Par notre envoyé spécial au
Portugal
Le Portugal s'en
est pris une sévère, de crise économique. Contre un prêt de 78
milliards d'euros généreusement accordé par la troïka UE-BCE-FMI,
le pays doit entreprendre un vaste programme de rigueur : coupe
budgétaire dans les aides sociales, dans le budget de la santé, gel
des salaires dans le secteur publique pendant quatre ans... Les
résultats ne se sont pas fait attendre : deux millions de portugais
vivent sous le seuil de pauvreté (sur dix millions d'habitants), on
manque de matériel de base dans les hôpitaux et on a constaté un
pic anormal de mortalité en février dernier.
Le premier ministre
ne peut plus faire de déplacement sans être hué et le président
de la république a déjà été obligé de fuir les manifestations.
Deux grèves générales ont eu lieu le 24 novembre 2011 et le 22
mars 2012. Malgré des résultats en demi-teintes, les manifestations
de ces journées ont été violemment réprimées par la police. La
contestation sociale se partage entre deux états majors : la CGTP,
grosse confédération syndicale coco old school et la plate-forme
15-O constitué du Bloc de Gauche, d'organisations de précaires et d'activistes des droits humains.
Pendant ce temps là
des trublions se produisent tous les soirs à la télévision et
osent même battre les records d'audience du foot. Ces rigolos
s'appellent Nuno et Vasco Duarte, deux frangins. Ils improvisent des
sketchs filmés en pleine rue et rediffusés aussitôt. Ils
s'inspirent de deux personnages créés durant la Révolution de
Œillets. En lutte, disent-ils, contre le pouvoir financier comme ils
l'étaient hier contre la dictature. Avec toujours la même arme : le
rire. «Nous revendiquons le droit à l'incohérence, à
l'irresponsabilité et surtout à l'association de la crise à la
fête, les difficultés à la joie».
Un jour, le duo
s'installe devant le siège national du parti socialiste.
L'opposition socialiste ayant besoin d'un leader fort, les frères
Duarte organisent un concours de bodybuilders pour remplacer le
''veule'' Antonio Seguro. Des dizaines de passants s'arrêtent, se
marrent et filment la scène avec leurs portables. Une autre fois ils
se présentent devant les ministères déguisés en brésiliennes
glamours et girondes pour proposer des aides financières en
provenance de l'ancienne colonie.
Leur symbole est
composé d'une guitare croisée avec...un mégaphone, tiens donc !
Ils détournent l'iconographie révolutionnaire sur leurs affiches,
se mettant en scène façon réalisme-socialiste et révolution
culturelle.
Nuno et Vasco ont
formé un collectif de six artistes, Homens da luta (les
hommes en lutte) qui se sont forgés une réputation en faisant des
tournées dans les villes et villages du pays. Ils proposent un
mélange de musiques traditionnelles portugaises sur fond de paroles
révolutionnaires. Leur public est composé de jeunes diplômés et
précaires qui les accompagnent dans les cortèges des
manifestations. Ils deviennent ainsi des figures connues des
mobilisations, donnant le sourire au gens et c'est important avant le
départ d'un cortège. Associer des visages, des personnages, au sens
théâtral du terme, est un élément important dans les
facteurs mobilisateurs pour un mouvement.
L'année dernière,
Homens da luta représentait le Portugal à l'Eurovision avec
leur chanson A luta e alegria (la lutte c'est la joie), une
parodie d'une chanson révolutionnaire de 1974.
Pour vous, lecteurs chéris, une vidéo donnant idée de leur activisme :
Et pour plus d'info, voilà un lien vers un reportage d'Arte :
4 commentaires:
Une bien belle et pertinente initiative.
La révolution, on la fera en chantant!
1/
J'ai pas lu ca m'a paru chiant.
2/ la video marche pas
3/je vais finir par boycoter totalement youtube/google ces chiens d'impérialiste yankee de merde.
Ps: ok des photo de numero de rue en captcha maintenant...
Merde un instant en quittant la page j'ai crus avoir vu "les hommes du fer"
bon doc sur les grand capital de l'acier
arte, torrent toussa hd gl
Putain, je me surprend moi même a réussir de déchiffrer les hiéroglyphes du captcha.
Enregistrer un commentaire