Quelque part au milieu d'une mer
agitée vogue un petit navire.
En se rapprochant on distingue deux silhouettes familières allongés
dans des transats, en chemises à fleurs et enduit de crème solaire,
sirotant des cocktails dans des noix de coco. Nous sommes sur le
Nouveau Paquebot Anticapitaliste et l'on reconnaît nos deux héros
anarcho-droitiers.
Romain
: tu
penses pas qu'on devrait descendre un peu en salle des machines pour
aider les copains à faire avancer ce rafiot ?
Guillaume
:
ah non ! J'y pense pas du tout ! On est pas bien là ?
Romain
: si
bien sûr ! Mais je me disais que peut-être à force de rien glander
et de se foutre de la gueule des matelots-militants qui passent, un
de ses quatre on va nous balancer par dessus bord.
Guillaume
:
mais non... tu vois le mal partout ! Ils n'oseront jamais, on est
déjà en sous-effectif. Repasse-moi des pistaches veux-tu ?
Soudain une
puissante secousse retentit projetant au sol nos deux branleurs. Ils
se redressent inquiets tandis que l'alarme du bateau se déclenche.
Romain et
Guillaume : Mais qu'est ce
qu'il passe ? C'est quoi ce bordel ? Qu'est-ce qu'ils ont fait encore
?
Une voix
résonne dans les hauts-parleurs :
La
voix :
Attention ! Attention ! Notre navire vient de s'échouer sur les
récifs du Gauchisme. Nous allons tenter une manœuvre pour nous
dégager. Que tout le monde regagne son poste dans le calme.
Guillaume
s'adressant au
haut-parleur :
Mais c'est quoi notre poste à nous ? On a jamais eu de poste ! Il
commence à pleurnicher.
Romain : les
récifs du Gauchisme ! On les voit pourtant de loin mais il y en a
toujours qui se font avoir !
Tout autour
d'eux, l'équipage s'agite. Si certains tentent de manœuvrer le
navire, d'autres sautent déjà par-dessus bord, tandis que quelques
petits groupes se sont emparés des chaloupes et s'éloignent
discrètement l'air de rien.
Un matelot :
le moteur est HS, hissons les voiles c'est notre dernière chance !
Un autre matelot
: ah non ! On va pas recommencer avec cette histoire de voile ! Ça
nous a déjà causé assez de souci comme ça !
La voix du
haut-parleur : chers camarades
! On nous signale une importante voie d'eau dans la salle des
machines. Ne paniquez pas, nous vous proposons de constituer une
commission de médiation qui rendra ses conclusions à la prochaine
conférence nationale.
Romain et
Guillaume : on est foutu !
Les deux
anarcho-droitiers se précipitent vers le pont inférieur. Un matelot
du secteur P4, en marinière et bonnet à pompon rouge comme il se
doit, s'interpose devant eux.
Le matelot P4 :
halte-là malheureux ! Vous faites erreur ! Si le NPA est en mauvaise
posture, c'est parce qu'il ne s'est pas encore enfoncé assez loin
dans les récifs. Persistons et ça ira mieux vous verrez. Je vais
d'ailleurs de ce pas présenter une motion pas piquée des vers à la
cabine de commandement. Je vais vous la lire...
Sans prévenir,
Guillaume terrasse le marin P4 d'un high kick en pleine face, sous
les yeux médusés de Romain.
Romain :
mais...mais... comment tu as fait ça ? Tu n'as jamais fait d'art
martiaux de ta vie !
Guillaume : je
voulais juste lui arracher sa motion mais j'ai glissé. S'adressant
au marin au sol Désolé
vieux, c'était pas fait méchamment.
Romain :
peu importe, si on veut pas finir engloutis dans cette épave, il
faut sauter maintenant tu m'entends !
Tout autour
d'eux c'est la confusion. Des gens se jettent à l'eau, d'autres se
battent, beaucoup crient. Le NPA s'enfonce de plus en plus.
Guillaume :
tu es sûr ? Il paraît que la zone est infestée de requins du
sectarisme. Et regarde là-bas il y en a qui se font aspirer par le
tourbillon du découragement. Tous les groupes ''révolutionnaires''
restent à bord, on devrait pas attendre encore un peu ?
Romain : les
groupes ''révolutionnaires'' ont tous des sous-marins pour
s'échapper, c'est connu. SAUTE QUE J'TE DIS ! SI TU VEUX AVOIR UNE
VIE SAUTE !
Ils enjambent
le parapet et se jettent dans le vide en hurlant de terreur.
[ PLOUF]
Guillaume : au
début elle est froide mais après elle est bonne.
Romain :
tu as en d'autres des banalités comme ça à raconter ? A quoi
pourrions-nous nous raccrocher ?
Guillaume
: pas de panique mon roro, j'ai tout prévu. Il
sort une bouée en canard noire et bleue.
Au début j'envisageai que le courant anarcho-droitier soit un fier
voilier...mais j'ai dû revoir mes prétentions à la baisse.
Romain
: on va pas aller loin avec cette bouée ridicule!
Néanmoins une
dizaine de personnes se jettent sur la bouée qui coule aussitôt.
Guillaume
: ben ousqu'il est mon canard?
Romain :
oublie le! Il faut qu'on trouve vite de l'aide, seuls on ne s'en
sortira pas.
Soudain un
bateau apparaît au loin
Romain
: regarde Guillaume on est sauvé ! Le bateau du Parti de Gauche
repêche des militants. Viens on y va !
Guillaume :
tu rigoles ou quoi ? C'est une galère ton truc ! Le capitaine ne
partage pas le pouvoir et tu vas te retrouver à ramer au son de
La Marseillaise. Regarde
plus à gauche il y a le radeau de la Gauche Anticapitaliste, c'est
là qu'il faut aller.
Romain :
ça tiendra pas six mois ce machin. Il n'y a rien à bouffer et ils
ont déjà de l'eau jusqu'aux mollets.
Guillaume :
m'en fous, dessus il y a la ravissante Myriam Martin et le
quartier-maître Fred Borras, je tente d'y aller.
Romain :
alors chacun pour soi, adieu !
Guillaume
: mais non ! À bientôt pour de nouvelles aventures !
8 commentaires:
http://www.youtube.com/watch?v=qzKkg2X-V5w alors que la politique c'est plutot le contraire
Anarcho-droitier ? Pfff ! Trotsko-droitiers ! Ils arrivent à scissionner à deux !
Yeah!
Vous êtes trop forts en vrai.
Ptain les mec ca filtre trop votre antispam.
ET VIREZ MOI CE PUTAIN DE CAPTCHA BORDEL.
Continuons en musique!
https://yuri.wainei.net/index.php/2012/09/01/mudweiser-ou-quand-reuno-et-des-montpellierains-font-du-stoner-rock-ca-depote/
Proverbe déjà ancien :
Un trotskyste ? Un théoricien.
Deux trotskystes ? Un parti.
Trois trotskystes ? Une scission.
...et quatre trotskystes ? Une Internationale.
Oui, nous aussi on connaît.
Vous oubliez les requins clown! Si si, il en reste à l’extrême gauche.
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