Comment
faire, foutre dieu, pour être sûr de ne pas relayer une information
issue d'un site de fachos, ne pas gober une théorie du complot ou
perdre son temps à polémiquer avec des contacts naïvement
confusionnistes ?
Nous
n'avons bien sûr pas de recette miracle mais on peut apprend à lire
des informations avec une gymnastique un tant soit peu rigoureuse.
Quatre critères doivent être évalués pour tout article pioché au
hasard des clics internet : pertinence, actualité, fiabilité
et qualité.
Pertinence :
l'article présente-t-il une vraie originalité ou défonce-t-il une
porte ouverte ? Où l'auteur veut-il nous amener ? Quels
sont ses conclusions ? Des faits observés par un site
complotiste ou d'extrême-droite n'ont-ils pas des sources à
gauche ? Si oui, pourquoi alors passer par un filtre
d'extrême-droite ? Il ne faut pas se limiter à certains
mots-clés marqués à gauche tels « anti-impérialisme »
« peuple » « anticapitalisme »
« anti-libéral »... On le voit avec le mot « élite »
qui est désormais dénoncé par les « élites »
elles-mêmes.
Actualité :
il faut repérer l'âge de l'information. Ne pas confondre la date de
création ou de la mise en ligne et la date de l'information. Pour
les statistiques, les études sociologiques, la date est primordiale
et périme assez vite.
Fiabilité,
crédibilité : Une info sans auteur n'est pas recevable, point
barre. Rappelons qu'un auteur peut être une personne physique, un
groupe de personnes, une organisation ou une institution. Un site
relayant une fausse information sans rectifier son erreur
ultérieurement est un site à bannir. L'erreur est possible pour
n'importe quel média, mais elle doit être corrigée. Dans le cas
contraire, il s'agit au mieux d'une désinvolture, au pire d'une
tentative délibérée de désinformer. La source dévoile-t-elle une
information extraordinaire non relayée par la presse
institutionnelle, même pas une petite dépêche AFP ? Ça peut
arriver mais c'est peu probable.
Qualité :
l'article est-il une étude étayée d'exemples, de témoignages ou
est-ce un coup de gueule ? L'auteur décrit-il des faits ou
exprime-t-il juste son opinion ? Fait-il dans le sensationnel ?
Tente-t-il de culpabiliser les lecteurs ou de les mettre dans la
confidence ? Est-ce un vocabulaire descriptif ou émotionnel ?
L'orthaugraffe es 1 undikateur 2 sérieu ou pas du travail 2 l'oteur.
En
plus de cette discipline individuelle, s'informer est aussi une
démarche collective. Nous évoquions dans la première partie de cet
article la perte du rôle de média des organisations politiques mais
celles-ci peuvent encore servir d'intermédiaires entre info et
militants. Des commissions peuvent élaborer des revues de presse et
des bibliographies qui seront diffusées aux adhérents. La
validation de l'information se fait ainsi de façon collective avec
des grilles de lectures conformes aux valeurs communes d'une orga.
Ne
jamais omettre non plus de faire un « point actualité »
(locale, nationale, internationale) lors de chaque réunion. Les
adhérents n'ont pas toujours l'occasion de traiter politiquement
l'actualité en dehors de ces moments. C'est là qu'on peut discuter
et débattre. Cela permet de s'accorder entre militants.
Ainsi
une fois avoir accepter l'idée que la politique n'est ni un hobbies
ni une compétition sportive, il est possible de s'affranchir des
embrouilles décuplées par l'univers d'internet. En respectant
quelques règles de lectures, chacun peut être autonome dans sa
recherche d'information. Les organisations politiques ou syndicales
deviennent prescriptrices de sources d'informations fiables. Ce n'est
bien sûr pas une science exacte. Vous êtes seuls à décider si
vous vous contentez de rumeurs et de médiocrité ou si vous
construisez vos connaissances sur des références de qualité qui
rendront ainsi votre travail militant plus crédible et reconnu.
Inutile
de nous remercier.
Ps : voici quelques ressources pas
dégueu pour se former :
http://www.acrimed.org/-Education-aux-medias-
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