La violence c'est mal.
Jamais sur ce blog nous n'avons
encouragé nos lecteurs à agir violemment. Et nous ne le ferons
jamais, ouh là là non. Parce que comme disait Gandhi, ou Katy Perry
on sait plus, la violence c'est l'argument des faibles.
Cependant...
On pourrait nous objecter que la
société et le monde du travail sont déjà très violent. Le dernier
Cash Investigation d’Élise Lucet « Travail ton
univers impitoyable » a secoué plus d'un téléspectateur mais
ne fait que confirmer ce que dénoncent syndicats, inspecteurs du
travail, asso d'aide aux victimes de harcèlement et notre camps
politique depuis...1848 environ. Le harcèlement moral,
l'intimidation, les cadences infernales sont des modes de management
somme toute classique dans le système capitaliste. Aussi certains
pourraient être tenté de répondre à la violence par la violence.
Mais la violence c'est pas cool.
On pourrait nous dire aussi que ceux
qui vivent par la terreur devraient finir dans la terreur. On nous
raconte qu'il fut une époque où les exploités rendaient les coups.
Les militants maos s''étaient spécialisés dans le « cassage
de gueule » des contremaîtres. Le 17 juin 1969, les militants
de la Gauche Prolétarienne débarquent ainsi par surprise à l'usine
Renault-Flins. A deux cent, armés de barres de fer, ils défoncent
quelques mâchoires et rotules aux petits chefaillons des ateliers1.
Des opérations moins spectaculaires auront lieu tout au long des
années 70, où les ancêtres des raclures que l'on entend dans le
reportage de France 2, passeront de sales quart d'heures sur les
parkings des entreprises, à un contre cinq ou dix.
La justification politique de ces
actions était de montrer que ces gardes-chiourmes n'étaient pas
invulnérables, que la peur devait changer de camps. Certainement que
nombre d'employés brimés devaient avoir un sourire en coin
lorsqu'ils apercevaient leurs tortionnaires boitant ou avec des
coquards.
Mais la violence c'est pas Charlie.
Certains rétorqueraient qu'aujourd'hui
avec les réseaux sociaux, il serait encore plus aisé d'intimider
des petits chefs. Il se peut que beaucoup de ces roquets, si
courageux à interdire à des caissières de s’asseoir pendant six
heures, soient beaucoup moins téméraires entourés de cinq ou six
individus masqués et menaçant. Une simple vidéo rendant compte de
leur gueules effrayées postée sur la toile suffirait à leur faire
perdre en autorité. Rajoutez à cela des slogans peint sur leurs
maisons ou des pétards balancés dans leurs fenêtres, et ceux-ci
partageraient avec leurs employés les joies de prendre des
médicaments pour arriver à dormir.
Mais même ça, nous ne pouvons le
cautionner, parce que ce n'est absolument pas power of love.
Et en
plus, on
est bien trop occupé à se taper entre nous.
On
vous a bien dit qu'on était contre la violence ?
1
Boursellier Christophe, Les maoïstes, la folle histoire
des gardes rouges français,
Plon 2008
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