dimanche 31 juillet 2011

Charte du Courant Anarcho-Droitier

Anarcho-droitier, un oxymore, une schizophrénie, à l'image de celle qui touche ce parti, notre parti, qui se veut nouveau mais utilise (mal) de vieilles recettes.

Pourquoi anarcho-droitiers ? « Droitier », c'est l'insulte préférée de tout militant qui veut clore une question qu'il ne trouve pas suffisamment « révolutionnaire » à son goût, toute question, en somme, qui dérange son univers préfabriqué. Nous ne voulons pas clore de telles questions (comme l'alliance entre antilibéraux et anticapitalistes, entre révolutionnaires et réformistes, par exemple). Autant s'emparer directement du qualificatif, ça économisera des efforts à nos éventuels adversaires.

« Anar », c'est pour nous le refus de toute chapelle dogmatique, tout esprit de caserne, tout prêtre, toute idole, tout héros, toute transcendance idéologique. Nous vivons en 2011, nous refusons le culte de Grands Maîtres du Passé largement mythifiés, ou l'application imbécile de recettes toutes faites, comme si les expériences des deux siècles derniers constituaient des modèles indépassables. Être nouveaux est indispensable pour militer correctement, et est moins pénible que de gloser des heures en se fantasmant bolchévique de 1917.


Nos objectifs principaux sont au nombre de trois :

  1. D'une part, poursuivre le projet initial du NPA, à savoir « rassembler le meilleur des différentes traditions du mouvement ouvrier ».
  2. D'autre part, dénoncer les chapelles et les sectes, assumées ou non, qui parasitent le parti et le mouvement social ; dénoncer l'esprit de caserne du militantisme et combattre tous les « curés rouges » qui pullulent en ces temps troublés.
  3. Enfin, développer l'irrévérence, l'impertinence et le rire sardonique comme armes politiques au sein du NPA.
Il est impossible de combattre efficacement les politiciens de droite ou du P« S » et les représentations de l'ennemi, si nous-même nous mettons à pleurnicher dès qu'on s'attaque à nos idoles, à nos totems. Soyons les premiers à prendre du recul par rapport à nos traditions et à notre folklore, nous n'en serons que plus forts et plus audibles.

Il ne s'agit pas pour nous d'affirmer que la stratégie actuelle du NPA est bonne ou mauvaise (même si, rassurez-vous, on le dira quand même), mais bien de dénoncer l'absence de toute nouvelle expérience, de toute nouvelle façon de faire de la politique, au niveau national. En tant que parti, nous nous sommes contenté d'un slogan, et n'avons rien mis en œuvre pour le concrétiser. Il est temps de s'y mettre.

Nos références seront plus Audiard que Trotsky, plus Harakiri, Charlie Hebdo ou le Plan B que le programme de transition de 1938.

Nos adversaires seront ceux qui ne riront pas à nos blagues.