Bien
entendu on ne parlera pas ici des petits cons de djihadistes. La
radicalisation touche aussi malheureusement les rangs de la gauche.
Non pas pour aller faire de la chair à canons dans le merdier de la
Syrie mais pour aller se fourvoyer dans les cloaques de la
fachosphère.
On
va pas se mentir, la dépolitisation et le confusionnisme atteint
aussi nos syndicats, nos associations, le Front de Gauche, le NPA...
On
perd du monde. Peut-être pas les cadres de nos mouvements, mais des
sympathisants, des proches qui nous ont suivis un moment, dans une
campagne électorale ou un mouvement social. On les
perd de vue quelques temps, puis on les retrouve plus tard sur
les réseaux sociaux, partageant un lien vers des merdes comme
wikistrike ou stopmensonges. A ce moment-là, c'est hélas
trop souvent le début de la fin. Étienne Chouard ne va pas tarder à
faire son apparition, les passerelles sont posées, Poutine devient
un anti-impérialiste et le FN est de gauche...
Comment
lutter contre ce phénomène d'érosion pathétique?
Nous
allons jouer au docteur. Cernons les profils des individus
susceptibles d'être atteints. Détaillons les symptômes. Proposons
des remèdes.
Les Profils
D'après
les observations que nous avons pu faire sur les réseaux sociaux,
les individus sujets au radicalisme sont des personnes isolées
politiquement. Soit il n'y a pas d'organisation dans leur proximité
géographique, soit elles se sont mises en retrait des groupes
militants existant localement. Ce sont ces milliers d'anonymes qui
ont quitté les partis politiques sur la pointe des pieds, découragés
par le manque de résultat concret, lassés de leurs idoles
médiatiques, ou influencés par les discours dominants dénigrant la
contestation sociale. Lassés parfois aussi, reconnaissons-le, par le
verrouillage des groupes locaux par des militants ''historiques'',
curés
rouges ou apparatchiks.
Les symptômes
La naïveté.
L'individu-sujet cherche à rester en contact avec les débats
politiques malgré son isolement. Il cherche à s'informer et à
participer aux combats d'idées. Ceci est une démarche tout à fait
honorable. Mais l'individu-sujet est fragilisé par une grille de
lecture politique faible et par une naïveté certaine. On peut le
détecter en l'entendant énoncer les clichés suivants : « il
y a de bonnes idées partout » ou
« tout
le monde doit avoir le droit de s'exprimer ».
Il publiera cette citation erronée de Voltaire : «Je
ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai
jusqu’au bout pour que vous puissiez le dire ». Ce
dernier symptôme est un indice que notre individu ne vérifie pas
ses sources d'information.
La
haine. Le sujet
à la radicalisation va se caractériser également par une haine
monomaniaque. L'objet de son dégoût peut être les États-Unis (le
grand Satan impérialiste), Israël (l'autre grand Satan) ou le Parti
Socialiste (notre Satan national)... Il va alors gober sans aucun
recul tout ce qui alimentera sa haine. Qu'une publication aille dans
le sens de sa vindicte et il fera abstraction des éléments voisins.
Dans le cas d'un anti-PS, les sites comme La
Gauche m'a tuer, la
Manif Pour Tous, le
Cercle des Volontaires, fdesouche
seront pour lui des sources pertinentes, peu importe qu'elles soient
l’œuvre de groupes d'extrême-droite (voir paragraphe précédent
« il y a de bonnes idées partout »)
La
médiocrité. Le
sujet à la radicalisation n'utilise pas systématiquement des
arguments politiques. Il s'attaque au physique de ses adversaires. Il
dira « Flamby »
pour parler d'Hollande. Il déformera volontairement les noms.
Le
mépris. La
population ayant d'autres préoccupations quotidiennes que le groupe
Bilderberg ou les Chem-Trails, le sujet à la radicalisation va se
mettre à développer une profonde rancœur contre ce peuple qui
« refuse de voir les choses en face ». Lui il sait, il
devient donc à ses propres yeux supérieur à ces « moutons ».
La
paranoïa.
Enfin, dans sa lutte contre les puissants, contre l'oligarchie, le
sujet à la radicalisation va développer une confusion sous le terme
« des élites ». Il va mélanger les barons politiques,
les cumulards, avec n'importe quel camarade cherchant à prendre des
responsabilités. Tout militant postulant à une responsabilité en
interne ou aux élections devient suspect de carriérisme et est
rangé dans la case des ennemis du peuple.
9 commentaires:
Très réducteur et moralisateur,justement ce genre d'analyses a l'emporte pièce qui décourage les "paumés" la vrai responsabilité est collective,il n'y a pas de bons et de mauvais en l’occurrence tout le monde est mauvais du PS qui renie tout ce que la gauche a incarné en passant par le front de gauche et ses divisions avec un PC plus attaché aux postes qu'aux idées sans parler de la droite et de l'extrême droite qui deviennent copie conforme. Comment ne pas être paumé,révolté,consterné ? cette analyse sociologique de bistro n'éclaire en rien sur les problèmes profond et la façon de les régler.
Bref je me retrouve dans ce clichets sur "les paumés" et n'ai aucun besoin qu'on vole a mon secourt je sais parfaitement faire la part des choses et n'ai pas besoin d'un guide suprême pour m'indiquer le bon chemin.
il est pourtant fait mention dans cet article des responsabilités propres à notre camps politique (en une phrase certes). Ce blog tout entier est d'ailleurs un lieu de critique de la gauche sans pour autant se compromettre avec la vermine d'extrême-droite.
Vous sélectionnez les faits qui confirment votre opinion tout en omettant ceux qui les contrediraient. C'est une heuristique de jugement.
merci pour cette illustration en tout cas
Vous dites "Étienne Chouard ne va pas tarder à faire son apparition, les passerelles sont posées, Poutine devient un anti-impérialiste et le FN est de gauche... L'objet de son dégoût peut être les États-Unis (le grand Satan impérialiste), Israël (l'autre grand Satan) ou le Parti Socialiste (notre Satan national).." .
Ces exemples sont très juste car très polémiques et ne peuvent avoir de réponses simpliste,on peu trouver certaines positions de Chouard très intéressantes ainsi que critiquer la politique raciste d’Israël où même conchier l’interventionnisme états-unien sources de bien des maux sans pour autant faire le jeu de l’extrême droite et quand bien même certaines de ces positions seraient partagé par l’extrême droite sont elles pour autant illégitimes ? Doit on renoncer a certains combats sous prétextes que certains sont partagé par les fachos ? (peut être pas avec les mêmes solutions). Je trouve le tableau que vous brossé très manichéen. Bien entendu il faut bien faire attention a la manipulation qu'elle soit des gauches où des droites mais des fragments de vérités peuvent ce trouver partout que ce soit de la bouche de Chouard oùde Mélenchon où Besancenot.
Sauf que chouard a depuis longtemps franchis toutes les lignes sanitaire avec l'extrême droite…
Et de fait tout ce qu'il dit depuis est sujet a caution a cause de ca.
Tout simplement.
A part ca sur le raisonnement en général oui, mais là, non.
Il est très désagréable de s'entendre dire que l'on est manipulé. N'empêche que lorsque qu'une analyse se déroule comme ça : "le capitalisme c'est mal, on est pas en démocratie (constat ou "vérité")...donc Alain Soral est un résistant" ou "Les américains sont impérialistes, Israël tue des innocents (constat ou "vérité")...donc Bachar El Assad et le Hezbollah doivent être soutenus" il y a manipulation.
Ce double billet s'adresse aux militants qui rencontrent des personnes en voie de radicalisation, mais vue les réactions ici ou ailleurs, je vais pouvoir affiner ce texte, il me manquait un symptôme, celui de la victimisation : "ouin, les gauchistes critiquent les positions politiques de mes nouveaux amis, ils sont méchants je suis une victime..."
Monsieur Mondialisation et RT aux cotés de Quenelplus et égalité et réconciliation, vraiment???
oui vraiment
C'est évident.
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