par Jean-Paul
José militait seul depuis trente-et-un an. |
Besancenot,
Poutou ou NPA sont des noms inconnus pour José.
Avant ce 24 juin 2019 le
dernier groupe militant avec qui l’homme des bois eut des contacts
remontait à mars 1988. A cette époque, José
est établi dans une scierie située à proximité du
village de Sainte-Eulalie-des-Causses,
quelque part entre la Lozère et l’Aveyron. Lorsque
l’usine ferme, ses camarades de cellule décident de retourner en
ville. Lui reste, afin dit-il, « de maintenir une
activité subversive et d’alimenter les luttes ».
Il disparaît alors des
radars pendant trente-et-un ans. Mais
comment a-t-il été
retrouvé ?
C’est
l’équipe du professeur Fabien
Mülder, du département d’ethnologie politique
de l’université de Montpellier qui a retrouvé la trace du
militant trotskyste. « Nous sommes très attentifs
aux légendes urbaines locales »,
nous explique la
co-responsable du projet,
Danielle Sculie. « Nous recueillons par exemple les
témoignages des gens affirmant avoir vu des spectres autour des
usines, poursuit-elle.
C’est la plupart du temps des militants de Lutte Ouvrière en
chair et en os qui font leur boulot, mais on ne sait jamais. ».
Le professeur Mülder complète : « Nous
collectons également des photos des slogans gauchistes peints sur
les murs. C’est comme ça qu’on a commencé à remonter la piste
de José. Des « Pinochet Assassin » datant de la fin des
années 2000 nous ont donné des indices. En
2016 une équipe d’étudiants
part alors sur les lieux et commence une minutieuse enquête de
terrain. Finalement, la
cinquantaine d’ habitants
de Sainte-Eulalie-des-Causses raconte qu’un homme hirsute descend
une fois tous les trois ou
quatre ans de la montagne
pour distribuer des tracts ronéotypés siglés
du logo de la Quatrième Internationale.
Mais
l’homme ne se laisse pas facilement approcher. Les ethnologues vont
alors user d’un stratagème. Des autocollants d’Occident vont
être reconstitué en laboratoire puis collés un peu partout dans un
rayon de trois kilomètres autour du village. L’instinct
antifasciste du militant LCR va le pousser à tous les arracher. Des caméras infra-rouge vont alors remonter sa trace. Un
premier contact a lieu en avril 2019 avec Danielle Sculie. Mais José
suspecte un « coup-monté des fachos » et refuse de toute
façon de discuter avec « une greluche qui n’y
connaît rien en politique » (sic).
Rendez-vous est donc pris le 24 juin dernier avec le professeur
Mülder accompagné d’un
ancien camarade de José, François D.
aujourd’hui conseiller régional PS.
Le militant se montre très
intéressé par le portrait de notre société que lui présente le
professeur. « Et Juquin ? Il a fait combien aux
présidentielles ? »
telle est l’une des premières
questions
que pose José De
Hoñoda, désormais âgé de soixante-et-onze ans.
« C’est
une découverte extrêmement rare,
précise F. Mülder, le dernier cas remonte à 2003 lorsque
nous avions retrouvé un couple de militants du PSU caché dans une
cave près de Grenoble. Nous suivons encore la piste de ce groupe de
militants de la Cause du Peuple disparu en 1978 lors d’une Longue
Marche en Guyane, mais il y a peu de chance de les retrouver
vivants. »
A Sainte-Eulalie-des-Causses,
à la demande de José, Alain Krivine serait attendu en fin de
semaine pour l’autoriser à cesser enfin son travail
d’implantation.
1 commentaire:
1) Sérieux vous êtes trop pathétiques
2) On écrit services publics pas "services publiques"
3) René Gatausky, ça c'était drôle en revanche
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