vendredi 28 juin 2013

Ah oui au fait : charte 2

Ça fait déjà un moment que nous avons quitté le navire en détresse du NPA. Il était donc temps de réactualiser la charte du courant anarcho-droitier. Voilà c'est fait. Bisous.

Anarcho-droitier, un oxymore, une schizophrénie, à l'image de celle qui touche de larges pans de la gauche qui utilisent (mal) de vieilles recettes et restent frileux à toutes innovations.

Pourquoi anarcho-droitiers ? « Droitier », c'est l'insulte préférée de tout militant qui veut clore une question qu'il ne trouve pas suffisamment « révolutionnaire » à son goût, toute question, en somme, qui dérange son univers préfabriqué. Nous ne voulons pas clore de telles questions (comme l'alliance entre antilibéraux et anticapitalistes, entre révolutionnaires et réformistes, par exemple). Autant s'emparer directement du qualificatif, ça économisera des efforts à nos éventuels adversaires.

« Anar », c'est pour nous le refus de toute chapelle dogmatique, tout esprit de caserne, tout prêtre, toute idole, tout héros, toute transcendance idéologique. Nous vivons au XXIème siècle, nous refusons le culte de Grands Maîtres du Passé largement mythifiés, ou l'application imbécile de recettes toutes faites, comme si les expériences des deux siècles derniers constituaient des modèles indépassables. Tenter de faire du neuf est indispensable pour militer correctement aujourd'hui, et est moins pénible que de gloser des heures en se fantasmant bolchévique de 1917.

Nos objectifs principaux sont au nombre de trois :
  1. D'une part, poursuivre le projet initial du Nouveau Parti Anticapitaliste, à savoir « rassembler le meilleur des différentes traditions du mouvement ouvrier ».
  2. D'autre part, dénoncer les chapelles et les sectes, assumées ou non, qui parasitent la gauche et le mouvement social ; dénoncer l'esprit de caserne du militantisme et combattre tous les « curés rouges » qui pullulent en ces temps troublés.
  3. Enfin, développer l'irrévérence, l'impertinence et le rire sardonique comme armes politiques au sein des organisations de gauche qui auront le bonheur ou le malheur de croiser notre route.
Il est impossible de combattre efficacement les politiciens de droite ou du P« S » et les représentations de l'ennemi, si nous-même nous nous mettons à pleurnicher dès qu'on s'attaque à nos idoles, à nos totems. Soyons les premiers à prendre du recul par rapport à nos traditions et à notre folklore, nous n'en serons que plus forts et plus audibles.

Le projet de renouveau politique du NPA est aujourd'hui un échec admis même en son sein. Nous saluons l'initiative et les risques pris par la Ligue Communiste Révolutionnaire pour tenter de renouveler l'espace politique d'extrême-gauche. Nous regrettons que le ''N'' de NPA ne soit resté qu'un slogan creux.

Le Fight Club est le modeste blog d'expression du Courant Anarcho-droitier. Il ne sera pas immortel, ses animateurs partiront un jour ou l'autre vers de nouvelles aventures. Nous espérons qu'à son terme ce blog ait permis de donner confiance aux soi-disant ''droitiers'' des organisations de gauche et de dévoiler le vrai visage des curés rouges : aigris, snob, incompréhensibles, hermétiques à l'humour, conservateurs...bref, autant de défauts qui ne se prêtent pas à une pratique révolutionnaire de la politique. Mais le temps de fermer nos grandes gueules n'est pas encore venu. Continuons donc, avec tous ceux qui veulent se joindre à nous, à taper et à se marrer.

Nos références seront plus Audiard que Trotsky, plus Harakiri que le programme de transition de 1938.

Nos adversaires seront ceux qui ne riront pas à nos blagues.


mercredi 19 juin 2013

Anarcho-droitier fashion

Laissez-nous vous présenter le keffieh officiel des anarcho-droitiers. Dans des nuances de bleu UMP allié à un blanc immaculé (car régulièrement lavé à 40°C), il ornera élégamment nuque et gorge de tout anarcho-droitier qui se soucie de son apparence. En manif, en réunion, en conférence de presse ou lors de distributions de tracts (ah non, on en distribue pas, nous, des tracts) il ravira votre public qui vous reconnaîtra au premier coup d’œil. A vous d'assumer ensuite les conséquences dues à cette révélation.

Certifié ''absolument pas fabriqué en Palestine", ce colifichet nous vient tout droit du très saint royaume hachémite de Jordanie. A tout militant gauchiste ou pro-palestinien qui vous dira que ''les seuls vrais keffiehs et ben y sont noir et blanc, ou alors si t'es un marxiste pro-FPLP tu peux à la rigueur en porter un rouge et blanc parce que j'te f'rai dire gnagnagna et gnagnagna..." hochez la tête, souriez mais ne dites rien, ça l'énervera.



dimanche 16 juin 2013

?

Guillaume : allez-viens on s'casse! J'ai l'impression d'être dans une galerie d'art moderne, j'y comprend rien, je commence à avoir mal au crâne.

Romain : forcément, toi dès que ça dépasse le stade ''gros zizi'' et ''coussin péteur'', t'es perdu ! Non, on reste ! Je veux comprendre cette affiche !

Guillaume : mais à tout les coups c'est un fake !

Romain : non, elle fait partie d'un jeux d'affiches qui annoncent une manifestation anticapitaliste à Sydney. C'est notre mission de référencer les expériences originales de la gauche.

Guillaume : ah ben pour être original... c'est original !

Romain : procédons avec méthode, émettons toutes les hypothèses possibles...

Guillaume : de la drogue. Beaucoup de drogue et de la sévère. Du genre qui te fait tomber les dents et qui te rend aveugle.

Romain : ne sois pas méprisant. Ça vient d'Australie, c'est les antipodes, c'est sans doute une autre culture militante, ne jugeons pas trop vite.

Guillaume : ouais, c'est peut-être des chamans aborigènes qui sont dans la commission com'.

Romain : bon... à priori cette...licorne représenterait...

Guillaume : ce robot licorne !

Romain : oui pardon, ce robot licorne représenterait l'anticapitalisme...

Plekszy-Gladz : déjà qu'au NPA, le mégaphone comme symbole du parti anticapitaliste, ça n'a pas plu à tout le monde, là il y a des curés rouges qui risquent l'apoplexie s'ils tombent dessus.

Guillaume : toi la ferme ! Va faire le ménage de la boite mail ! Continue Romain, je crois que tu tiens un truc.

Romain : … le robot symbolise le futur, l'avenir, le progrès... mais en même temps c'est un futur poétique par la licorne, un avenir qui n'est pas déshumanisé...

Guillaume : et la crinière arc-en-ciel ? C'est un avenir LGBTINSPP ?

Romain : NSPP ? C'est quoi ces nouveaux genres ?

Guillaume pouffant Ne Se Prononce Pas, hihihi !

Romain le gifle.

Romain : c'est un avenir humain, poétique et débarrassé des oppressions sexistes. Ça doit parler aux travailleurs australiens, sinon ils ne l'auraient pas fait.

Guillaume : ah bah oui carrément ! J'imagine très bien le docker de Sydney ou le gardien de bétail dans le bush , voyant l'affiche, qui vont se dire « tiens ! une licorne gay,! c'est vrai que le système capitaliste m'oppresse, je vais me rendre de ce pas à cette sympathique manifestation ! »

Romain : ou alors...

Guillaume : oui ?

Romain : non rien.

Guillaume : tu sais s'il y a beaucoup de raéliens chez les anticapitalistes australiens ? Ceci pourrait expliquer cela.

Romain : je... je commence à avoir mal à la tête.

Nos deux héros se retournent vers vous, lecteurs chéris.

Romain et Guillaume : et vous ? vous avez une idée ?

dimanche 9 juin 2013

Malaise à gauche après la mort de Clément Méric

Mise à jour du billet le 14 juin (car oui, nous faisons des mises à jour parfois)

Un de nos camarades est mort, assassiné par l'extrême-droite et la gauche pleurniche et se fout sur la gueule.

Nous éprouvons d'abord un certain malaise face aux comportements de quelques militants qui ont l'air de jubiler devant ce drame : ''ça y est, la bataille finale est déclenchée, c'est reparti comme en 36...'' semblent-ils dire.

A moins que ce soit l'horreur de la situation qui ne pousse les gauchistes à s'agripper à tous leurs hochets pour se rassurer. Et que je te ressort les ''No pasaran'', les ''plus jamais ça'', les ''pires heures de notre histoire''; et que je te chante le Chant des Partisans la tête baisée; et que je t'arbore tous les badges antifascistes possibles. La tristesse est compréhensible, un de nos camarades est mort, mais ne faudrait-il pas plutôt montrer notre colère ?

On pourrait croire que l'exhibition du folklore antifasciste permettrait de ressouder la gauche. A défaut d'y faire adhérer la population pour qui ces codes politiques ne parlent pas, on pourrait espérer que cette culture commune aide à cimenter les militants.

Et bien non, même pas ! Deuxième malaise, un de nos camarades est mort et les uns accusent les autres de récupération politique, chacun soupèse et mesure le degré d'antifascisme de l'autre. L'aristocrate de gauche qui a un jour collé une beigne à un type aux cheveux trop court à son goût, n'accepte plus aucun commentaire de celui qui ne l'a jamais fait. L'éternel procès cornélien des partis politiques refait surface : s'ils ont le mauvais goût d'être trop voyant dans les rassemblements, ce sont des salauds car ils font de la récupération; s'ils ont le malheur d'être trop discret, ce sont des salauds car ''on ne les voit jamais''.

Nous ne nierons pas que de la récupération politique il y en eu. FN, PS et droite donnent leur version des faits, tentant de masquer leurs compromissions ou leurs renoncements, mais cela surprend-il quelqu'un chez nous ? On peut par contre regretter certains comportements peu sobres du Parti de Gauche. Alexis Corbière est généralement bon quand il s'en prend à l'extrême-droite, mais qu'est-ce qu'il avait besoin de refourguer sa sixième république dans son discours, le 6 juin à Saint Michel ?

Un de nos camarades est mort et la querelle d'héritage pour savoir à qui appartient le corps de Clément est déballée publiquement. C'est proprement dégueulasse. Était-il de gauche ? Anar ? Syndicaliste ? Antifasciste radical ? D'autres ont laissé courir le bruit que le PG avait revendiqué l'appartenance de Clément à ses rangs, ce qui a tout l'air d'une manœuvre d'intox.

Les antifascistes dit ''radicaux'' n'acceptent pas de voir d'autres militants aux méthodes de luttes différentes intervenir dans les rassemblements. Et la bêtise des révolutionnaires de posture s'affiche devant tous. Un de nos camarades est mort mais à Toulouse ceux-ci refusent de faire un cortège unique avec les syndicats et les partis politiques et défilent cinq cent mètres plus loin. Le NPA, sans doute soucieux d'entretenir son image de sectarisme juvénile, s'associe à cette division, quelle tristesse ! Les fafs doivent se frotter les mains. Pourtant se battre physiquement contre eux à l'issue d'un concert ou d'un shopping de Fred Perry ne donne pas le monopole de l'antifascisme labellisé.

Les antifa radicaux ont du mal à accepter que les autres se prononcent sur la mort de Clément. Ce qu'ils devraient comprendre c'est que n'importe quel militant de gauche aurait pu se faire tuer par ces boneheads. Voilà pourquoi à notre avis chacun à le droit d'apparaître dans ces cortèges.

Avons-nous l'extrême-gauche la plus bête du monde ? N'est-il pas temps de rassembler un mouvement antifasciste large sur quelques points essentiels : populaire, inscrit dans la lutte de classe et internationaliste ? Les références historiques sont bien sûr importantes à rappeler, mais ce ne sont plus les Croix de Feu ou l'Allemagne totalitaire qui menace aujourd'hui le travailleur français. Adoptons un discours qui parle aux gens.

Dernier point de cet article : si nous avons par le passé fait connaître notre préférence pour les luttes politiques non-violentes plutôt que celles recourant à la violence, nous n'avons pas la prétention de juger de la pertinence de l'une ou l'autre des stratégies. Chaque militant antifasciste est libre de son choix. Nous respectons ceux qui ont choisi de répondre coup pour coup aux violences fascistes. L'extrême-droite se combat par tous les moyens nécessaires.

Pour un œil les deux yeux, pour une dent toute la gueule.