mardi 27 août 2013

Very Bad Trip Anticapitaliste

A Port-Leucate, au village-vacances des Carrats, dans un bungalow, 12h du matin.

Nous découvrons une pièce ravagée. Une poule se promène au milieu de bouteilles vides de bières, Red Bull et Vodka. Des drapeaux rouges pendent, lacérés. Un buste de Karl Marx repeint en rose est abandonné dans un fauteuil qui se consume lentement, victime de mégots mal éteints.

Un homme gît à même le sol. Il est en train de se réveiller. Tout semble tourner autour de lui. Il se redresse péniblement, fait quelques pas dans la pièce et s'écroule dans un lit, l'air hébété.

Une main surgit de derrière une table, elle s'y agrippe, puis apparaît un autre homme, les cheveux en bataille. Il tente de se relever trop rapidement, titube et retombe au milieu de gobelets en plastique et de canettes écrasées.

Le premier homme : ça va Alain ? Tu veux de l'aide ?

Alain se relève en grimaçant. Il n'est vêtu que d'un simple T-shirt, à l'effigie de Che Guevarra, et d'une paire de chaussettes.

Alain : merci Philippe, ça va aller. Il faut que j'aille aux toilettes tout de suite ! Il s'y précipite en courant.

Philippe : Qu'est-ce que j'ai mal au crâne ! Je ne me rappelle plus de rien... ça me fait penser à une scène de film... mais lequel ?

Soudain on entend un hurlement venant de la salle de bain. Alain réapparaît en sautant à cloche-pied. Il bute contre le corps d'un troisième homme recroquevillé dans un sac de couchage et s'étale à nouveau par terre.

Philippe : qu'est-ce qu'il y a ? Me dit pas qu'il y a un tigre dans la salle de bain ?

Alain hurle de douleur en se tenant la jambe. Le troisième homme sort de son couchage.

Le troisième homme : bordel Alain, contrôle toi un peu ! Et puis va mettre un pantalon !

Philippe : ah ? T'es là Olivier ? On dirait qu'Alain a vu un tigre, comme dans...

Alain : en hurlant Mais lâche nous avec ton tigre ! Puis montrant sa cheville Regardez ce que j'ai pris en allant simplement pisser.

Une mâchoire en fer enserre la cheville d'Alain.

Olivier : oh la vache ! Un piège à loup ! Il entre à son tour dans la salle de bain.

Alain : comment ce truc a pu arriver là ? Si je tenais le stalinien qui a fait ça...

Philippe : j'arrive à me rappeler de rien, j'ai la tête comme un mégaphone...

Olivier revient dans la pièce

Olivier : ça va, y a pas d'autres pièges. Par contre sur le miroir c'est écrit ''salut bande de nazes'' au rouge à lèvres et c'est signé ''Myriam''. Ça m'évoque absolument rien, on a dû se prendre une sacrée muflée hier soir !

Philippe : hier soir...hier soir ? Aucun souvenir non plus...

Olivier : j'avoue que moi non plus...pas plus que les jours précédents...

Alain : sinon pour ma jambe vous attendez quoi ? Qu'on vote une motion ?

Olivier : on attend que tu mette un pantalon ! Sans déconner Alain, la camaraderie a ses limites !

Philippe : t'as un tatouage d'Alain Bashung sur la fesse droite ? Tu ne t'en rappelle pas non plus j'imagine ?

Alain il s'enroule la taille d'un drapeau du NPA euh...non...enfin si, c'est un tatouage de Rosa Luxembourg... un pari à la con à la Sorbonne en 68...mais c'est pas le sujet !il s'énerve Auriez-vous l'amabilité chers camarades de m'aider à enlever ce putain de piège à la con !

Tout en s'activant à desserrer les mâchoires du piège à loup à l'aide de hampes de drapeaux, les trois camarades tentent de reprendre leurs esprits.

Olivier : bon, les copains, procédons avec méthode. Quels sont vos derniers souvenirs ?

Philippe : euh...voyons voir... février 2009...le congrès de fondation du NPA.

Alain : moi pareil !

Olivier : moi aussi, on a dix mille adhérents, Le Monde fait un sondage qui nous donne 10 % aux Européennes contre 2 pour le Front de Gauche, on va tout péter, c'est la gloire !

Philippe : du coup, à la fin du congrès, on t'as fait une de ces bringues, et après...

Alain : … et après le trou noir !

Soudain, venant d'un placard, on entend une voix au débit rapide :

La voix : ...il y a encore des relents de tentations électoralistes social-réformistes au sein du parti. Nous avons proposé en toute honnêteté révolutionnaire de modestes amendements à la motion Plonx de la tendance P22 pour le 4ème Congrès. Or si les amendements 478 et 479 n'étaient pas soumis à mandat impératif car non vertébré à la centralité prolétarienne...

Les trois camarades se regardent, inquiets.

Olivier : pas de panique ! Philippe tu vas voir ce que c'est, pendant ce temps moi je vais faire un tour sur internet pour nous rafraichir la mémoire.

Philippe : ok !

L'un et l'autre partent de leur côté en abandonnant leurs leviers. Bien entendu les mâchoires du piège à loup se referme sur la jambe d'Alain, qui hurle.
Philippe ouvre le placard d'où provient le discours ininterrompu . Un nain portant une chapka soviétique est en train de relire une motion sur un ordinateur portable. Il s'interrompt et se retourne vers Philippe.

Le nain : salut les papas ! Enfin réveillés ?

Philippe referme la porte, paniqué.

Alain : t'en fais une tête !

Philippe : je me demande si on aurait pas des enfants non désirés.

Alain : ça les enfants c'est des soucis... moi tu vois en ce moment c'est un piège à loup mon souci, mais je crois que tout le monde s'en branle !

Les deux compères se remettent à desserrer les mâchoires. Quelques instants plus tard Olivier revient dans la pièce, peut-être un peu pâle.

Alain et Philippe anxieux : alors ?

Olivier : alors je crois qu'on a bien chargé la mule... depuis quatre ans. Je vous résume : les deux tiers des militants se sont barrés; les européennes, branlée; les régionales, branlée; les législatives, branlée...

Philippe : et les présidentielles ? T'as fait combien ?

Olivier : euh... comment te dire Philippe ? Tiens regarde plutôt cette vidéo, t'es complétement défoncé dans une émission de Ruquier, je crois que tu pourras deviner la suite...

Philippe : et à part ça ?

Olivier : sans doute toujours ivres on est allé foutre le bordel à Henin-Beaumont, on a aussi ramené une nana voilée et on a dit des horreurs à Mélenchon et au Front de Gauche...

Philippe : plus jamais je fais des excès.

Olivier : c'est ce qu'on dit. N'empêche, on devrait pas s'interroger ? On continue dans ce délire ou pas ?

La suite ne dépend pas de nous...


jeudi 22 août 2013

Post-it 2 : militer avec des connards

Il y en a encore quelques-uns qui confondent ''organisation politique'' et ''bande de potes''. Écrire cela peut donner l'impression de défoncer une porte ouverte, sauf que cette porte a tendance à se refermer rapidement (c'est aussi vrai pour le post-it précédent).

Qu'un parti politique ou un syndicat soit un lieu de socialisation est une évidence. On s'y regroupe par affinité politique, on partage des valeurs communes, tout ceci aide à fraterniser....

Sauf que cela n'est absolument pas une obligation. On peut partager des idéaux communs et ne pas pouvoir blairer le militant ou la militante d'à côté. C'est humain, on ne peut pas plaire à tout le monde. Bien sûr c'est plus compliqué pour s'organiser sereinement mais cela reste possible. Des militants plus responsables que d'autres doivent savoir gérer les relations humaines du groupe.

L'ensemble des militants doit surtout savoir faire la distinction entre ce qui relève de l'affectif et ce qui relève du politique. A chacun de se poser la question suivante : « est-ce que je m'oppose à cette personne parce que ses positions politiques me heurtent ou parce que son caractère m'insupporte ? » En d'autres termes, les relations entre militants ne doivent pas interférer dans le fonctionnement de l'orga.

Prenons un exemple au hasard : Jean-Luc Mélenchon. On en voit sourire certain derrière leur écran, on a pourtant dit ''au hasard''. Loin de nous l'idée de considérer Méluche comme un connard, ni comme un saint homme intouchable non plus. Cependant il est extrêmement agaçant d'entendre des critiques à propos du personnage relevant seulement de l'affectif et non du politique : « non mais tu vois, Mélenchon j'le trouve trop arrogant, il m'énerve avec ses postures de tribun-troisième république, il ne m'inspire pas confiance... » ne manquera pas de nous dire le petit anarchiste casse-couille pour vieux ou le dépolitisé qui n'a pas fait l'effort de lire un résumé du programme du Front de Gauche.

On est ici dans le même registre que ceux qui appréciaient Sarkozy parce qu'il était ''dynamique''.

Des critiques sur Méluche, il y en a évidement à faire, nous en avons nous-même une pleine brouette rangée quelque part, et nous sommes prêt à en entendre, mais que cela soit politique et non affectif. On s'en fout qu'il gueule trop fort ou qu'il soit impoli avec les journalistes. Que dit-il ? Que défend-il ?

A ce moment là de l'article, les plus assidus de nos lecteurs sont déjà prêt à nous sauter dessus dans les commentaires pour nous exhiber triomphalement ce qu'ils croient être une contradiction. Cela fait deux ans que l'on se casse le cul sur ce blog à défendre des formes de communication politique innovantes, et l'on dirait maintenant que la forme ne serait pas importante ? Bien sûr que si. Seulement, on revient au postulat de départ, on ne peut pas plaire à tout. Donc quelque soit la forme utilisée, elle ne séduira pas tout le monde. Premièrement, ceci remet en question le fait d'avoir un porte-parole unique, et deuxièmement, la différence se fait alors sur le fond, sur le contenu politique.
Ce qui est valable pour un militant porte-parole national est valable pour les autres militants et militantes. Condamner l'un d'eux sur des questions affectives est un exemple de dépolitisation du discours et des pratiques politiques. Bien sûr, il est plus facile et plus agréable de militer dans une ambiance de bonne camaraderie plutôt que de côtoyer des connards et des connasses (même à gauche il y en a, si si!). Si cet inconvénient vous arrive, n'abandonnez pas votre groupe militant, faites du yoga. 

faites du Yoga

samedi 17 août 2013

Post-it 1 : militer avec des ''pas comme nous''

Fermeture des locaux début septembre. D'ici là on range les bureaux, on vide le frigo, on enterre deux trois cadavres et on joue encore un peu avec le blog.

Léandre (Petit anarchiste casse-couille pour vieux) : Non mais tu l'as vu le nouveau à la réunion ?

Jean-Paul : Le gros ''jacky'' ? On pouvait pas le rater ! Non mais tu le crois ? Il avait un tatouage de Johnny, de Johnny !

Léandre : et t'as pas vu sa caisse quand il est reparti ? Un tuning, j'te jure ! Il ricane.

Jean-Paul : la totale ! A mon avis il va se lasser vite, on ne le verra pas longtemps...et au fait ta diff' de tracts cet après-midi dans la rue commerçante, ça a donné quoi ?

Léandre : ouais pas mal, j'ai eu quelques bonnes discussions. Il y a un couple qui m'a tenu la jambe un bout de temps. Ils avaient l'air intéressé mais... qu'est-ce qu'ils étaient prétentieux !

Jean-Paul : tu leur as pas proposé de venir à la réunion ce soir ?

Léandre : Nan, je les ai tout de suite cerné. Des sacs du commerce équitable, des airs de prof, chèches et lunettes carrées, des bobos en somme, j'peux pas les blairer !

…................................................

Non ne niez pas, lecteurs et lectrices militants, si vous n'avez jamais eu ce genre de discussion, bravo pour vous, mais ne dites pas que vous n'en avez jamais entendu. Voici une plaie du milieu militant : imaginer que tous les adhérents d'une orga se ressemblent. Imaginer que tout le monde écoute les Béru, ZEP ou la Compagnie Jolie Môme.

Comme s'il n'y avait pas assez de barrières comme ça, certains s'en créent d'autres : entre supposé ''intello'' et supposé ''prolo''; entre soi-disant ''beauf ''et soi-disant ''bobo''.

Que ces créateurs de divisions imaginaires restent à lire Charlie Hebdo.

mardi 6 août 2013

Réglement de comptes - Partie 2

Résumé de l'épisode précédent : après une période d'absence, Guillaume et Romain reviennent au Fight Club Anarcho-droitier, ils y retrouvent un laisser-aller certain. Leur stagiaire, Plekszy-Gladz, se laisse vivre en écoutant du rap. Nos deux héros se disposent à l'initier au baseball quand celui-ci se dit prêt à leur révéler des dossiers internes du NPA.

Guillaume : alors ? On t'écoute.

Plekszy-Gladz : tenez par exemple ceci : le Bulletin Interne de préparation du CPN élargi des 6 et 7 juillet dernier. Le NPA va se présenter aux municipales …

Romain : quoi ? Tu veux dire que le NPA va présenter des listes aux municipales de 2014 ? Mais dis-donc Albert Londres, c'est un sacré scoop ça dis-moi !

Plekszy-Gladz : c'est pas ça, mais si tu lis les textes, regarde, c'est d'abord bourré d'aveux. Ils reconnaissent que les effectifs du NPA sont inférieurs aux effectifs de la LCR-période Besancenot, ils reconnaissent que personne ou presque n'acceptera de faire des listes communes avec eux, ils se rendent compte que leur base électorale est réduite à peau d'balle...

Guillaume : c'est plutôt triste comme info, moi ça me fout un début de cafard, qu'est-ce que tu veux qu'on fasse de ça ?

Plekszy-Gladz : la motion ''Échéances électorales 2014'' n'a été voté qu'à 56 voix contre 43.

Romain : tiens ? Quand je pense que les militants survivants du NPA qu'on a croisé nous assuraient que l'harmonie et l'unité régnaient dans l'orga depuis que les fourbes de la GA étaient partis...

Plekszy-Gladz : et le mieux c'est la décision, page 4, il pouffe, de récolter une souscription... tenez-vous bien... d'un million d'euros, hahaha !!!

Tous trois rigolent.

Guillaume : y a moyen de faire quelque chose avec ça. On pourrait bricoler un photomontage avec Mini-moi dans Austin Power réclamant un million d'euros le petit doigt près de la bouche.

Romain : ouais c'est rigolo mais t'as que ça pour sauver tes dents ? Il relève sa batte au-dessus du stagiaire.

Plekszy-Gladz : attendez! Attendez ! J'ai aussi le dossier de l'ancienne majo demandant l'exclusion du CRI en 2011...

Guillaume : c'est pas tout neuf mais vas-y tu nous intéresses.

Plekszy-Gladz : les annexes sont croustillantes, il y a un tas de courriers de militants se plaignant que les réunions sont ingérables avec les curés rouges. Ceux-ci sont toujours en train de demander d'un ton agressif aux autres de justifier leur anticapitalisme. Et quand ils n'ont pas la majo dans les comités, ça ne les empêchent pas de tirer des tracts, avec le logo du NPA, en contraction avec les tracts officiels, ce fut le cas pendant les manifs sur les retraites...

Romain : il est épais ce dossier, faut lire tout ça ? Pas envie...

Plekszy-Gladz : j'ai aussi des mails de dénonciation qui sont arrivés il y a des mois sur la boîte du Courant Anarcho-droitier. Vous lisez jamais vos mails ?

Guillaume : si...euh...pas tous les jours... mais ne change pas de conversation. Ils disent quoi ces mails ?

Plekszy-Gladz : y a cette histoire dans le Sud-Ouest du leader du groupe La Commune membre du NPA , autre bande de curés rouges, qui faisait adhérer les membres de sa famille... qui pour certains n'habitaient même pas la région...

Guillaume : c'est petit...et c'est aussi une vieille histoire, t'as rien de récent ?

Plekszy-Gladz : vous aurez tout ce qui est récent. Je viens de rajouter vos adresses mails aux listes de diffusions internes du NPA, merci qui ? Merci bibi !

Romain : c'est pas très honnête, surtout venant de quelqu'un encore adhérent. Si ça se savait on nous accuserait de s'acharner, de pas savoir tourner la page, de faire le jeu du PG, du PS ou je ne sais qui d'autre ...

Plekszy-Gladz : aucun souci, il n'y a que moi qui suis au courant. Je ne dirais jamais rien.

Guillaume : comment peut-on en être sûr ? Tu viens de trahir ton parti, pourquoi pas nous ?

Plekszy-Gladz : je serai muet comme une tombe.

Romain : comme une tombe ? J'aime bien cette expression.

Plekszy-Gladz inquiet : euh... je peux revenir au Fight Club alors ?

Guillaume : revenir ? Non... tu vas rester au Fight Club. Tu aimes le rap apparemment ? Romain ? Peux-tu aller monter le son de la chaîne je te prie ? Elle se trouve juste à côté de l'établi, profite s'en pour ramener des ''outils'', merci.

Plekszy-Gladz très inquiet : je sais que vous me faites marcher parce que vous avez déjà écrit que vous étiez pour la non-violence...

Les deux anarcho-droitiers se jettent sur lui avec leurs battes de baseball.



dimanche 4 août 2013

Réglement de comptes - Partie 1


Dans le sous-sol bien connu du Fight Club anarcho-droitier, là où tout a commencer. Il y règne un profond désordre : des piles de dossiers s'entassent contre les murs; des cannettes de bières vides jonchent le sol; des sacs de sables crevés pendent au plafond; les quelques tables encore debout sont recouvertes de cendriers débordant de mégots et de tasses de café vides et sales. Mais par dessus tout, une chaine hi-fi crache à tue-tête des morceaux de musiques rap, chose encore improbable en ce lieu il y a peu. Nos deux héros descendent calmement l'escalier.

Romain : j'la retiens ta super recrue débauchée au NPA ! Si je le ….
 
Guillaume : Chut ! Plekszy-Gladz  ? Tu es là ? 

Une tête émerge de derrière un bureau. Plekszy-Gladz sourit bêtement, ses yeux sont rouges, sa voix est pâteuse. 

Plekszy-Gladz : tiens ? Salut les copains ! Comment vous avez trop la classe ! Y a pas à dire les gants en cuir, ça vous donne tout de suite une autre prestance. Si j'osais émettre une seule petite réserve, c'est la chemise à fleur sous le Harrington, Guillaume... je sais pas comment dire... ça jure un peu. 

Romain à Guillaume : tu vois, je te l'avais dit ! Puis se retournant vers Plekszy-Gladz Même si les tenues de mon camarade mériterait une réunion à part entière, on est pas là pour parler chiffons. Laisse moi te dire une chose... 

Plekszy-Gladz : vous allez vous mettre au baseball, c'est çà ? 

Romain : pardon ? 

Plekszy-Gladz : élémentaire ! Vous avez chacun une batte que vous dissimulez dans votre dos, j'en déduit que vous voulez vous lancer dans ce sport. Vous cherchez un receveur c'est çà ? 

Nos deux héros se regardent. 

Romain glacial : t'es un futé toi, on peut rien te cacher. Exactement, on va pas tarder à faire une initiation... 

Plekszy-Gladz : j'ai hâte de voir ça ! 

Guillaume : avant ça Plekszy-Gladz, il faudrait qu'on fasse un bilan de ta participation au blog anarcho-droitier. Tu nous as posté un billet en février sur le congrès du NPA, qui était plutôt pas mal, qui nous a valu un grand nombre de visite, on t'en remercie, puis tu nous as promis de nouvelles révélations... 

Romain : ça nous a plu, du coup on t'a nommé anarcho-droitier stagiaire... 

Plekszy-Gladz : c'était vraiment cool de votre part les amis ! 

Guillaume : ouais... sauf que sur tes cartes de visites le mot ''stagiaire'' a disparu. Et depuis six mois, on a pas vu la couleur d'un article... 

Romain : par contre ça t'as pas empêché de te vanter partout que tu étais un – je cite – ''rouage essentiel du courant anarcho-droitier''. 

Guillaume : ça t'a permis de briller en société...

Romain : de te faire payer des coups à boire... 

Guillaume : et de draguer consciencieusement des minettes dont les âges se situent entre ''presque'' et ''tout juste'' majeures. 

Romain : t'es même pas foutu de ranger nos bureaux. Faudrait voir à pas nous prendre pour des truffes ! 

Guillaume : on va t'initier au baseball ! 

Guillaume et Romain lèvent leurs battes au-dessus de la tête de Plekszy-Gladz   

Plekszy-Gladz en criant : attendez, attendez ! J'ai des dossiers ! J'vous dis que j'ai des dossiers ! 

Guillaume : il s'agit pas seulement d'avoir des dossiers, il faut encore les présenter au public. Il faut rédiger, avec des jeux de mots rigolos, des bonnes blagues ou des coussins péteurs... 

Romain : … ou pas. 

Guillaume : quoi qu'il en soit, nous sommes au regret de t'annoncer que ta période d'essai est... 

Plekszy-Gladz en pleurant : NON !!! C'est vrai, j'avoue, j'ai un peu tardé à écrire...mais c'est parce que je n'ai pas ton talent de chroniqueur Guillaume. Pour toi c'est facile, tu as des dons ! Et justement je me disais que tu pourrais les écrire ces billets, la qualité y gagnerait. 

Guillaume flatté : Vraiment ? 

Romain vexé : l'écoute pas, il cherche à t'embrouiller ! 

Guillaume : et on peut les voir tes dossiers ? 

À suivre...