mercredi 27 juin 2018

Un aller simple pour Pyramiden

Et ça recommence ! A chaque fois c'est pareil ! Ils ne peuvent pas s'en empêcher ! Luky Luke ne va pas sans les Dalton, Spirou sans Zorglub, Astérix sans les romains, le foot ne va jamais sans les anti-foot.

Nous qui n'aimons ni le foot ni les aristocrates, subissons la double peine, tabassé d'un côté par les commentaires sportifs et de l'autre par les jérémiades des copains militants pourfendeurs du sport-opium-du-peuple-qui-ferait-mieux-d'aller-en-manif.

Oui sans doute, les coupes du monde prennent une place disproportionnée dans l'actualité. Oui, y a trop de pognon qui circulent en haut de l'échelle sportive. Oui, y a des abrutis qui prennent un peu trop à cœur la compétition au point d'aller tuer celui qui ne porte pas le même maillot.

Mais on préfère voir le verre à moitié plein. C'est marrant et touchant à la fois de voir ces gens s'enthousiasmer, trépigner, pleurer ou s'embrasser à propos des exploits de leur équipe. C'est rigolo de voir ces individus déguisés n'importe comment. C'est presque émouvant de remarquer que beaufs et bobos ont alors une langue commune et se retrouvent dans les stades.

L'anti-foot nous interroge aussi.

Traiter les supporters de moutons, d'abrutis, de décervelés, n'est-il pas paradoxal quand on prétend militer pour le peuple. Ce peuple doit-il ressembler trait pour trait aux militants anticapitalistes et s'épanouir uniquement sur des textes de congrès de groupuscules révolutionnaires ? Ou bien ce peuple a-t-il le droit de se rassembler, de s'émouvoir, de se passionner pour des événements de son choix ? C'est ignorer également que le foot n'est pas monolithique et a une histoire populaire et politique d'une grande richesse. D'autres militants, moins arrogants, se sont penchés sur cette question.



Pourquoi militer si on méprise le peuple ?

Oui pourquoi aucune tolérance au grotesque jovial et inoffensif du foot ? Si tel est le cas, nous vous proposons d'arrêter d'essayer de rendre le monde meilleur pour des gens vulgaires qui boivent de la bière en gueulant devant des matchs. Regroupez-vous et partez sur une île construire votre cité idéale où les ballons seront proscris. Pas une île tropicale, la mer chaude et et le sable fin risquerait de détourner certains de leur sacerdoce. Nous avons pensé pour vous à l'île de Spitzberg en arctique, dont la ville fantôme de Pyramiden accueillera vos aigreurs révolutionnaires. Un buste de Lénine est déjà sur place. C'est le site idéal pour ne pas se mélanger avec des gens qui n'ont pas les mêmes goûts qu'un fier et noble curé rouge.

agadez comme c'est joli Pyramiden !


Pour notre part, même si un coup-franc ou un hors-jeu ressemblent à des mystères ésotériques, on tentera de se taper l'incruste dans un bar ou chez des copains, pour l'ambiance, l'alcool et les blagues graveleuses sur les adversaires. On va se marrer et ce sera toujours ça de pris.

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