lundi 31 octobre 2011

Solidarité

La dernière vidéo qui nous est parvenue de notre camarade date du samedi 29 octobre. On y voit Philippe Poutou vivant mais très affaibli en train de subir toutes sortes d'outrages par des journalistes et des animateurs de France 2. Des images à la limite du supportable. Courage Philippe, nous faisons tout notre possible pour te sortir de là !

dimanche 30 octobre 2011

Alibi n°2


Central téléphonique de Barcelone : En 1937, durant la guerre civile espagnole, les anarcho-syndicalistes de la CNT occupent le central téléphonique de Barcelone. En cette triste époque où les gens ne connaissaient pas encore les téléphones portables, le central permettait de contrôler la réception et l'envoi de tous les appels téléphoniques de la ville. Ceci n'étant pas aux goûts des communistes staliniens, ils tentent de s'en emparer le 3 mai, ce qui déclenchent une insurrection armée des anarchistes et des communistes non staliniens du POUM, qui sera violemment réprimée. Une fois que petit-anarchiste-casse-couilles-pour-vieux aura épuisé son réquisitoire sur Constradt (voir billet précédent) il taxe une nouvelle clope, décapsule une autre bière et embraye sur ''l'attaque sur le central téléphonique par les méchants communistes, tu vois, ce qui prouve bien la nature intrinsèquement autoritaire de l'idéologie marxiste, tu vois... ''. L'interlocuteur, qui avait juste dit qu'il aimait bien Besancenot, ou son papy qui était au PCF, ou qu'il voterait peut-être Front de Gauche, se demande alors pourquoi on lui fait un cours d'histoire. Il fait alors semblant d'écouter en hochant la tête et en espérant que ça ne sera pas trop long.

vendredi 28 octobre 2011

Alibi n°1

Pour ceux qui ne sont pas du sérail militant, nous rajoutons un nouveau terme au lexique :


Kronstadt (ou Cronstadt) : Petite ville, essentiellement connue pour sa base navale, située sur l'île de Kotline, dans le golfe de Finlande, au large de Saint-Petersbourg. En 1921 y éclate une révolte de marins et de soldats contre le jeune pouvoir soviétique. Celle-ci sera sévèrement réprimée et l'on comptera des milliers de morts. Depuis ce jour, existe une polémique chez les militants d'extrême-gauche, qui n'ont décidément que ça à foutre,que l'on peut résumer ainsi : '' C'était qui les méchants dans cette histoire ? '' Kronstadt fonctionnant à l'époque en démocratie directe via des assemblées générales, nos amis anarchistes ont décrété qu'il s'agissait là d'une insurrection anarchiste réprimée par de très vilains communistes dont Trotsky était le chef. Ainsi est-il encore courant aujourd'hui de voir un militant anarchiste demander à un communiste, même si celui-ci est né dans les années 1980 ou 1990, de se justifier par rapport à cet événement. Le sujet est abordé plus ou moins rapidement dans la conversation suivant le niveau politique du militant-procureur. Le débat qui s'ensuit est généralement d'un intérêt douteux pour toute personne non-militante/non-historienne/normalement constituée.

jeudi 27 octobre 2011

Victor Serge aurait-il pu être anarcho-droitier ?

La réponse est : on s'en fout. Ce n'est vraiment pas le genre de la maison de réécrire l'Histoire ou de faire parler les morts. Ce titre était juste là pour attirer le chaland (certains anarcho-droitiers sont d'anciens commerciaux, ceci expliquant peut-être cela.)

Ceci étant dit, Victor Serge est un personnage dont nous vous recommandons de faire la connaissance, qui que vous soyez. Né en Belgique en 1890 de parents russes exilés, Victor Serge est d'abord anarchiste, s'installe à Paris, fréquente la Bande à Bonnot et participe à l'insurrection de Barcelone, en 1917 .

Survient alors la Révolution russe de 1917. Victor Serge passe au bolchévisme et rallie Moscou où il devient un cadre de la jeune IIIème Internationale. Il assurera diverses missions à l'étranger, notamment à Berlin lors de l’insurrection de l'extrême-gauche allemande.

Mais peu à peu, les conflits politiques à Moscou portent au pouvoir Staline et une bureaucratie qui cherche à clôturer les aventures révolutionnaires. Victor Serge rejoint alors l'opposition de gauche au stalinisme, dont les membres se nomment eux-mêmes les bolchéviques-révolutionnaires ou les bolchéviques-léninistes. Celle-ci est d'abord composée de nombreux militants russes ou internationaux aux CV prestigieux :anciens clandestins ou déportés sous le tsarisme, anciens chefs révolutionnaires de 17... Mais assez vite, les exécutions, exils, assassinats et déportations, mais également les revirements ne laissent qu'une seule figure d'opposant visible, et des plus difficiles à éliminer, vu sa popularité : Trotsky.

Après quelques années de réclusion dans l'Oural, Victor Serge réussit enfin à quitter l'URSS et rejoint les opposants en exil que l'on commence déjà à appeler les trotskistes. Mais pour un temps seulement, et c'est là que ça nous intéresse. Car en effet, Victor Serge remarque rapidement que ces hommes et femmes, traqués par le Guépéou, ayant souffert de la répression stalinienne, perdu des amis ou des membres de leur famille, ces militants plutôt sérieux, donc, se mettent peu à peu à singer leurs bourreaux. A leur petite échelle, ils commencent à traquer les ''déviants'' à la ''ligne officielle'' du trotskisme (tous ceux qui osent émettre quelque critique que ce soit sur les opinions du barbichu à lunettes, en gros), ils jugent et ils excluent. Un culte de la personnalité commence doucement à se mettre en place à l'égard de Trotsky, avec des militants qui parlent de ''leur glorieux et éternel leader''. Pour ces raisons, ainsi que pour d'autres causes idéologiques plus profondes, Victor Serge rompt avec Trotsky. Il suivra pourtant le même exil et finira lui aussi au Mexique, où il meurt d'une crise cardiaque en 1947.

Cette histoire est racontée par Victor Serge dans son autobiographie : Mémoires d'un révolutionnaire que l'on vous recommande chaudement et que vous allez commander dès maintenant à la librairie La Brèche en cliquant ici (n'oubliez pas de vous munir de votre carte bleue). Il est difficile de faire rentrer Victor Serge dans des cases, et c'est ça qui nous plaît. Il aura été anarcho-bolcho-trotsko-antitrotskiste, ce qui est plutôt pas mal, pour un seul individu. Ainsi son récit de la révolution russe et de la contre-révolution stalinienne n'entre ni dans l'histoire communiste officielle telle que pouvaient la raconter les grands-parents PCF, ni dans le sempiternel réquisitoire anarchiste (Makhnovchina, Kronstadt, rouges=méchants, Trotsky=Lex Luthor) et pas non plus dans la vulgate trotskiste (exil, héroïsme, seul révolutionnaire contre un monde de bureaucrates, Trotsky=Superman). Ce qui fait de Victor Serge un personnage des plus intéressants, et de son autobiographie une base documentaire tout à fait utile.

Nous ne saurons jamais si Victor Serge aurait apprécié notre petit blog, puisqu'il est mort sans connaître ni l'ADSL, ni le NPA, pauvre de lui. Mais peut-être, quelque part, les anarcho-droitiers sont-ils un peu un genre de ''victorsergistes'', inclassables, et c'est tant mieux.


mardi 25 octobre 2011

Désobéir par le rire


Ce texte est l'introduction d'un petit bouquin intitulé Désobéir par le rire, publié il y a quelques temps déjà par « le Passager Clandestin » (et que vous pouvez vous procurer ici).
A sa lecture, la première chose qui nous soit venue à l'esprit est : « Mais bon sang de bois (nous sommes très vintage), on aurait pu l'écrire, ce truc ! ». Aussi avons-nous choisi de vous la proposer dans sa quasi-intégralité.

L'humour pour faire tomber les tyrans ? Le rire pour désobéir ? Oui, dix fois oui ! Le rire est l'un des outils privilégiés de la lutte pour le bien commun, pour ceux qui n'ont parfois que la force de la vérité pour vaincre l'oppression... Il est une faculté innée des êtres humains et, à ce titre, peut toucher n'importe qui, spectateurs et personnes visées, pourvu qu'on sache le provoquer. Manifestation d'un comportement réflexe généralement associé à un sentiment de gaieté, certains éthologues considèrent le rire de nos ancêtres les singes, très semblable au nôtre, comme une expression détournée de la violence, une grimace plutôt qu'une agression physique. Chez l'homme, on peut donc imaginer l'humour, première cause de déclenchement du rire comme un outil de catharsis, qui permettrait l'évacuation de la colère, de la frustration ou de la souffrance, et donc des pulsions de violence que nous éprouvons dans certaines circonstances.

Dans l'action directe, au moment de la préparation comme pendant sa réalisation, le rire protège l'équilibre mental du militant : la conscience malheureuse des souffrances de ce monde et leur fréquentation au travers de l'action, doublées du sentiment de ne jamais en faire assez, menacent en permanence le militant, qui risquerait sans cela de succomber à des formes diverses de malaise, de mal-être persistant et destructeur, voire de renoncement. L'humour est un moyen de se défendre contre le désespoir, donc de garder confiance dans la vie comme dans la lutte. […]

Le rire désobéissant se démarque nettement du cynisme et ses atouts sont nombreux. Rire est source de plaisir. Au moins pour celui qui rit ! Et le plaisir rend fort. L'activiste non violent n'est pas un martyr qui ne vit que pour la souffrance : il est un être de chair et de sang qui se nourrit d'émotions, de plaisir partagés, d'amitié, d'amour, etc. Tout l'inverse du moine-soldat qui attendrait le sacrifice et se préparait à infliger autant de souffrance qu'il en a subi. L'activiste non-violent ne craint pas d'affirmer ses désirs, de revendiquer le droit pour tous au plaisir et la nécessité même de mettre dans l'action autre chose que le seul « sentiment du devoir », indéniable, mais bien fragile lorsqu'il s'agit d'affronter des adversaires parfois violents et déterminés.

Même si l'on est confronté à des logiques mortifères, celles du profit et de la domination, à l'origine de toutes sortes de souffrances, l'humour et le plaisir qui en découle peuvent – et doivent – être présents dans la résistance. Dans une société où depuis le plus jeune âge l'individu est conditionné à l'obéissance, au respect de règles (culturelles, sociales, légales) qu'il n'a pas choisies, on peut prendre un vrai plaisir dans la transgression des normes, dans l'irrévérence exprimée dans la contestation d'une autorité bien assise sur ses certitudes et des siècles de respect usurpé. […]

Le plaisir tiré d'une action qui fait rire ceux qui la mènent contribue encore à renforcer le sentiment de puissance que l'action directe alimente déjà. Son contraire, le sentiment d'impuissance, est au cœur même du rapport de domination que subissent les victimes actuelles du rouleau compresseur néolibéral. A l'inverse, le rire déclenché par les actions directes fait reculer le sentiment d'impuissance que la télévision, le discours dominant, le poids des multiples hiérarchies et des conformismes sociaux, culturels ou religieux, la peur de la répression et le « métro-boulot-dodo » ont pour fonction d'entretenir. L'humour protège de la peur que la transgression des conformismes, des lois, des règles coutumières tendent naturellement à faire naître; Cette peur, qui dissuade trop souvent l'entrée en action ou paralyse l'activiste dans le déroulement de celle-ci, s'évanouit rapidement chez celui ou celle qui parvient à faire rire, qui sait que le ridicule ne tue pas, mais qu'il ébranle, que l'autorité n'est pas sacrée et ne peut pas tout, qu'ensemble on est plus fort et que le pouvoir est un colosse aux pieds d'argile. Sur le plan social et psychologique, le rire sert précisément à indiquer à ses pairs l'absence de danger :se moquer de quelqu'un en riant, c'est d'abord envoyer autour de soi un signal suggérant que cet individu ne représente aucun danger. Les pairs en question peuvent rire à leur tour pour manifester que la peur les a quittés et qu'ils peuvent se détendre. Dans l'action, l'activiste qui rit dans l'adversité ou face à elle, joue un rôle essentiel auprès de ses camarades : son rire les rassure, leur donne confiance en eux-mêmes et les rend donc plus aptes à résister aux pressions diverses de l'adversaire, voire au sentiment de panique qui pourrait les gagner dans les moments de vive tension.

Le rire de l'activiste, en introduisant de la distance dans le conflit, réduit aussi, objectivement, le risque de violence de la part de l'adversaire ou des activistes eux-même. L'humour et la distance dans l'action permettent de rappeler qu'on est pas seul à vouloir que le monde change, et que l'on ne peut pas le changer seul, qu'aucune action action ni aucune lutte ne sont décisives en tant que telles. Ils permettent un certain recul vis-à-vis du problème qu'on affronte, et évitent qu'on se laisse dominer par des émotions que le spectacle de la souffrance ou le cynisme des maîtres du monde, la dureté des rapports sociaux ou la destruction de l'environnement ont pourtant toutes les raisons d'exacerber.

C'est Saul Alinsky qui l'explique, « Le sens de l'humour permet de garder une juste perspective des choses et de prendre la réalité pour ce qu'elle est, pincée de poussière qui brûle en l'espace d'une seconde ». Pour le théoricien et activiste américain, « l'organisateur qui cherche avec un esprit libre et ouvert,qui ne connaît pas la certitude et hait le dogme, trouve dans le rire, non seulement une façon de garder l'esprit sain, mais également une clé qui lui permet de comprendre la vie ». Il échappe ainsi au piège du ressentiment, qui ronge de l'intérieur et se retourne parfois contre les amis; il se préserve de la colère, mauvaise conseillère comme on sait, qui risque de conduire au regrettable, sinon à l'irréparable; il se garde de la haine, qui nourrit celle de l'adversaire et retarde le moment où il acceptera de faire des concessions, tout en aggravant la confrontation.

dimanche 23 octobre 2011

Pan dans notre gueule !

Il y a des coups que l'on aime prendre en pleine poire. Celui-ci en est un. Voici la contribution d'un jeune camarade, non pas encore curé rouge, à peine séminariste et qui risque de ne pas finir ces classes s'il continue dans cette voie là. Il répond à nos récentes petites attaques sur les idoles de l'extrême-gauche. Si nos souffres-douleurs se mettent à faire de l'anarcho-droitisme, la réconciliation sera envisageable dans un futur proche. Merci à Thomas donc, et venez nous cognez encore comme ça, putain c'est bon !

lundi 17 octobre 2011

Changer de draps


Le billet sur le folklore militant, intitulé ''Changer de disque'' a connu un succès plus que flatteur, déclenchant de grosses colères de curaillons tapant du pied tout en se bouchant les oreilles. Et ça, ça nous plaît. Aussi avons-nous décidé d'enfoncer un peu plus le doigt dans la plaie, en posant une question qui va encore nous attirer les pires fatwa, attention 3,2,1... :

''Et pourquoi on a que des drapeaux rouges au NPA d'abord ? ''

Oui, pourquoi d'abord ? Parce que, certes, c'est un code couleur. On associe une couleur, un sigle et un logo à une organisation. C'est le petit détail qui permet d'identifier en un coup d'œil cette organisation dans une manif via les drapeaux ou sur des affiches, sur des tracts. Le rouge c'est la couleur associée au mouvement ouvrier depuis le XIXème siècle, la couleur du socialisme, de la révolte.

Ceci nous ne le contestons pas. Il n'est évidement pas question d'associer un code couleur cocardier à notre parti internationaliste chéri. Pas question non plus d'associer le bleu, ça c'est réservé au courant anarcho-droitier : pas touche !

Ceci dit, d'autres couleurs codifiées politiquement n'ont rien d'infamantes. Le noir est devenu le code couleur des mouvements libertaires et anarchistes. Le vert est celui des écolo. Or n'était-ce pas deux courants politiques dont un certain nouveau parti voulait également s'inspirer ? Si tel est toujours le cas, pourquoi ces courants politiques ne seraient-ils pas associés aux couleurs identifiantes de l'organisation ? Pourquoi pas des drapeaux NPA noirs et des drapeaux NPA verts ? Voici une simulation effectuée par nos petites mains blanches d'intellectuels déviationnistes de droite, regardez comme c'est zoli :



Les plus pertinents de nos adversaires ou les moins défoncés de nos supporters auront relevé une contradiction dans notre discours : '' Vous êtes contre le folklore en général et vous proposez de tripler le folklore drapier !'' Nous vous rappelons que les anarcho-droitiers sont de gros schizophrènes qui cherchent à rationaliser politiquement leur psychose, d'où parfois des discours à première vue contradictoires. Mais il n'en est rien.

Assumer trois couleurs au lieu d'une permet de ne pas focaliser sur une en particulier. Ainsi trois couleurs divisent par trois le folklore au lieu de le renforcer. Et vous savez quoi ? Plus de personnes seraient susceptibles de s'identifier à ces couleurs. C'est un réflexe un peu pavlovien, mais qui permettrait d'attirer ou de conserver des militants ayant toute leur place dans le parti. Ce serait un geste d'ouverture envers le ''meilleur du mouvement ouvrier'' sans renier nos références idéologiques et nos cortèges seraient tellement plus colorés.

Ceci ayant été dit, on accroche les sacs de sable aux plafonds du Fight Club et on vous prend tous.

mardi 4 octobre 2011

Full Metal Anticapitaliste

Chaque année, à la Toussaint, le NPA, comme la LCR avant lui, organise une semaine de formation à Tôtes, petite commune de Normandie. Cette formation est plutôt destinée à celles et ceux que l'on appelle pudiquement les ''animateurs'' du parti, pour ne plus dire les cadres. Nous n'avons pas la chance d'y aller, aussi allons-nous devoir nous contenter d'imaginer ce à quoi elle pourrait ressembler cette année, suite à la petite restructuration du parti ces derniers temps...


L'animateur : Je suis l'animateur de votre formation. A partir d'aujourd'hui vous ne parlerez que quand on vous parlera, et les premiers et derniers mots qui sortiront de vos sales gueules seront ''camarade'', est-ce que c'est clair, tas de punaises ?

Les stagiaires : Camarade, oui, camarade !

L'animateur : Mon cul ! J'entends rien, montrez-moi que vous en avez une paire !

Les stagiaires plus fort : Camarade, oui, camarade !

L'animateur : Si vous ressortez de chez moi, mes louloutes, si vous survivez à ma formation, vous deviendrez des machines à militer, des anticapitalistes en acier trempé, des bolchéviques de la mort implorant la révolution. Mais en attendant, vous êtes rien, bande d'enfoirés, de l'eau tiède, de la chiasse social-démocrate, du branloman végétatif décroissant ! Parce que je suis une peau de vache, vous me haïrez ; mais plus vous me haïrez, mieux vous militerez. Je suis vache mais je suis réglo. Pas de sectarisme politique ici, je n'ai rien contre les gauchos, droitos, anars ou unitaires. Ici vous n'êtes tous que des vrais connards et j'ai pour consigne de balancer toutes les couilles de loup qui n'ont pas la pointure pour militer dans mon cher parti. Tas de punaises, est-ce que c'est clair ?

Les stagiaires : Camarade, oui, camarade !

L'animateur : Mon cul je n'entend rien !

Les stagiaires plus fort : Camarade, oui, camarade !

Au fond du rang, en aparté :

Romain : On en tient un bon de curé rouge, dis donc !

Guillaume : C'est carrément un archevêque rouge !

L'animateur : Qui a parlé ? Qui est le tordu qui a parlé ? Quel est l'espèce de trou du cul cryptofasciste qui a signé son arrêt de mort ? C'est personne ? Vous me ferez du collage d'affiches sous la neige jusqu'à en crever la gueule ouverte ! Vous irez me differ des tracts pacifistes devant les casernes jusqu'à ce qu'à en chier du sang !

Les deux anarcho-droitiers : Camarade, c'est nous, camarade !

L'animateur : Tiens, tiens, tiens... Mais qui voilà ? Si c'est pas les deux faces de pine anarcho-droitières qui veulent saper mon parti adoré avec leur blog à la con ? Toi, là, tu oses ramener ta sale petite gueule alors qu'on te voit le jour au travers ? C'est quoi ton nom, sac à foutre?

Romain : Camarade, je m'appelle Romain, camarade!

L'animateur : Mon cul ! A partir de maintenant tu t'appelles Crevette. Est-ce que ça te plaît ce nom-là ?

Romain : Euh... Camarade, oui, camarade !

L'animateur : Eh ben y a quand même un truc que tu vas pas tellement aimer, Crevette, c'est qu'il y aura personne ici pour rire à tes blagues de petit fumiste libéral-hippie.

Romain : Camarade, oui, camarade !

L'animateur : Toi, là, à côté, au lieu de ricaner, dis-moi de quel minable trou paumé tu sors.

Guillaume : Camarade, de l'Aveyron, camarade !

L'animateur : Bordel de Dieu ! En Aveyron y a que des brebis et des curés pédophiles. Vu que t'as pas trop l'air d'une brebis, je suppose que t'aimes bien tripoter les gamins dans les sacristies ?

Guillaume : Camarade, non camarade !

L'animateur : Tu serais pas un trou du cul de petit bourgeois qui essaierait de nous apprendre le marxisme ?

Guillaume : Camarade, non camarade !

L'animateur : T'as pourtant une sale gueule à tripoter la boniche en lui expliquant les rapports de production !

Guillaume : Camarade, non camarade !

L'animateur : Je vous ai à l'œil mes louloutes ! En attendant, pour vous et pour tous les bleubites néokeynésiens de cette chambrée, je vous garantis que vous allez morfler ! C'est ça le militantisme : plus tu en baves, plus t'es digne. Ici, pas de raclure de bidet, de social-geek planqué derrière un clavier : tout le monde sur le terrain ! On va commencer par un parcours du combattant avec 15 kg d'affiches sur le dos et un seau de colle de 20 litres dans les bras, et gare à celui ou celle qui en renverse une goutte, je lui fait bouffer sa brosse télescopique. Après, y aura chorale. Rompez tas de punaises !