vendredi 30 novembre 2012

Complot anti anarcho-droitiers

Romain : mais ils étaient comment ces hommes en noir ? Tu peux me les décrire ?

Guillaume : ben, ils étaient deux... habillés tout en noir, de taille moyenne, corpulence moyenne...

Romain : tu n'as pas remarqué des détails particuliers ?

Guillaume : tu sais, tout c'est passé si vite... je crois qu'il y en avait un qui avait une montre au poignet.

Romain : soupirant et tu dis qu'ils sont entrés dans le bureau et qu'ils t'ont menacé ?

Guillaume : ravalant un sanglot oui, j'ai eu très peur. Ils ont braqué une arme inconnue sur moi en hurlant !

Romain : et comment tu sais que c'était une arme si elle était inconnue ?

Guillaume : oh ça va Sherlock Holmes ! J'ai fait la guerre...enfin j'ai suffisamment joué à Call of Duty pour savoir ce que c'est qu'une arme !

Romain : ce que j'arrive pas à comprendre c'est pourquoi ils t'ont forcé à publier cette vieille illustration. Une de tes illustrations que j'avais refusée l'année dernière pour le blog.

Guillaume : ah mais j'étais d'accord avec toi au final, trop vulgaire, pas assez classe pour les anarcho-droitiers. Il étouffe quelques ricanements.

Romain : ça n'a aucun sens cette histoire.

Guillaume : mais au contraire, c'est clair comme de l'eau de roche. Nous sommes un blog qui dérange. Depuis qu'on s'est attaqué aux conspirationnistes, on a mis le doigt dans un dangereux engrenage. On cherche à nous faire taire. On cherche à discréditer le plus sérieux des blogs d'humour politique avec de vulgaires prouts...(il se redresse et regarde au loin) mais tous les complots ne feront pas taire la Vérité. Nous avons une mission, celle de rassembler le meilleur des différentes traditions du mouvement ouvrier, tout en dénonçant les sectes et les chapelles par le biais d'un rire sardonique, impertinent et de haute qualité littéraire. Et cette mission nous l'accomplirons quelque soit le prix à payer...

Romain : en tout cas tu as bien intégré les théories du complot. Et puis ça tombe pas si mal que ça pour toi cette ''histoire'', tu me disais que tu n'avais pas trop d'inspiration ces derniers temps.

Guillaume : mais...euh...si...enfin non...bof... c'est que...

Romain : tu bosses sur quoi en ce moment ?

Guillaume : j'ai trouvé un GIF animé d'un singe qui se masturbe, y a moyen d'en faire quelque chose !

Romain : NON !



mercredi 28 novembre 2012

Revue de Presse à partir de deux journaux.


Au début de l'été nous vous présentions, dans un billet fort bien écrit, ce sympathique journal Fakir. Billet qui permit une énième salve de courriers de lecteurs nous trouvant trop ceci, ou pas assez cela, dans notre complaisance à l'égard de ce journal. Tête de mules que nous sommes, nous récidivons et nous vous conseillons les numéros suivants.

Brièvement évoqué en juin, la rubrique ''La Gauche décomplexée'' mérite que l'on s'y précipite. Fakir imagine un monde parallèle où François Hollande et le parti ''socialiste'' seraient de gauche mais alors carrément. Dans le numéro de septembre-novembre (que vous ne trouverez plus en kiosque mais c'est ça d'avoir des articles en retard), on découvre ce que serait la politique du gouvernement vis à vis de la délinquance... patronale.

« Par ailleurs, Manuels Valls insiste sur la nécessité de détecter les comportements capitalistes déviants dès la maternelle. Accumuler les billes ou autres Pokémon, autant de signes d'une tendance inquiétante à l'exploitation des autres. »

Alain Bauer, qui aurait, n'en doutons pas, retourné sa veste dans ce monde rêvé, conclut qu'il faut rétablir la guillotine pour les patrons voyous « c'est le seul langage qu'ils comprennent ».

Alors oui, Garance Lobo, fidèle lecteur (ou pas) du Fight Club anarcho-droitier, nous faisait remarquer, il y a un mois, que Fakir avait fait intervenir dans ses colonnes des gens de l'UPR. Un rapide coup d'œil sur internet nous laisse penser que ce parti politique sentirait un peu le rouge-brun et le conspirationniste, c'est à vérifier. Dont acte (on a jamais compris cette expression mais c'est ce qu'on dit quand on a pris en compte une information, fin de la parenthèse).

Mais trions le grain de l'ivraie et ne nous privons pas de bonnes ressources d'infos. Ce serait comme ne pas lire les rapports sur le monde du travail de Gérard Filoche, sous prétexte que celui-ci avale des couleuvres de la taille d'un boa au PS.

Ceci-dit, nous n'étions pas venu chez le buraliste ce jour-là pour acheter Fakir. Outre nos tickets de Kéno et de Loto Sportif, plus un paquet de Fraises Tagada, nous cherchions le journal La Décroissance.

En effet, un long article sur les survivalistes, baptisé ''Survivre aux survivalistes'', nous intéressait au plus haut point. Peut-être pouvions-nous trouver quelques compléments d'informations à notre propre article, déjà génial mais encore perfectible comme toute chose.

L'article est certes intéressant. Il est signé de Vincent Cheynet le rédacteur en chef du journal. Il nous explique le succès du survivalisme en raison de sa parfaite adéquation avec l'anthropologie capitaliste : ''tous les petits soldats du capitalisme réagiront à l'effondrement à travers l'idéologie qui les traverse''. Autrement dit individualisme, compétition, loi du plus fort... De plus, dans la dernière partie de son article Vincent Cheynet met en garde contre une alternative décroissante trop angélique, ne prenant pas en compte la nature de l'être humain, bon et méchant à la fois. On rejetterai alors dans l'hérésie ceux qui ont l'audace de rappeler au réel. Vincent Cheynet s'interroge alors ''si derrière ces discours ne se cache pas la haine du monde, la décroissance étant utilisé comme un exutoire''.

''Mais oui mon pépère !'' avons-nous envie de lui répondre. Car à la lecture du reste du journal, c'est exactement ce que l'on ressent, une haine du monde, une aigreur latente à travers les colonnes. Peu d'hommes et de femmes trouvent grâce à leur yeux. La chronique de '' l'éco-tartuffe du mois'' cible une personne publique accusée de ne pas bien défendre l'écologie. Au mois de novembre, c'est Clémentine Autain qui est prise pour cible. Mais ce que l'on comprend des critiques émissent par La Décroissance, c'est qu'elle passe plus dans les médias qu'eux et que c'est pas juste. D'autres personnalités ciblées par ce procédé, qui rappelle la ''laisse d'or'' du défunt Plan B, semblent l'avoir été hâtivement et injustement au dire de certains décroissants.

Cette rigueur idéologique se traduit par une rigueur de mise en page. Tout l'espace est maximisé pour le texte. Nous n'avons rien contre des articles de fond, on ne peut pas toujours faire de la synthèse, mais même Le Monde Diplomatique est plus aéré que cela. Dans La Décroissance même les bandes dessinées sont austères, l'œil n'a pas envie de s'y arrêter. Cette façon de faire est en totale contradiction avec ce qui est avancé dans un autre article ''Un peu d'humilité'', où l'auteur, Catherine Thumann, reproche justement à certains partisans de la simplicité volontaire de s'exprimer de façon abstraite et pédante, de faire de ''la branlette de virgule''.

Jugez par vous-même, amis lecteurs, entre les pages centrales de La Décroissance et celles de Fakir, où l'on sent que ces derniers ont réfléchi à leur façon de communiquer.

La Décroissance
Fakir


En conclusion, on continue à se marrer tout en apprenant plein de choses en lisant Fakir, tandis qu'on regrette que La Décroissance soit un journal qui ne s'adresse qu'aux initiés, austère, aigris et en contradiction avec ses propres prêches, nerveux et schizophrène en somme.

C'est pas grave, on ira voir ailleurs.



dimanche 11 novembre 2012

Lisez ''10 jours qui ébranlèrent le monde'' de John Reed,... et après brûlez-le.

John Reed et Louise Bryant
John Silas Reed était un journaliste américain et militant communiste du début du XXème siècle. Il couvre d'abord les grèves de mineurs menées par le syndicat IWW, dont il faudra un jour qu'on vous dise tout le bien qu'on en pense. Puis il suit les armées de Pancho Villa pendant la révolution mexicaine. Fort d'une notoriété de correspondant de guerre, il effectue plusieurs voyages en Europe pour relater la guerre mondiale en cours.

A chaque fois, John Reed ne se contente pas de rapporter des faits, il prend partie. Pour avoir soutenu les syndicalistes emprisonnés il fera quelques jours de prison. Il dénoncera l'intervention américaine au Mexique puis militera avec le camps pacifiste pour s'opposer à l'entrée en guerre de son pays.

Il arrive à Pétrograd avec son épouse, la militante féministe Louise Bryant, en septembre 1917 quelques jours après la tentative de coup d'État réactionnaire du général Kornilov. Ils sont donc aux premières loges pour assister à la Révolution d'Octobre. John Reed rassemble ses notes prises au jour le jour et publie presque aussitôt ce récit qui le rendit mondialement célèbre, 10 jours qui ébranlèrent le monde.

Il meurt malheureusement en 1920 à l'âge de 32 ans du typhus. Il est alors enterré sur la Place Rouge à Moscou avec les révolutionnaires russes. C'est top la classe.

Lénine a adoré son livre, qu'il préfaça. Trotsky aussi, vu qu'il y est présenté comme le héros de la révolution. Curieusement Staline l'a moins apprécié, contrarié sans doute de n'être cité que deux fois, à titre anecdotique. Rancunier, il fit interdire l'ouvrage lorsqu'il arriva au pouvoir.

Les 10 jours sont donc un reportage à chaud des dix premiers jours de pouvoir des bolchéviques. ''Ce livre est de l'histoire sous pression, telle que je l'ai vue'' prévient l'auteur dans sa préface. C'est un très bon document pour découvrir cette période. N'hésitez donc pas à vous engager dans cette lecture, facile à aborder car rythmée au pas des évènements.

On s'aperçoit que les bolchéviques ont quand même eu un gros paquet de chance. Leur prise de contrôle de Pétrograd et leur maintien au pouvoir les ont surpris eux-mêmes. Une anecdote qui n'est pas dans le livre de Reed raconte que les bolchéviques ont fait une nouba d'enfer le jour où ils ont dépassé en longévité la Commune de Paris, tellement cela semblait improbable pour tout le monde.

Deuxième constat, la prise de pouvoir par les gardes rouges, à la lecture de Reed, s'apparente bien à un coup d'État et non pas à une mobilisation des masses. Celles-ci soutiendront les putschistes par la suite, mais les premiers jours sont marqués par la condamnation de l'acte par d'autres formations révolutionnaires que l'on peut difficilement accuser de complaisance avec la bourgeoisie ou l'ancien régime. De nombreuses protestations verbales et écrites de révolutionnaires non-bolcheviques, contre le coup de force unilatéral des bolcheviques sont retranscrites par Reed. Le puissant syndicat des cheminots condamne également l'action et bloque les trains autour de Pétrograd. Les fonctionnaires quittent leurs postes et le conseil municipal concurrence quelques jours le soviet pour la légitimité du pouvoir.

Dernière remarque, la lecture de ce classique du grand reportage permet de nous éclairer sur la mentalité de nombreux militants gauchistes contemporains gavés de lectures sur cette période. On sent l'identification : des militants à la ligne inflexible, seuls contre tous, qui finissent par triompher de tous leurs adversaires politiques, et tellement qu'ils ont raison ils reçoivent le soutien populaire. L'histoire de la Révolution d'Octobre apprendrait donc que ne faire aucune concession et adopter une stratégie à contre-courant des autres mouvements révolutionnaires et/ou démocratiques serait payant si on applique bien la méthode. Petit Gauchiste, Curé Rouge ou Aristocrate de Gauche se moquent donc des critiques, les accusations de sectarisme ne les touchent pas, puisqu'à la fin c'est eux qui vont gagner, c'est écrit dans le livre de John Reed. Ceci expliquerait cet air de condescendance présomptueuse qu'abordent certains : eux ils savent.

C'est ne pas tenir compte, répétons-le, des facteurs aléatoires de tout événement. Octobre 1917 aurait pu finir en charnier à révolutionnaires comme la Commune de Paris ou Dublin lors de Pâques 1916.

La lecture de John Reed apporte donc de bonnes connaissances de cet événement majeur, majeur autant pour tous les militants de gauche que pour l'histoire du monde en général. Mais prenons ce texte pour ce qu'il est, un document qui nous servira d'appui pour comprendre la révolution russe et pour faire taire les révisionnistes de droite (pas nous, les vrais). Après, nous ne sommes pas des bolcheviques et nous ne sommes pas en Russie en 1917. Ne vivons pas dans la nostalgie d'un hypothétique âge d'or des révolutions qui n'a jamais existé, et n'ayons pas honte de suivre nos propres expériences militantes.

Quand au livre, une fois lu, rapportez le à la médiathèque ou rangez le dans votre bibliothèque mais ne le brûlez pas, on disait ça pour coller à notre image de branleurs irrespectueux et provocateurs. 

Trotsky punissant les militants sceptiques - ill.de www.lecridupeuple.org


mercredi 7 novembre 2012

Rions avec les conspirationnistes

« Le grand complot, ce qu'Ils ne veulent pas que vous sachiez...

Dans le but de comprendre le trotskisme vous devez réaliser que tout est contrôlé par le NPA mais a été monté par la P4 avec l'aide de les supporters du Tour de France. La conspiration débuta tout d'abord pendant le débarquement dans Tel Aviv. Ils ont été responsables de beaucoup d'évènements à travers l'histoire, y compris la chute du mur de Berlin. De nos jours, les membres de la conspiration sont partout. Ils peuvent être identifiés par un conseil national. Ils veulent voler le goûter de Myriam Martin et emprisonner les résistants du Nord Aveyron en utilisant un bus jaune. Dans le but de s'y préparer, nous devons tous dissoudre le PCF. Étant donné que les média sont tous contrôlés par les anarcho-droitiers nous devrons dorénavant obtenir nos propres informations par Alain Krivine. »

Grâce à un site rigolo, chacun d'entre nous peut se fabriquer sa propre théorie du complot, faites nous partagez les vôtres.

Autre site très bien fait qui déconstruit les délires des neuneus conspirationnistes, Parano Magazine dispose dans son équipe de vrais infographistes, pas comme chez nous. Quelques montages vidéos (mais l'audio est d'origine) nous explique la pensée d'Alain Soral, et son discours devient hilarant.



Si vous n'avez pas d'idée de cadeau pour Noël pour votre petit cousin, pourquoi ne pas lui offrir Illuminati ? Vous serez dans la peau de complotistes luttant pour contrôler le monde.

Enfin pour faire un lien entre deux de nos articles passés, neuneu conspirationnistes et survivalistes, Daniel Mermet nous a fait il y a quelques jours un reportage sur les survivalistes américains. Reportage facile car le sujet est pittoresque au possible, on n'apprend pas grand chose sur ces courants mais on passe un bon moment à écouter des fous armés jusqu'aux dents nous expliquer que la chute de l'Union Soviétique est une manipulation visant à récupérer les technologies de l'Ouest. Partout en Russie des usines souterraines seraient en train de fabriquer des armes puissantes pour qu'ensuite les communistes russes aidés des chinois envahissent les État-Unis. Évidement.





lundi 5 novembre 2012

Devenez un marxiste confirmé en une après-midi seulement !

Parfaitement mesdames et messieurs. Point besoin ici de longues années d'études ni de doctorat d'allemand pour pouvoir se prétendre marxiste. D'abord on a pas que ça à faire de lire des gros livres et puis on préfère garder du temps pour des fictions plus agréables.

Nous allons donc vous conseiller trois textes courts et lisibles.

Précisons cependant qu'il ne s'agit pas d'ingurgiter les quelques dizaines de pages que nous allons vous conseiller pour ensuite aller faire son petit professeur rouge et tenter de briller dans les salons ou les réunions. Au contraire, ce minimum de bagage théorique doit pouvoir vous servir à faire fermer sa gueule aux prétentieux qui n'ont trouvé que la rhétorique marxiste mal digérée pour se sentir exister. La culture c'est comme la confiture, moins on en a, plus on l'étale. A ces pénibles on pourra leur répondre que nous aussi ''on connait la conception matérialiste de l'histoire, alors arrête ton char, l'éloignement de la réalité produit une ignorance du monde et une surévaluation des idées. Dis-nous plutôt à quelle-heure tu es dispo pour distribuer des tracts sur le marché.'' (n'en dites pas plus, il ne faut pas non plus tendre une perche polémique au curé rouge).

Outre ce petit plaisir, maîtriser une réflexion marxiste permet de se sentir plus à l'aise face aux évènements politiques, économiques et sociaux. Elle n'apporte pas une réponse mais les moyens d'obtenir une réponse. Le marxisme n'est pas une médaille que l'on aborde à sa poitrine. C'est un outil que l'on range dans son sac, à portée d'utilisation. Il nous permettra de lire le monde. Le marxiste adopte la posture de Sherlock Holmes : '' trouvez le mobile du crime [économique ou social] et vous trouverez son auteur''.

A qui profite la crise ? A qui profite la montée de l'islamophobie ? A qui profite l'élection de tel ou tel pantin ? Vous serez bientôt capable d'y répondre vous-même et de l'expliquer aux autres, si ce n'est pas déjà le cas.

Réservez-vous un après-midi au calme. Calez-vous dans l'endroit le plus propice selon vous pour lire (bureau, canapé, lit, WC, planche à clous...). Préparez-vous un thermos de thé, café ou tisane, prenez quelques feuilles pour prendre des notes et lancez vous dans la lecture des textes suivants :

Le manifeste du parti communiste de Karl Marx et Friedrich Engels.

Autant commencer par le commencement. Le manifeste est une œuvre de commande, rappelons-le, demandée à Marx par la Ligue des communistes. Il s'agissait de populariser les idées communistes et de se différencier des différentes chapelles socialistes, pas question donc d'en faire des tonnes. Le texte a donc dû être simple et synthétique. Quatre chapitres, pas un de plus. Il existe une multitude d'éditions, certaines avec de nombreuses préfaces ou avec de multiples postfaces et compléments d'auteurs. Ne vous embêtez pas avec tout ça, choisissez une édition épurée comme Librio ou Les milles et une nuit.

Le texte commence par souligner l'importance de la lutte des classes, puis décrit l'émergence d'un marché mondial avec ses progrès et ses nouvelles exploitations. Marx et Engels vont ensuite réfuter les attaques de la bourgeoisie à l'encontre du communisme concernant la liberté, la famille, la propriété. Enfin les auteurs vont critiquer les différents courants socialistes de l'époque et évoquer les buts essentiels des communistes .

Certaines phrases ont eu leurs petits succès dans le temps du genre :''Prolétaires de tous les pays unissez-vous'' ou ''les travailleurs n'ont pas de patrie'' ou ''l'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes''.

Faites une petite pause avec une boisson chaude, puis prenez l'ouvrage suivant :

Les Trois Sources du Marxisme de Karl Kautsky.

Vingt pages en format A4, avouez-que ce n'est pas la mer à boire ! Vous pouvez télécharger ce texte ainsi que les autres gratuitement sur le site marxists.org, site de moines copistes modernes qui recueillent (ou scannent) les textes des grands anciens et les font partager aux internautes. Nous les en remercions sans ironie aucune.

Karl Kautsky est le grand théoricien de la social-démocratie allemande de la fin du XIXème siècle. Secrétaire d'Engels puis un de ses exécuteurs testamentaires, il poursuit le boulot des deux barbus. Comme beaucoup de vieux, il vieillira et votera les crédits de guerre de l'Allemagne en 1914.

Les Trois Sources du Marxisme vous feront comprendre les différents apports qui ont permis la constructions de cette philosophie. Le marxisme est d'abord la synthèse entre les sciences naturelles et les sciences psychologiques. Tonton Kautsky nous rappelle ce que sont les unes et les autres et nous explique pourquoi. C'est peut-être là que vous aurez besoin de vos feuilles de notes, un petit schéma vous aidera à y voir plus clair.

Le marxisme est ensuite une synthèse des philosophies allemandes, françaises et anglaises. Là encore pas de panique, cette partie est accessible et puis ce n'est pas la peine de s'y attarder des heures. Enfin le marxisme est une union entre le mouvement ouvrier et le socialisme. Kautsky précise le rôle des différentes classes sociales sans pour autant, et c'est ce point qui est génial, cliver les individus à leur classe. Kautsky rappelle l'importance de la lutte des classes et l'inscription du marxisme dans ce combat en tant que théorie en mouvement. Comme Marx et Engels dans Le Manifeste, Kautsky termine son texte en évoquant les objectifs primordiaux des communistes (primordiaux, pas de savoir si le Front de Gauche arrivera uni aux municipales de 2014, par exemple).

Faites une nouvelle pause, dégourdissez-vous les jambes puis prenez le dernier texte de la séance :

La conception matérialiste de l'histoire de Gheorgi Plekhanov.

Monsieur Plekhanov est le théoricien qui introduisit le marxisme en Russie et qui eut pour disciple Lénine. Ça vous pose un peu le bonhomme. Il soutint la révolution de 1905 mais pris ses distances avec celle d'octobre 1917, condamnant le recours à un coup d'État par les bolchéviques.

Là encore nous avons un texte court (quatorze pages en A4) et facile à lire. C'est un document incontournable pour comprendre que le marxisme n'est pas qu'une analyse économique mais une façon de saisir l'histoire.

Il y a d'abord eu, nous explique Plekhanov, une conception théologique de l'histoire. En gros, pour schématiser à la truelle (nous on a le droit on est pas des théoriciens marxistes) les hommes pensaient que les évènements historiques étaient le produit des dieux. Puis vint la conception idéaliste de l'histoire dans laquelle les évènements historiques sont le produits de quelques héros et des grands courants de pensée. Cette conception est encore bien souvent en vigueur de nos jours, mais elle cohabite désormais avec la conception matérialiste (ou marxiste) de l'histoire. Celle-ci considère que l'histoire est le produit des rapports sociaux, et que les idéaux ne se créent que pour expliquer ces rapports sociaux. Le marxisme n'invente pas la lutte des classes, avec d'autres courants philosophiques il la conceptualise. Des hommes apparaissent ensuite dans chaque camps pour défendre leurs intérêts (là encore nous schématisons à coup de bêche).
Comprendre ceci c'est comprendre le marxisme (à notre humble avis)

A la fin de ces lectures vous pouvez reprendre une activité normale. Au lieu de faire comme certains qui écrasent les autres de leurs connaissances, partagez les vôtres. Vous serez plus utiles.

PS : Vous pouvez aussi vous détendre le soir suivant en lisant Le Capital en version manga.