vendredi 30 septembre 2011

Vous aimez le blog, vous adorerez sa B.O.

Aujourd'hui, c'est vendredi, jour qui annonce le week-end. Et le week-end, nous sortons, nous faisons des soirées, nous buvons quelques bières et nous essayons même parfois de draguer un peu. En effet, l'anarcho-droitier n'est pas seulement un joyeux militant analysant avec une rare justesse les tares de son parti et de la gauche en général : c'est aussi une personne, avec des loisirs, des envies, toutes ces choses qui font que l'existence ne se limite pas à de passionnantes réunions politiques.

Pour que toutes les sympathiques activités évoquées plus haut se déroulent au mieux, il faut de la musique. C'est pourquoi nous avons l'immense privilège et l'insigne honneur de vous présenter aujourd'hui la playlist officielle du Fight Club, qui vous permettra d'animer vos boums et sauteries, et vous mettra dans les conditions optimales pour aller parler à celui ou celle que votre cœur, ou toute autre partie de votre corps, a choisi.

Vous saurez apprécier, nous en sommes sûrs.


mardi 27 septembre 2011

Que faire dans un parti politique par temps calme ?

Le problème, quand on est le « parti des luttes », c'est que des luttes, y en a pas tout le temps. Inévitablement, des périodes existent où l'absence totale de mobilisation fait s'étioler le militant de lutte de classe, car bien souvent, celui-ci à besoin d'un mégaphone comme d'autres ont besoin de leur ventoline. Il passe alors son temps à « préparer les prochaines bagarres ». Il tente, il essaie, il cherche à mobiliser, en se disant que ça finira bien par marcher. Cela est bel et bon, sans ironie aucune, mais cela ne suffit pas. Un parti politique n'est pas une association de manifestants désœuvrés. Alors que faire, quand on est militant dans un parti politique (comme, au hasard, le NPA), et que rien de bien excitant ne se profile à l'horizon ?

Tout d'abord, être adhérent d'un parti politique. Ça a l'air bête à dire, mais même la simple prise de carte, sans implication directe, snobée par certains camarades qui se considèrent comme l'aristocratie militante parce qu'eux distribuent des tracts et collent des affiches, la simple prise de carte, donc, a une valeur très importante. Cela n'a pas le même impact, vis-à-vis d'un entourage, de se dire sympathisant des idées d'un parti et adhérent d'un parti. L'adhésion est le premier acte militant. Un adhérent est donc un militant, CQFD.

Ensuite, essayer d'en sortir meilleur qu'on y est rentré (« sortir », c'est une image; n'y voyez aucune message caché). Un parti, c'est une école. De par la rencontre d'autres gens, les formations proposées, les pratiques militantes, on apprend à argumenter, à parler en public, à écrire, à rédiger un tract, à organiser une réunion, à distribuer la parole, etc. On élargit sa culture politique, historique, philosophique, on acquiert une certaine confiance en soi, en ses idées...

Car un parti politique permet aussi de se sentir plus fort, grâce aux contacts d'autres militants, d'autres personnes qui partagent les mêmes révoltes et la même vision du monde. Il est un point de jonction entre personnes de différents milieux, d'âges différents, mais aussi entre militants de différents syndicats, de différentes associations. Tous ont un travail de prescripteurs pour le parti qui en retour politise ces prescriptions. Il offre une vue d'ensemble sous l'angle de la lutte de classes et de l'anticapitalisme, et sert de réseau où chacun apporte autant qu'il reçoit, plutôt que de courroie de transmission hiérarchisée

En étant, concrètement, un relai du parti et de ses idées auprès de ses collègues, de ses proches, de ses amis, le militant informe, il dit ce que l'on n'entend pas dans les médias dominants, à travers de simples discussions, mais aussi par le biais de tracts (vous voyez bien qu'on a rien contre...), d'affiches ou de journaux plus ou moins artisanaux. Il va sans dire que la distribution de ces supports, si elle est mécanisée genre « à telle heure, à telle endroit, 1000 tracts à differ », est un peu stérile. Rien ne vaut le contact normal entre humains normaux.

La contre-information ainsi diffusée permet d'étendre son influence. Pas pour refaire le monde en vase clos, ni pour débattre de la place d'une virgule dans un texte, mais pour agir réellement. Plus il y a de monde rassemblé, plus il y a d'opportunités d'actions. Les propositions d'actions viennent alors naturellement : la rédaction d'un journal local, une caisse de solidarité, l'aménagement de locaux pour les habitants d'un quartier, un point d'info sur un sujet précis, une campagne de revendications nationales ou locales, etc.

Étant au NPA, nous avons un avantage certain sur bien d'autres formations politiques: les activités que nous venons de citer sont bien plus valorisantes pour un nouveau venu que le fait de servir de ''caution populaire'' d'un parti, ou d'être de ceux qui avouent leur ignorance ou leur refus de comprendre ce qui se passe dans leur parti : ''regardez comment j'avale des couleuvres...et je me régale !''. On en croise plein, du PS ou de l'UMP, sur les marchés, incapables de soutenir plus d'une minute de contradiction : ''Oh moi j'y connais rien, je fais que distribuer les tracts, il faut voir avec Untel là-bas, c'est lui le chef.''. A nous de mettre en évidence cette modeste qualité que nous avons, et qui s'appelle la démocratie interne: elle est rare chez la concurrence, et pourrait éventuellement intéresser certaines personnes.

Le NPA n'a pas seulement vocation à être une rampe de lancement pour le trio grève-manif-occupations. En tant que parti, il devrait être un lieu de rassemblement, un réseau d'échanges, une matrice capable de véritablement produire et de diffuser du politique, en permanence, quelle que soit la période, et sans s'attacher aux solutions toutes faites qui nous auraient soit-disant été léguées par les générations précédentes. C'est quand même plus ou moins ce qu'on nous avait promis au moment du processus de fondation. On attend toujours.

vendredi 23 septembre 2011

Comment rejoindre le meilleur courant politique du monde ?

Depuis que nous avons créé ce modeste blog, organe d'expression du Courant Anarcho-Droitier, nous recevons foule de messages désespérés nous demandant si nous accepterions d'intégrer à notre courant les personnes en faisant la demande. Ce questionnement est tout à fait légitime, d'autant plus que nous constituons la seule structure interne du NPA où il est apparemment possible de faire de la politique sans faire la gueule. On comprend que ça attire.

Nous avons décidé, lors d'une réunion au sommet de la direction du courant – car nous avons une direction, nous aussi, comme les P4 –, qu'il était tout à fait acceptable, et même souhaitable, d'élargir le Courant Anarcho-Droitier et par là-même la rédaction du présent blog à ceux qui seraient intéressés. Nous avons néanmoins constitué une liste de conditions à remplir pour avoir la joie et le privilège d'entrer dans le courant le plus rock'n'roll et le plus sexy du NPA, et de la gauche en général.

Les conditions, au nombre de six, sont les suivantes :

  1. Être méchant, mais ne pas être aigri. Le but n'est pas d'exprimer des rancœurs personnelles, mais bien d'être efficace, et d'utiliser l'humour, y compris quand il est cruel, comme une arme politique.
  2. Connaître les saines limites de la provocation et de l'impertinence. Nous n'avons pas vocation à être des Dieudonné en puissance. Les vannes vaguement racistes ou clairement sexistes, fussent-elles grave trop cool méga provoc' t'as vu, c'est pas pour chez nous.
  3. De même, s'abstenir de faire du gros humour de beauf qui tâche. Si nous ne sommes pas Dieudonné, nous ne sommes pas non plus Jean-Marie Bigard : le Courant Anarcho-Droitier a la classe, sachez-le.
  4. Être à peu près d'accord avec la Charte publiée ici-même. On ne demande pas de la connaître par cœur, et ne la considérons en rien comme définitive, mais elle donne tout de même une vague idée de notre démarche, la moindre des choses est de la trouver bien sur le fond.
  5. Si l'on se reconnaît dans certains points de la définition du curé rouge : se soigner. Ne vous inquiétez pas, faire la démarche d'intégrer le courant anarcho-droitier est déjà un pas de géant sur le chemin de la guérison.
  6. Enfin, avoir une existence en dehors du NPA, de la politique, du syndicalisme, et de tout ce qui s'ensuit. Être anarcho-droitier, c'est aussi avoir une vie.

Oui, vous avez bien lu: il n'y a pas de conditions politiques en terme de plate-formes ou de positions. Si vous êtes P2, voire P4, que vous jugez être compatibles avec les points ci-dessus, et que l'envie vous en tenaille, vous pouvez nous rejoindre. Ce n'est pas à nous de gérer vos contradictions personnelles.

De quoi avons-nous besoin ?

- de chroniqueurs talentueux qui ont saisi le principe de l'anarcho-droitisme
- de militants qui nous ferons part de leurs expériences à reproduire ou à éviter
- de dessinateurs
- de graphistes
- de camarades qui feront la promotion du courant anarcho-droitier
- d'artistes capables de nos faire des chansons qui ont la niaque
- de groupies en délires et de jeunes éphèbes en admiration (ou l'inverse)
- de personnes formées aux premiers secours
- d'un cracheur de feu
- de quelqu'un sachant faire fonctionner un obusier Howitzer 105mm (c'est pour une expérience)
- de 30 litres de goudron et 10 kilo de plumes (c'est pour des copains)
- de trois mules ou un éléphant
- d'une clé de 14
- d'un crucifix
- des quatre premiers numéro du Plan B
- de quelqu'un qui pourrait nous raconter la fin de Grease (notre VHS était abimée)
- d'un perroquet parlant occitan
- de l'adresse du coiffeur de Bernard Thibault

et de tous ceux qui pensent pouvoir apporter quelque chose à l'anarcho-droitisme !

Ça va chier !

samedi 17 septembre 2011

Merguez, frites et communisme

Ce week-end ont lieu à la fois la Fête de l'Humanité et les Journées du Patrimoine. L'occasion ou jamais de nous pencher sur le cas du Parti Communiste Français.

Force est de le constater : en termes d'implantation dans la classe ouvrière, de parti de masse, de contre-société, personne n'a fait mieux que le PCF. Pendant des années, il a été une référence incontournable, par rapport à laquelle se positionnait l'ensemble de la vie politique française, et dont personne ne pouvait faire abstraction. Ces temps, que certains se rappellent avec une certaine nostalgie, sont désormais révolus.

Tonton Krivine, dans son bouquin Ça te passera avec l'âge (que vous pouvez commander ici) parle fort bien de cette époque. Le livre est très agréable à lire, rempli d'infos sur le PCF des années 50-60 et sur les débuts de la LCR, et n'est jamais barbant. Nous vous le recommandons chaudement. De nombreux documentaires ont également été tournés sur le sujet, parmi lesquels on peut citer le film d'Yves Jeuland Camarades : il était une fois les communistes français, 1944-2004, lui aussi disponible à la librairie La Brèche, ou encore cette enquête aigre-douce sur Georges Marchais intitulée Marchais le cathodique, et que vous trouverez facilement sur Dailymotion.

Les dérives bureaucratiques et staliniennes du PCF ont déjà longuement été analysées dans de nombreux ouvrages. La critique de fond de ces dérives constituent un apport historique important et appréciable à mettre au crédit du trotskisme (ne riez pas : nous le pensons sincèrement). Pour notre part, nous allons nous en tenir au niveau des individus qui constituent le PCF. Il se trouve en effet qu'un des membres du Courant Anarcho-Droitier a été, avant d'adhérer au NPA, militant de cette organisation. Lorsqu'il n'est pas occupé à poignarder dans le dos son nouveau parti, il nous raconte au coin du feu ses expériences au sein du « parti de la classe ouvrière », et ses rencontres avec les vieux militants PCF, nous offrant un témoignage vivant de ce qui se passe à l'intérieur de ce parti.

Il a ainsi pu voir certains militants déjà âgés « tenir » seuls leurs immeubles ou leurs quartiers. Le militantisme était pour eux un geste naturel : on apportait le tract en main propre aux voisins (ou l'Huma de la veille, « pour les mots croisés »), mais on aidait aussi la mamie du 4ème à remplir sa feuille d'impôt, on lui faisait quelques courses... De cette activité, résultaient des pics de voix PCF dans les bureaux de vote des quartiers concernés, très largement au dessus de la moyenne nationale, et proprement incompréhensibles pour qui n'avait pas connaissance de ce militantisme de terrain.

On ne peut que s'incliner devant ce genre de pratiques discrètes mais efficaces. De ce point de vue-là, nous avons énormément à apprendre.

Mais au delà de toutes ces choses admirables, le PCF fourmille également d'exemples de ce qu'il ne faut pas faire. Ainsi, notre connaissance de terrain des militants PCF nous permet-elle d'ajouter aux critères listés par ailleurs certains éléments propres à ces curés rouges particuliers, qui suivent l’Évangile selon Pif le Chien.
  • Ils disent « le Parti » pour désigner le Parti Communiste Français. Pour eux (et pour leurs familles), il n'en existe pas d'autres.
  • Ils se disent « communistes », sans préciser l'organisation. C'est pour eux une évidence, « communiste » étant une marque déposée depuis 1921.
  • Ils ne supportent pas l'idée que d'autres organisations se réclament du communisme ou de la révolution. C'est inimaginable, ça ne rentre pas dans leur vision du monde, et ça les rend malades.
  • Ils ont une fâcheuse tendance à confondre leur parti et leurs mamans : toute attaque contre le PCF est une insulte faite à ce qu'ils ont de plus cher et de plus intime.
  • Pour eux, enfin, toute critique contre le PCF est un pêché d'anticommunisme. Ainsi, la Ligue Communiste Révolutionnaire était-elle anticommuniste (comme l'indiquait son nom), tout comme le Nouveau Parti Anticapitaliste aujourd'hui.

Par ailleurs, le PCF a ceci de particulier qu'il constitue une culture familiale dépassant de très loin les limites de la politique ou de l'idéologie. On peut ainsi être communiste sans être communiste : les enfants, les petits-enfants de militants PCF, élevés avec Pif et Hercule, les manifs du 1er mai, les fêtes de l'Huma et les centres de vacances tenus par les comités d'entreprises CGT, sont communistes ; peu importe qu'ils n'aient jamais distribué un tract, voire, parfois, qu'ils soient capables de sortir d'énormes conneries racistes ou libérales... Le communisme, c'est comme le nom de famille : ça se transmet de génération en génération.
Un de nos camarades du NPA a ainsi pu croiser un jour, lors d'une distribution de tracts, une jeune fille d'une vingtaine d'année qui a pu lui expliquer : « Moi, je vote toujours PCF parce que mon papy était communiste et que je l'aimais bien, mais sinon, la politique, ça m'intéresse pas... »

En corollaire de cette culture de la famille propre au PCF, celui-ci a développé un important népotisme, qui consistait à favoriser l'ascension de sa famille ou de son entourage proche dans les instances du parti ou sur les listes électorales. Ainsi Pierre Laurent, actuel secrétaire national (c'est le nom qu'ils donnent au chef) du parti, est-il le fils de Paul Laurent, qui fut député, et membre du Comité Central de 1956 à 1990. Ainsi, également, Marie-Pierre Vieu, responsable du PCF en Midi-Pyrénées, est-elle la fille de Jean Vieu, qui fut cadre du parti et adjoint au maire de Tarbes. Ainsi, enfin, Pierre Gosnat, député-maire d'Ivry-sur-Seine, est-il le fils de Georges Gosnat, lequel fut membre du Comité Central, député, et même sous-secrétaire d’État, lui-même le fils d'un autre cadre important, Venise Gosnat...

Si l'on compare les listes des membres du Conseil National du PCF à travers les époques, ou les listes de responsables du journal L'Humanité, on retrouve systématiquement des noms qui reviennent souvent : il y a des dynasties communistes.

On préfère d'ailleurs souvent placer des enfants de militants sur les listes aux élections, y compris lorsqu'ils ne valent pas un cachou politiquement parlant, plutôt que de jeunes idéalistes sortis de nulle part. Les premiers sont plus facilement contrôlables, ne serait-ce que par le biais de leurs parents. Ils n'oseraient d'ailleurs jamais faire le moindre tort aux camarades de trente ans de papa et maman. C'est ainsi qu'à chaque élection, les JC* oppositionnels voient débarquer des « jeunes engagés » qui n'ont jamais fait la moindre réunion auparavant, qui n'en feront pas d'autres après, mais qui possèdent un nom de famille étrangement similaire à celui de vieux militants.

Pour finir, une dernière particularité du Parti Communiste Français est sa pratique experte de la technique dite du « Commando Vermeil ». Il s'agit d'organiser des bus afin d'amener le plus de (vieux) militants possibles, afin de remplir les salles de meetings et d'applaudir l'intervenant PCF. Cela explique le fait que la moindre réunion publique du PCF ou du Front de Gauche fasse systématiquement le plein, quand d'autres formations politiques peinent à remplir une salle de 50 personnes. C'est assez efficace numériquement, mais n'aide guère au dynamisme du public : on a les troupes de choc qu'on mérite...

On le voit, le Parti Communiste Français est l'héritier de pratiques d'avant-hier, pas toutes mauvaises (nous ne l'avons pas citée tant cela apparaît comme évident, mais la Fête de l'Huma constitue une indéniable réussite en termes de succès populaire), mais le retenant dans un monde qui n'existe plus. Krivine (encore lui), disait « La médecine fait des progrès, mais ça ne suffira pas à sauver le PCF ». Il y a fort à penser que Mélenchon non plus ne sera pas suffisant.




* JC : sigle désignant les Jeunes Communistes, membre du MJCF (Mouvement des Jeunes Communistes Français). On pourrait croire à un facétieux oxymore, mais en réalité, beaucoup de militants sont passés par les JC. C'est même un dépucelage politique assez fréquent pour les militants d'extrême-gauche, même si beaucoup préfèrent ne pas trop évoquer le sujet...
Le JC est au militant communiste ce que l'ewok est à Chewbacca : il est mignon, inoffensif, et lui ressemble quand même vachement. Quand il chante La Jeune Garde, quand il dit avec des étoiles pleins les yeux que Marie-Georges Buffet est belle ou qu'il fera la révolution à partir de la mairie de Vitry-sur-Seine, on a quand même quelque mal à lui taper dessus.

vendredi 16 septembre 2011

Un courrier qu'on aurait aimé recevoir 2, le retour

Chers camarades,

Militant à Lutte Ouvrière depuis 1979 dans la région de Charleville-Mézières, j'ai pris connaissance de votre blog il y a quelques jours. Je tenais à réagir à l'une de vos publications, dans laquelle vous affublez Vladimir Lénine d'un pénis disproportionné.

Bien entendu, je conçois bien le caractère léger et humoristique de votre blog. Je ne suis moi-même pas le dernier pour la gaudriole ; il m'arrive régulièrement d'égayer mes soirées avec ma mère à l'aide d'imitations assez réussies de Fernand Raynaud, et aux dires de mes amis, je peux même être un « sacré bout-en-train ».

Mais je ne peux pas souscrire à l'illustration susnommée, laquelle tombe un peu facilement dans la paillardise de bas étage. N'aurait-il pourtant pas été tout aussi cocasse et moins irrespectueux d'attribuer à Lénine un chapeau amusant, par exemple ?

Camarades, toute provocation doit avoir ses limites. J'en sais quelque chose : je suis professeur de mathématique dans un collège, et les élèves de quatrième me causent parfois bien du souci. Oh, bien sûr, ce n'est pas à un vieux singe comme moi que l'on apprend à faire des grimaces, et j'ai depuis longtemps prévu un costume de rechange dans mon casier en salle des professeurs ; mais tout de même, ne trouvez-vous pas qu'un seau d'urine placé en équilibre au dessus d'une porte dépasse les limites de la plaisanterie potache ?

Cela dit, je n'en veux pas trop à ces garnements, et me dis qu'heureusement, sous le socialisme, tout cela ne sera plus qu'un mauvais souvenir.

Salutations révolutionnaires,

Jean-Paul

dimanche 11 septembre 2011

Ouvrir sa gueule: pourquoi et comment.

On rencontre tous, de temps à autres, des personnages qui disent tout haut ce qu'ils croient penser ou qui gueulent pour le plaisir de gueuler.

On croisera ainsi :
    • les petits vieux insupportables qui se croient tout permis parce qu'ils ont trente ans de plus que nous;
    • Les râleurs dans les files d'attente ou dans les trains en retard qui nous prennent à témoin de la fainéantise de ces planqués de fonctionnaires;
    • Les collègues de boulot ou les membres de la famille qui sermonnent à la moindre occasion leurs propos racistes, de droite ou libéraux;
    • les petits chefaillons qui ont besoin de prouver leur autorité.

Pour la suite de notre développement, nous appellerons ce type d'individus ''Grande Gueule''. Si Grande Gueule la ramène aussi souvent, c'est que neuf fois sur dix (ce n'est pas une statistique c'est une impression) il se croit légitime à déblatérer en toute impunité car personne n'a envie ou n'ose le contredire. La dixième fois, Grande Gueule est quelqu'un qui aime l'affrontement.

Il est pourtant sain de lui répondre et de lui tenir tête. Il s'agit de montrer que ce que dit Grande Gueule n'est pas une évidence et n'est pas accepté tacitement par tous. Cela permet également de montrer aux autres spectateurs qu'il est possible de contester et que Grande Gueule n'a pas un pouvoir absolu. Enfin si on ouvre sa gueule, cela encouragera d'autres à le faire aussi et l'on pourra s'apercevoir que l'on est plusieurs à partager les mêmes opinions.

Ouvrir sa gueule induit des questions pratiques : comment faire ?

D'abord restez calme. Ne pas s'énerver, ce serait un signe de stress. Montrez au contraire que vous maîtrisez la situation, que vous êtes maître de vos nerfs et que votre interlocuteur ne vous impressionne pas.

Parlez sèchement mais sans hausser la voix. Parlez plutôt un ton en dessous de Grande Gueule, cela l'obligera lui-même à baisser la voix et désamorcera l'agressivité ambiante.

Parler avec un petit sourire narquois est un petit plus qui peut déstabiliser l'adversaire.

Regardez Grande Gueule soit franchement dans les yeux, soit au contraire snobez-le et parlez lui en regardant ailleurs, histoire de lui montrer qu'il est une personne de peu d'intérêt.

Dans le cas où l'affrontement se fait avec un supérieur hiérarchique, attention à ne pas se mettre dans une situation périlleuse. La confrontation directe est (dans un premier temps) à éviter. Renchérissez exagérément à ses ordres, soumettez-vous ironiquement à ses caprices, faites-lui remarquer avec une politesse surjouée ses propres manquement aux règlements. Tout ceci montera que l'on ne rentre pas dans son jeu de dominant/dominé.

Il se peut parfois que l'on n'ait pas envie de batailler, d'entrer en conflit. Un simple : ''je ne suis pas d'accord'' exprimé à haute voix peut suffire et déstabiliser Grande Gueule habitué à monologuer devant un groupe passif. Et moins vous en direz, plus celui-ci se perdra en conjectures et s'imaginera le pire quant à vos intentions.

Il existe certainement beaucoup d'autres méthodes non mentionnées ici, n'hésitez pas à nous en faire part dans les commentaires liés à ce billet, vous en serez remercié par une gratitude infinie.

GH

mercredi 7 septembre 2011

Un courrier qu'on aurait aimé recevoir

Dans sa quête pour conquérir d'abord le Nouveau Parti Anticapitaliste, puis le monde, le Courant Anarcho-Droitier trouve de plus en plus d'alliés, qui nous envoient de gentilles contributions. Ainsi celle-ci, transmise par Gaspard (que mille parfums pleuvent sur lui et sa maison pour les siècles des siècles).

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(Dépêche AFP)

  Philosophe marxiste, Serge-Antoine Buté, 114 ans, auteur de nombreux ouvrages théoriques tels que "Le pli, monadologie marxiste du phénomène d’altération de l'en-soi", "Xenakis, une architectonique musicale" ou encore "Qu'est ce que le travail à la chaîne?" enseigne à l'université libre de Brno. Militant de la première heure et observateur affuté de l'actualité politique française, il nous fait part de sa réaction au blog des anarcho-droitiers.

UN SOURD DANGER GUETTE LA REVOLUTION

  Si je prends la plume aujourd'hui c'est pour lutter de toutes les forces de mon esprit contre la gangrène qui s'attaque au mouvement révolutionnaire des masses en lutte pour leur émancipation et qui vient de prendre une forme particulièrement inquiétante en France. Vous l'aurez deviné, je parle de l'ultime tentative de liquidation de l'héritage de l'octobre russe et d'un siècle et demi d'acquis théorique qui vient de se cristalliser dans un courant dit "anarcho-droitier". Il s'agit de l'aboutissement d'un lent processus de dégénérescence politique, successivement incarné par des tendances relativement insignifiantes (gu, c.a., P3, Pb...), qui, de bonds quantitatif en bonds qualitatif, vient d'atteindre sa plus sournoise maturité. Heureusement pourfendues par ceux qui tiennent bien haut l'étendard du marxisme-léninisme depuis la création du NPA, ces tendances représentent un péril réel pour la classe ouvrière internationale, et, tandis que s'ouvrent à nous de nouvelles perspectives révolutionnaires, doivent être l'objet de notre surveillance la plus stricte.

  Deux raisons motivent mon geste. Tout d'abord l'imminence cristalline de la prise du pouvoir des travailleurs et de la construction sans obstacle d'une société sans-classe. En effet, la violence des attaques du néo-libéralisme, les défaites accumulées par la classe ouvrière, la disparition progressive de l'emprise de la social-démocratie sur le monde du travail et la réduction salutaire du NPA à un noyau réduit de militants éclairés, constituent des coordonnées exceptionnellement positives et absolument uniques dans l'histoire. Les souffrances qu'endurent le salariat muteront dialectiquement en la conviction lumineuse que les structures mêmes du capitalisme libéral doivent être renversées, intuition bien entendu confirmée et fécondée par les actuels animateurs de ce qu'il est convenu de nommer le dernier parti marxiste révolutionnaire européen en activité. Une ombre au tableau, ce dernier ne s'est pas pleinement débarrassé d'un ennemi intérieur qui pourrait lui être fatal, à lui, ainsi qu'à la révolution qui s'approche à grands pas. Tels les marins de Kronstadt, ces sombres individus devront être aussi sévèrement réprimés que leur arrogance est grande, et c'est la seconde raison pour laquelle je mobilise, devant vous, ma connaissance sans égale de l'histoire des révolutions dans le monde que 98 années de militantisme marxiste couronnent.

  Ils sont allés trop loin, mobiliser l'outil informatique pour diffuser leur propagande insidieuse constitue à la fois une concession inadmissible à l'impérialisme technologique américain et un acte de mépris évident pour tous les foyers ouvriers et paysans qui n'y ont pas accès. Ce sont des petits bourgeois notoires que la cybernétique contemporaine a détourné de la fraternisation permanente avec leurs frères exploités. Lénine, en 1917, écrivait-il les "mails de loin" ou tenait-il un blog ? Certes non, c'étaient bel et bien des lettres, et les masses ne s'y sont pas trompées.

  Lénine, parlons-en. Ces mesquins individus ont osé l'affubler d'un proéminent phallus, geste qui n'est que le reflet de leur sentiment d'insécurité sexuelle latent et constitue une agression gratuite et puérile envers les femmes saines et pures de la classe laborieuse. Mais ce n'est pas tout. Ils osent sans complexe convoquer des figures de l'aliénation marchande pour orner leur site nauséabond, et ce n'est que le début du cauchemar lorsque la figure blafarde de l'inepte P. Sébastien vous fixe de son œil vidé par le stupre et l'inculture, nos anarcho-droitiers font l'éloge quelques lignes plus loin du traître Matty (Gérard Filoche pour les jeunes et les incultes) qui salit encore la mémoire du grand Trotsky à chacune de ses interventions publiques, et de l'inutile Mermet qui sévit sur les ondes de l’État bourgeois, profitant des quelques deniers que celui-ci veut bien lui léguer. "De grande classe" disent-ils..
.
  Le crime serait pardonnable si, dans le même mouvement, les sacripants n'avaient l'audace de railler les conférences généreusement dispensées par quelques experts lors de l'université d'été, si j'avais pu m'y rendre cette fois-ci, je ne me serais point gêné pour moucher ces faquins arrogants, qui auraient pourtant trouvé là une occasion de s'alphabétiser. Je précise au passage, pour ceux qui auraient manqué mes interventions des années passées, que celles-ci se trouvent archivées en version papier dans la cave 1237 de la bibliothèque François Mitterrand (les plus pertinentes dans la période et accessibles au profane étant compilées sous les titres suivants: "Ontologie qualitative du non-être classe", "Reiner Schürmannau risque d'apparaître dans le dé-vouloir d'un instant", "Le siècle, épistémologie inquiète du dérisoire consolé").

  Mais la liste est trop longue, et mon temps précieux. Il ne suffit pas de mettre tous les militants de bonne volonté en garde contre les dérives qui guettent le parti, place à l'action. Pour l'heure, négligeons ceux qui crachent sur les tombes de leurs ancêtres morts au champ d'honneur de la lutte des classes et construisons un parti tourné vers l'avenir, sans sectarisme ni dogmatisme, où chacun, selon sa trajectoire, pourra se reconnaître, où chacun pourra militer selon ses capacités, un parti à l'image de la société, débarrassé de toute forme de domination qu'elle soit culturelle ou sociale, et du pédantisme qui caractérise le bourgeois arque-bouté sur des valeurs d'un autre temps.

Cordialement,

S-A Buté, professeur  

mardi 6 septembre 2011

Changer de disque

Une première ébauche de ce billet a été publiée en début d'année sur le blog Comité de Salut Public et sur celui du NPA 12, mais comme l'auteur est un anarcho-droitier notoire nous en reproduisons une version réactualisée ici.


Imaginez – mettons – un employé de grande surface ou une mère de famille au chômage. Ils ont entre trente et cinquante ans. Ils n'ont jamais fait de politique. Peut-être n'ont-ils jamais voté. Seulement voilà, ils ont rencontré un gauchiste sympa dans leur entourage. Celui-ci a réussi à les traîner dans meeting du NPA. Ils se sont laissé convaincre. Il y avait peut-être ce jeune facteur en guest star. Voir en vrai une personne qui d'habitude passe à la télé, cela vaut peut-être le déplacement.

Ils sont entrés dans la salle : 50, 100 ou 200 personnes étaient présentes. Des connaissances du copain gauchiste sont venues les saluer. Il y avait une petite ambiance de kermesse. Puis des intervenants ont commencé à prendre la parole. D'abord ce sont des salariés ou des chômeurs comme eux qui ont parlé. De leurs galères, leurs angoisses – nos deux témoins se sont reconnus dans ces propos – mais aussi de leur révolte et de la façon dont ils s'organisent pour se battre contre cette vie de merde.

Puis ce fut au tour de l'invité vedette d'intervenir. Son discours portait sur la politique nationale, mais, surprise, ce n'était pas austère. Au contraire, c'était tout à fait compréhensible et même intéressant, exprimé avec des mots simples, avec des phrases percutantes. Si c'était Besancenot, le ton est vite monté, une saine colère s'est transmise au public. Si c'était Krivine, après deux ou trois blagounettes, la salle a éclaté de rire et s'est trouvé acquise. C'est le cas de nos deux ouvriers, car ils commencent à prendre conscience qu'ils font partie de ce genre de communauté. Les discours se terminent. L'animateur annonce l'ouverture d'un apéro pour financer la soirée.

Tout s'annonce bien, quand tout à coup... la salle se lève et se met à chanter d'une voix monocorde un chant où il est question d'internationale. Certains chantent les bras croisés en regardant leurs chaussures, d'autres au contraire bombent le torse et lèvent un poing fermé. Tous semblent très concentrés. La salle a pris tout à coup une teinte très officielle. Nos deux amis se regardent, surpris. Que doivent-ils faire ? Ils ne connaissent pas les paroles de cette chanson. Doivent-ils se lever eux aussi ? S'ils restent assis quelqu'un va peut-être leur faire une réflexion ? S'ils sortent maintenant, ils vont se faire remarquer. Finalement ils restent assis, gênés, en faisant semblant de regarder ailleurs.

Tout de suite après, le copain gauchiste les a rejoint, tout sourire : «- Alors comment avez-vous trouvé la soirée ?» « - Bien, bien... c'était intéressant» répondront-ils poliment. « - Vous restez à boire un verre, on va discuter !» renchérira le militant « - Non merci, c'est gentil, mais il faut qu'on rentre. Demain on a une grosse journée. On va vous laisser entre vous».

Voilà, sous forme de story telling, un exemple de ravage que peut causer le folklore d'un milieu. Et le NPA, tout nouveau parti qu'il est, est encore bourré de folklore. Dans le vocabulaire des militants, dans leurs fringues, dans la rédaction ou la mise en page de ses tracts et de sa presse. Le numéro 5 de TEAN* la revue affichait en double page pleine les profils de Marx Engels Lénine et Mao. On croit rêver. L'abruti responsable de cette mise en page s'est sans doute fait plaisir (et on l'imagine gueulant '' trop délire !'' devant son écran) mais combien de lecteurs perdus ou non acquis cela a t-il couté ?

Arrêtons de chanter cette putain d'Internationale à la fin de nos meeting ou de nos congrès ! Si vous êtes trop gauchiste pour vous mettre à la place des deux personnages évoqués plus haut, imaginez-vous plutôt arrivant dans votre nouvelle belle famille. Les parents sont cools, ils vous accueillent chaleureusement, la conversation s'engage gentiment. Et puis au moment de passer à table, contre toute attente, voici qu'ils se mettent à réciter le benedicite. Quelle sera votre réaction ? Vous vous sentirez con, gêné, pas à votre place. Parce que ces gens emploieront des codes qui vous sont inconnus et qui vous excluent donc de fait.

C'est ce qui se passe chez pas mal de gens, qui malgré le fait qu'ils n'aient aucune culture politique, ont le courage de faire un pas vers nous dans nos meeting. Mais que pensent-ils à la fin, quand se met en branle ce cérémonial religieux (car c'en est un), qu'ils ne maîtrisent pas et auquel ils ne peuvent adhérer ? Ils n'ont pas les codes et ne peuvent se reconnaître dans cette communauté de fait. On le sait, on l'a vu et on nous l'a avoué.

Il ne s'agit pas de remplacer l'Internationale par Allumer le feu pour faire plus proche du peuple. Il s'agit d'être neutre pour permettre à tout ceux qui ont un compte à régler avec le capitalisme de se reconnaître dans nos discours et nos actions, et pas dans un chant ou dans la couleur d'un drapeau.
Tant que l'on ne changera pas de tels comportements, le NPA aura toujours plus de sympathisants que de militants.



* TEAN : À ne pas confondre avec teen, puisqu'il ne s'agit pas là d'adolescentes posant devant leur webcam, mais de l'acronyme de Tout Est A Nous, le journal hebdomadaire du NPA. Celui-ci est imprimé en rouge et noir, il est moche et personne ne le lit. Faites un test : essayez de vous souvenir de la Une de TEAN d'il y a quinze jours... Vous voyez ? Vous ne l'avez pas retenue. Il coûte beaucoup d'argent au NPA pour un impact nul, mais Lénine a dit qu'un parti révolutionnaire doit avoir une presse, donc on a une presse. Cependant, excepté l'exemple cité plus haut, la formule mensuelle est d'une qualité supérieure, tant dans le fond que sur la présentation, même si elle ne s'adresse encore qu'à un lectorat de militants.

samedi 3 septembre 2011

Alors, c'était comment ces universités d'été ?

Mercredi soir s'est achevée l'université d'été du NPA. Nous-autres anarcho-droitiers en avons bien profité, et pas seulement pour la picole ou les bains de mer (même si). Il y avait en tout 47 séances de formations et débats, plus des ateliers, des réunions off, des films,etc. Des invités de grande classe étaient là comme Daniel Mermet, Gérard Filoche, Esther Vivas (la porte-parole d'Izquerda anticapitalista, dans l'État espagnol), Alhem Belladj (militante féministe de Tunisie)... Bref, c'était un vrai bon moment à la fois intéressant, instructif et jovial.

On pourrait reprocher, même s'il s'agit d'une « université » d'été, un ton justement un peu trop universitaire : la plupart du temps, on est resté dans un modèle de conférences menées par des profs, avec des orateurs professionnels intervenant pendant la phase des débats, s'écoutant souvent parler ou refaisant carrément la conférence. Sans doute pourrions-nous réfléchir à quelques formules moins professorales : documentaires, films, lectures publiques, spectacles...

Mais cela dit, tout n'était pas austère, loin de là. Pour preuve, cet atelier sur les séries américaines,où les gens présents ont débattu dans la détente et la bonne humeur (et par delà les diverses... sensibilités, dirons-nous), reliés entre eux par un patrimoine télévisuel commun. Plutôt que de tenter une réponse définitive à la question de savoir si les séries américaines étaient progressistes ou réactionnaires, la conclusion a été d'inviter à les regarder, tout simplement, puisqu'elles constituent d'excellents documents sur la société américaine présente ou passée, et apportent un éclairage précieux pour comprendre l'état d'esprit de la première puissance mondiale. Et en plus, c'est moins chiant que le Monde Diplomatique. Deux séries nous ont, entre autres, été chaudement recommandées : The Wire et Mad Men, que nous allons nous empresser de visionner.

Un autre moment que nous attendions beaucoup était l'atelier « Sex toys : marchandisation ou épanouissement du plaisir féminin ? ». Malheureusement, une gueule de bois mystérieuse arrivée d'on ne sait où nous a cloué au lit ce matin-là, nous empêchant de connaître la réponse apportée à ce débat. Néanmoins, les comptes-rendus que nous avons recueilli disaient que la séance s'était fort bien passée. Une synthèse sera publiée sur le site de la revue Contretemps, vous la lirez dans quelques jours, bande de coquins.

Ces deux ateliers, ainsi que quelques autres, comme cette réunion des divers réseaux du NPA qui réfléchissent encore à la définition de l’anticapitalisme et à l'amélioration du fonctionnement démocratique du parti, montrent que tout n'est pas encore sclérosé par chez nous. L'université d'été a vu le télescopage de deux cultures : d'un côté, des gens qui n'ayant pas de corpus militant prédéfini ou en ayant un mais réfléchissent tout de même à l'accueil de tous au sein du parti, et de l'autre, les curés rouges et la loge P2 (P comme plateforme). Il s'est avéré que ce n'est pas parce que ceux-ci gueulent le plus fort et se mettent au milieu du patio pour chanter des chants « révolutionnaires » dès qu'ils ont bu deux ricards qu'ils font l'unanimité. A ce propos, on pourra noter en guise de scoop destiné à ceux qui n'étaient pas présents qu'Olivier Besancenot chante comme une timbale.

Le courant anarcho-droitier et le présent blog commençaient déjà à être un peu connu à notre arrivée à Port-Leucate. La majorité de la curaille rouge a préféré se la jouer hautaine avec nous : ''pas de commentaires, nous on est sérieux, on milite'', mais certains se sont quand même approchés et ont cherché à en savoir plus sur nous. La configuration des débats a alors chaque fois été la même : après quelques minutes passées à nous expliquer qu'ils n'avaient rien contre l'humour, bien au contraire, nos camarades ont toujours cherché à savoir (sans succès) quelle pouvait-être notre origine sociale, celle-ci expliquant tout sur tout, c'est bien connu. Ils nous demandaient ensuite pourquoi nous agressions ainsi le NPA, pour finir enfin par un bon collage d'étiquette à l'ancienne, nous affublant de noms d'oiseaux tels qu'« intellectuels [mouarf] méprisant les classes populaires », « révisionnistes » (il a été cependant impossible de savoir ce que nous avions révisionné), « piquetistes »* et, bien évidement, « droitiers », mais ça c'est comme le Port-Salut, c'est marqué dessus.

Ces réactions un peu ridicules ont cela dit été minoritaires ; nous avons été les premiers surpris du nombre important de camarades qui sont venus nous dire qu'ils adoraient ce blog et qui nous ont confié avoir éprouvé du soulagement à sa lecture. C'est donc pour vous qu'on continue, les copains : il n'y a pas de raison que le NPA soit réservé aux militants sérieux et tristes. Les militants sérieux et drôles ont également toute leur place, nous le prouverons.

Et ça va chier.



* Piquetiste : Néologisme désignant les partisans de Christian Piquet, où celles et ceux assimilés comme tels par les Vrais Révolutionnaires d'Acier. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire de la LCR et du NPA, Christian Piquet est un peu à ces deux organisations ce que Judas est au christianisme, en pire (Judas a regretté après coup, lui). Autant dire que nous qualifier de piquetistes, c'est à la fois mal connaître l'anarcho-droitisme et Christian Piquet. Cet homme n'a en effet jamais eu le moindre humour et en plus, il s'habille mal.

vendredi 2 septembre 2011

Perles de Port-Leucate

Durant l'Université d'été du NPA qui s'est déroulée du 28 au 31 août, nous avons laissé traîner nos micro-espions parmi les groupes de participants, histoire de voir si nous y trouverions de quoi alimenter ce blog. Voici une petite sélection non exhaustive de nos perles préférées.

  • « Les Conseils Ouvriers, ça, ça parle au gens ! »

  • - Un ado d'environ 15 ans : La révolution, ça sera un bain de sang
    - Son copain de 12 ans : Ce sera même plus qu'un bain de sang
  • « La solution aux bavures policières, c'est l'armement du prolétariat. »

  • « Il y a beau y avoir beaucoup de policiers complètements cons, la Police reste un système très efficace et très intelligent. Le NPA c'est l'inverse. »

  • « Ce qui serait bien, ce serait de faire une manif après chaque meeting de campagne. »

  • « D'ici la fin de la campagne, il faut qu'on aie doublé nos effectifs. » (en réunion du secteur jeunes)

  • « Les 500 signatures, il faudra aller les chercher avec les travailleurs. »

  • - Tu as vu là-bas, au bar ? C'est les anarcho-droitiers, il paraît. Le grand avec les pattes, il est plutôt sexy, non ?
          - Bof. Le petit est quand même largement mieux.

    Voilà. Le prochain billet, normalement, tirera un bilan circonstancié et exhaustif de ces quelques jours passés au bord de la mer entre camarades. Ça va être bien.