Vent de panique dans les milieux
d'affaires du monde entier. La redoutable attaque des Blacks Blocks
contre l'un des symboles de l'exploitation capitaliste et de la
mal-bouffe a fait l'effet d'une bombe thermonucléaire. Bourgeoisies
et gouvernements semblent tétanisés par cette vague
révolutionnaire.
Le Palais de l’Élysée a des allures
de Versailles au lendemain de la fuite de Varennes. Le président
Macron a en effet préféré mettre le plus de distance possible
entre lui et les forces rebelles, telle est la seule explication
plausible à sa présence en Australie. « Si ça suffit pas,
il nous reste notre base en Terre Adélie » nous confiait
en ricanant nerveusement une source anonyme.
Même inquiétude parmi le grand
patronat. M B..... chef d'entreprise et membre du Medef tentait
d'oublier dans l'alcool l'écroulement de son monde. « Un
concessionnaire Renault attaqué, vous imaginez ?! »
s'indignait-il en descendant une nouvelle coupe de champagne. « Ça
commence comme ça et ça finit avec les chars vénézuéliens qui
remontent les Champs Élysées, bou là là j'ai peur !»
Comment les Blacks Blocks vivent-ils
leur vie de combattants de la Liberté ? Nous avons retrouvé deux
de ces valeureux guérilleros des temps modernes en train de
reprendre des forces attablés dans un KFC. Léandre et Gros Bébert
faisaient partie de la première vague d'assaut, celle qui neutralisa
un guichet automatique boulevard Saint-Marcel.
« Faut faire vachement gaffe
au début – nous explique Gros Bébert – comme la vitre
est encore solide, les pavés risquent de rebondir dessus et on peut
se les prendre dans la gueule, plus d'un bleu-bite s'est fait avoir
comme ça, c'est chaud ! »
« Faut pas partir non plus la
fleur au fusil – conseille Léandre- la guérilla urbaine ça
demande une préparation physique et un minimum d'équipement.
Combien de camarades ont dû abandonner le champs de bataille parce
qu'ils avaient oublié leur ventoline ! »
L'un comme l'autre récuse tout effet
de mode.
« Ça fait très longtemps que
je suis engagé dans les luttes radicales, nous raconte Léandre.
Déjà au lycée je gravais sur les tables des A cerclés et des
gros zizis. Je m'étais d'ailleurs fait coller par Madame Chombier,
la CPE. J'avais dû décoller tous les chewing-gums sous les chaises.
C'est là que j'ai pris conscience de la violence de la répression
des institutions bourgeoises. Plus tard j'ai longuement étudié la
fiche Wikipédia sur la Guerre Populaire Permanente de Mao, j'ai
politisé ma colère... »
« Moi j'ai commencé à me
battre dans les tribunes entre supporters de foot, se
souvient pour sa part Gros Bébert. Cette adrénaline
qu'est-ce que c'était bon ! Et puis, allez savoir, j'ai dû
vieillir. Finalement les coups de tonfa, maniés par des
professionnels, ça fait mal mais c'est moins dangereux qu'une barre
de fer ou un tesson de bouteille manié par un type bourré. »
Tous deux réfutent
également l'idée de parasiter les mouvements sociaux.
« On est
sur deux stratégies différentes, il faut se garder de tout
jugement de valeur. Les syndicats c'est juste des gros mous qui
cassent les luttes explique Léandre mais nous on est
solidaires des autres... là... les routiers. On voulait pas masquer
leurs revendications, on voulait juste que les médias parlent de
nous en priorité »
Ces récits sont captivants mais seront
bientôt de l'histoire ancienne. Encore quelques abris-bus à
détruire et le modèle de domination capitaliste sera
irrémédiablement mis à terre.
black block |
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