jeudi 27 juin 2019

Une équipe d’ethnologues découvre le dernier militant de la LCR encore en activité.

par Jean-Paul

On connaissait l’histoire de ces soldats japonnais qui poursuivirent la Seconde Guerre Mondiale des années après l’armistice, cachés dans les jungles du Pacifique. L’histoire est ici assez similaire : José De Hoñoda, militant de la Ligue Communiste Révolutionnaire vient d’être retrouvé dans un village abandonné du sud de la France. Il militait seul et coupé du monde depuis 1988.

José militait seul depuis trente-et-un an.
 Besancenot, Poutou ou NPA sont des noms inconnus pour José. Avant ce 24 juin 2019 le dernier groupe militant avec qui l’homme des bois eut des contacts remontait à mars 1988. A cette époque, José est établi dans une scierie située à proximité du village de Sainte-Eulalie-des-Causses, quelque part entre la Lozère et l’Aveyron. Lorsque l’usine ferme, ses camarades de cellule décident de retourner en ville. Lui reste, afin dit-il, « de maintenir une activité subversive et d’alimenter les luttes ». Il disparaît alors des radars pendant trente-et-un ans. Mais comment a-t-il été retrouvé ?

C’est l’équipe du professeur Fabien Mülder, du département d’ethnologie politique de l’université de Montpellier qui a retrouvé la trace du militant trotskyste. « Nous sommes très attentifs aux légendes urbaines locales », nous explique la co-responsable du projet, Danielle Sculie. « Nous recueillons par exemple les témoignages des gens affirmant avoir vu des spectres autour des usines, poursuit-elle. C’est la plupart du temps des militants de Lutte Ouvrière en chair et en os qui font leur boulot, mais on ne sait jamais. ». Le professeur Mülder complète : « Nous collectons également des photos des slogans gauchistes peints sur les murs. C’est comme ça qu’on a commencé à remonter la piste de José. Des « Pinochet Assassin » datant de la fin des années 2000 nous ont donné des indices. En 2016 une équipe d’étudiants part alors sur les lieux et commence une minutieuse enquête de terrain. Finalement, la cinquantaine d’ habitants de Sainte-Eulalie-des-Causses raconte qu’un homme hirsute descend une fois tous les trois ou quatre ans de la montagne pour distribuer des tracts ronéotypés siglés du logo de la Quatrième Internationale.



Mais l’homme ne se laisse pas facilement approcher. Les ethnologues vont alors user d’un stratagème. Des autocollants d’Occident vont être reconstitué en laboratoire puis collés un peu partout dans un rayon de trois kilomètres autour du village. L’instinct antifasciste du militant LCR va le pousser à tous les arracher. Des caméras infra-rouge vont alors remonter sa trace. Un premier contact a lieu en avril 2019 avec Danielle Sculie. Mais José suspecte un « coup-monté des fachos » et refuse de toute façon de discuter avec « une greluche qui n’y connaît rien en politique » (sic). Rendez-vous est donc pris le 24 juin dernier avec le professeur Mülder accompagné d’un ancien camarade de José, François D. aujourd’hui conseiller régional PS. Le militant se montre très intéressé par le portrait de notre société que lui présente le professeur. « Et Juquin ? Il a fait combien aux présidentielles ? » telle est l’une des premières questions que pose José De Hoñoda, désormais âgé de soixante-et-onze ans.



« C’est une découverte extrêmement rare, précise F. Mülder, le dernier cas remonte à 2003 lorsque nous avions retrouvé un couple de militants du PSU caché dans une cave près de Grenoble. Nous suivons encore la piste de ce groupe de militants de la Cause du Peuple disparu en 1978 lors d’une Longue Marche en Guyane, mais il y a peu de chance de les retrouver vivants. »



A Sainte-Eulalie-des-Causses, à la demande de José, Alain Krivine serait attendu en fin de semaine pour l’autoriser à cesser enfin son travail d’implantation. 

 

lundi 27 mai 2019

La soirée électorale du PCF dégénère en orgie

par Albert Bouchignard
 

« C’EST LA REMONTADA ! » La voix de stentor d’André Chassaigne couvre un instant les cris des militants et la sono diffusant du MC Hammer. La soirée est déjà très avancée dans la nuit de dimanche à lundi, place du Colonel Fabien, mais les communistes ne sont pas prêt à rentrer chez eux. Les résultats des élections européennes ont fait l’effet d’une bombe. Le député du Puy-de-Dôme est descendu quelques instants de son estrade pour répondre à nos questions. Torse nu, il laisse découvrir de nouveaux piercings sur ses tétons. « Tout le monde nous donnait mort, déclare-t-il, nous-mêmes on s’attendait à faire au mieux 0,5 %. Et voilà qu’on fait cinq fois plus… c’est énorme ! ». La voix de l’élu se brise d’émotion. Il engloutit une rasade de rhum cubain avant de remonter sur scène au milieu de militantes des Jeunes Communistes qui exécutent des figures de Knee Hold sur des barres de pole dance.

André Chassaigne n’est pas le seul partagé entre euphorie et émotion. La foule surchauffée rassemblée dans la salle du Conseil National scande en chœur : « Mais il où ? Mais il où...Philippe Poutou ?». Fabien Roussel, déguisé en Superman, complète l’analyse de son camarade : « 2,5 % c’est inespéré ! Vous vous rendez compte ? On est devant Francis Lalanne et le Parti Animaliste, c’était pas gagné d’avance ! Si on poursuit dans cette progression, l’année prochaine on peut espérer 10 % aux municipales et 50 % en 2022. Tout ça c’est grâce à Ian, il a fait un boulot extraordinaire !».

L’intéressé passe devant nous, porté en triomphe par les militants, tandis qu’un peu loin on aperçoit Marie-George Buffet faisant tourner son soutien-gorge au-dessus d’elle. Les perspectives radieuses du Parti Communiste Français commencent déjà à aiguiser les appétits. Olivier Dartigolles, le crâne rasé, se parle tout seul en fumant un gros cinq feuilles : « J’veux la Culture !...Non l’Intérieur !… Non J’veux les Anciens Combattants... ».

La nuit s’avançant, les danses deviennent plus charnelles et l’ambiance plus érotique. Nous choisissons de laisser les militants et militantes du PCF à leur intimité. En repassant devant l’entrée, nous croisons un inconnu essayant en vain de convaincre le service d’ordre de le laisser entrer : « Puisque je vous dis que je suis l’ancien secrétaire national ! Cherchez sur votre liste d’invités, Pierre Laurent ! »

mardi 21 mai 2019

Bévue : L’Humanité publie en avance le communiqué de défaite de Ian Brossat


Par Albert Bouchignard

Quelle n’a pas été la surprise des lecteurs du quotidien communiste de découvrir dans l’édition du lundi 21 mai 2019 le communiqué du candidat du PCF aux élections européennes. Celui-ci réagissait à son score, soit une semaine avant les résultats des votes. 



L’article, par ailleurs fort bien rédigé, remercie les électeurs qui ont fait confiance à la liste pour une Europe des gens. « La campagne pour les européennes a permis de belles rencontres et des discussions de hautes qualités… , souligne le communiqué, avant de poursuivre, même si le résultat est un peu décevant et en dessous de nos attentes et ne nous permet pas d’obtenir des élus au parlement européen. Le texte conclut : « Néanmoins la belle dynamique enclenchée à cette occasion ne s’arrêtera pas. »

Comment expliquer une telle anticipation ?

« Disons que ça faisait déjà un bout de temps que le fax traînait sur le bureau de la rédaction , nous explique un journaliste de L’Huma. Vous savez, les soirs d’élections au PCF c’est jamais fou-fou. Les candidats sont fatigués et démotivés, ils ont envie d’aller se coucher le plus tôt possible. Du coup ils rédigent leur communiqué quelques jours avant en laissant un blanc dans le texte pour le résultat. Ian c’est un bosseur, son communiqué de défaite il l’a rédigé dès le début de la campagne ! »

N’y a-t-il pas eu négligence de la part de la rédaction de L’Huma ?

« Clairement, oui bien sûr, reconnaît notre source. Après, certains accusent le stagiaire, mais c’est trop facile. Moi je parierais plutôt sur un quadra de l’équipe, la preuve c’est qu’il a fait un lapsus orthographique en écrivant Brossard au lieu Brossat… comme Papy Brossard, la pub pour les goûters dans les années 80. »

L’ enquête interne continue.

jeudi 2 mai 2019

Les scientifiques sont formels : même les black blocs ne sont pas assez cons pour attaquer un hôpital.


Le monde de la recherche n’a pas tardé à réagir au lendemain des manifestations du 1er mai et des polémiques autour de l’irruption de manifestants dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. La communauté scientifique est unanime : à part des libéraux, personne n’est assez con pour détruire un hôpital.


« J’étudie le phénomène des black blocs depuis des années, précise le pédopsychiatre Leslie Van Nielsen de l’Université de Nice. Certes ils ne font pas preuve d’un grand sens du discernement, mais ils sont néanmoins capable de percevoir quelques nuances dans l’urbanisme. Avec mon équipe, nous avons fait des tests en laboratoire consistant à classer des photos de commissariats et d’hôpitaux. Les résultats des black blocs se situent à un niveau à peu près similaire à ceux d’une souris blanche. Notez que les journalistes de BFM TV ou France Inter échouent à ce test. »

Même constat chez les black blocs que nous avons rencontré : « C’est vrai qu’on fait pas toujours dans la finesse, reconnaît Léandre, ça nous est arrivé de cramer un kiosque à journaux, la camionnette d’un artisan ou un abri-bus, mais un hôpital faut pas pousser quand même, ce serait comme tirer sur une ambulance ». Gros Bébert renchérit : « J’ai jamais prétendu avoir un gros QI, je suis même aller jusqu’à balancer des cailloux sur le SO de la CGT et je me suis battu une fois avec des insoumis, c’est vous dire comme je peux être bourrin, mais un hôpital, on a tous des proches qui y vont, alors même moi j’y touche pas. »

Terminons enfin notre enquête par cette conclusion de médecins et de personnels hospitaliers : « On ne s’est jamais senti menacé par des manifestants, black blocs ou gilets jaunes. Les seules choses qui nous font vraiment flipper ce sont les politiques d’austérités budgétaires des gouvernements. Ça, ça cause des dégâts ».

vendredi 1 février 2019

Un militant trotskiste se noie dans un verre d’eau.

Drame : laissé sans surveillance, un militant communiste révolutionnaire a été retrouvé sans vie dans un verre en pyrex de 20 cl. L’hypothèse de l’accident dialectique est privilégiée par les enquêteurs.

Il n’en revient toujours pas. Christian est le dernier à avoir vu Pablo D. en vie. Il se sent en partie responsable de la tragédie qui est survenue hier soir. « A l’issue de la réunion de notre groupe local, je lui ai proposé de nous rédiger un petit compte-rendu de la situation des gilets jaunes sur la ville, nous confit Christian entre deux sanglots, c’était pour le publier sur notre blog. Si j’avais su que ça prendrait de telles proportions, je l’aurai fait moi-même !»

Les enquêteurs reconstituent peu à peu les événements qui se sont succédé jusqu’à la tragique issue. Rentré chez lui, Pablo a commencé à rédiger un brouillon de son texte. Il a ensuite entrepris de corriger la grammaire pour respecter l’écriture inclusive. Son historique de travail indique qu’il a passé un long moment à sélectionner la police d’écriture la plus adaptée aux personnes dyslexiques. La situation semblerait s’être compliquée lorsque la victime a envoyé son texte aux militants de sa tendance pour une relecture. Les échanges mails de la soirée montrent une certaine confusion autour du choix d’une date pour un congrès extraordinaire. Pas moins de seize menaces de scissions ont été relevées dans cette correspondance. Quelques messages venant de deux secrétariats distincts de leur Internationale n’ont pas facilité les choses. Le dernier e-mail de Pablo indique qu’ayant peur d’avoir un regard biaisé d’homme blanc occidental cisgenre, il partait refaire un travail de terrain complémentaire.

C’est aux alentours de 7h ce matin qu’un ouvrier de l’usine voisine, surpris de ne pas voir Pablo distribuer des tracts comme à son habitude et s’étant rendu à son domicile, a découvert le corps inanimé du militant trotskiste. Les secours dépêchés sur place n’ont rien pu faire.

Le capitaine des pompiers rappelle à cette triste occasion qu’il faut être vigilant avec ce type de public : « Ce sont des passionnés, ils peuvent vite perdre contact avec la réalité. Pas plus tard que la semaine dernière, nous avons dû interner de force un coiffeur LGBTIetc qui s’était mis à couper chaque cheveux en quatre. Il faut vraiment que les proches, famille, amis ou camarades fassent très attention si on veut éviter d’autres drames comme ceux-ci. ». Le message est transmis.