanitaire ne semble pas préoccuper outre mesure les militants anticapitalistes. Reportage :

crédit photo : Photothèque Rouge
 

Lorsque l’on se promène dans les allées du village vacances Rives des Corbières à Port-Leucate (Aude), rien ne semble interpeller le visiteur en cette période post-confinement : masques, distanciation physique et gels hydroalcooliques sont présents comme sur le reste du territoire. Mais en gestes barrières comme en politique, le NPA a poussé la radicalité encore plus loin. « Ça fait déjà longtemps qu’on a compartimenté le NPA, nous explique Cassiopé, une jeune militante sortie quelques instants ‘’chercher des feuilles pour rouler’’. On est cloisonné en six courants et fractions complétement hermétiques les uns des autres. C’est une protection supplémentaire contre le virus ».

Le NPA n’a pas non plus attendu le confinement pour développer le télétravail, ou plutôt le télé-militantisme. « Plus question de siéger au CPN ou au CE, s’exclament Louise et Marie, ce sont des endroits qui regroupent parfois plus de dix personnes. Il suffirait qu’un droitier de la PU ait le nez qui coule pour avoir un cluster qui liquiderait le parti. Non, désormais nous signons les appels et textes collectifs à distance, c’est plus sécure. »

Alors le NPA est-il une zone immunisée contre la Covid-19 ? « Ne soyons pas si sûr de nous, relativise Cricri, membre de la commission UDT, on continue à se cracher dessus par textes interposés, et quand on sait que le virus peut rester jusqu’à trois jours sur du papier, il faut rester prudent. Enfin on évite le plus possible le brassage des courants mais ceux-ci ne respectent pas toujours le protocole sanitaire. Il suffit qu’on mette en place un meeting virtuel pour que chaque sensibilité fasse le forcing pour s’incruster. Ce n’est pas très responsable ! »

Cependant, les militants et militantes rencontrés affichent leur sérénité. C’est le cas d’Armand, jeune militant enthousiaste :« Chaque groupe reste entre soi, personne ne se parle, cette ambiance de merde est très rassurante ! Je me sens bien ici !  Quand je pense qu’il existe des orga politiques où les gens se font encore la bise ! Une telle unité et de telles camaraderies sont inconscientes par les temps qui courent ! »

L’Université d’été du NPA se tient jusqu’au 26 août prochain.

vendredi 21 août 2020

Une maquette du Front de Gauche sera exposée à Port-Leucate jusqu’au 26 août prochain.

Philippe Poutou et ses amis nous dévoilent une nouvelle corde à leur arc, celle du maquettisme. On se souvient du Front de Gauche, rassemblement de partis de Gauche qui porta la candidature de Jean-Luc Mélenchon aux présidentielles de 2012 avant de péricliter à cause de querelles d’égos et de compétitions entre organisations. C’est cette histoire qu’a voulu commémorer le nouveau conseiller municipal de Bordeaux. Baptisée Nouveau Parti Anticapitaliste, ou encore Front d’Extrême-Gauche, la reproduction à l’échelle 1:24 fait déjà l’admiration des spécialistes et des badauds. 

 

 « On a cherché à être le plus précis possible, explique Philippe Poutou. Il ne suffit pas de répliquer grossièrement une structure similaire, il faut s’attacher aux détails. Je suis très fier du résultat, c’est le fruit de plusieurs années de travail. »

Précisons également que toutes les pièces ont été fabriquées à la main à partir de matériaux disponibles pour l’équipe Poutou. « Pour représenter le porte-parole médiatique et charismatique qui passe à la télé, on a mis du Besancenot. Pour faire les vieux cocos ronchons on a pris du Krivine. Pour symboliser les différents partis politiques, on a utilisé différents courants et fractions. Ça fonctionne très bien, car aucune ne peut blairer les autres, comme dans la vraie histoire. Cependant il a fallu faire très attention car ces groupuscules ne survivent pas à l’air libre. Nous les avons donc rigidifiés dans de l’essence de Trotskysme, ce qui les rend insensibles aux contradictions. » 

Les amateurs de modèles réduits se pressent déjà à Port-Leucate pour apprécier ce travail d’orfèvre. « En fait, elle est trop cool cette maquette, s’exclame Armand, jeune touriste enthousiaste, du coup on dirait une vraie organisation ! Ils ont poussé le souci du détail jusqu’à mettre des tracts et des appels contradictoires. Et puis tous ces éléments de mauvaise foi disséminés un peu partout, ça rend l’ensemble très vivant ».

Les professionnels du secteur ne s’y trompent pas non plus. Avec une note de 8,25/10 la rédaction de Modélisme Magazine valide le travail réalisé. « On sent que M. Poutou connaît parfaitement son sujet. Par exemple tous ces petits drapeaux rouges posés un peu partout, on pourrait penser que ça ne sert à rien mais c’est très important aux yeux des militants de ces organisations. Ils fonctionnent comme des totems ou des doudous rassurants. Cela aurait été une erreur de ne pas les reproduire. »

Quel sera l’avenir de cette maquette une fois passée l’été ? Philippe Poutou se veut confiant dans l’avenir. « Nous allons faire valider ce modèle par les camarades en assemblée générale puis on va s’inscrire pour avoir un stand au prochain Mondial du Modélisme porte de Versailles. Nous allons concourir à l’épreuve de la miniature la plus réaliste. Je pense qu’on a enfin une chance de gagner une élection ! »

L’équipe du Courant Anarcho-droitier exprime tous ses vœux de réussite à Philippe Poutou et ses camarades.