vendredi 4 novembre 2011

Témoignage de sympathie et service d'ordre


Par Dominique Marc, encore un nouveau venu, merci à toi, prend une chaise et assied-toi par là, il reste un peu de place...


Les anarcho-droitiers ou la joie d'une souffle juvénile et viril sur une organisation décrépie et acide. La suave ironie de votre blog n'a d'égale que la fraîcheur inégalée de vos invectives : c'est en rougissant de plaisir que je me laisse aller, l'écran habilement masqué d'onglets-prétextes, au secret d'un détour numérique, à la lecture honteuse de vos billets, pamphlets et humeurs. Rares sont les jours où je ne songe à rejoindre votre épopée : combien de nuits troublées et nerveuses où mes muscles tendus vous ont réclamées ?

Hélas, je porte ma croix : celle de la garde prétorienne du prolétariat, de la glorieuse colonne de protection de l'organisation. Beau gosse ténébreux au regard franc et lointain, les muscles enduits d'huile d'olive, je suis au SO. Astreint au plus strict silence, corps sans nom et sans visage, enfermé dans le mutisme de la pure obéissance je risque ma vie, celle de mes amis, de ma descendance, de mes étudiants et de mes collègues en vous écrivant.

Pourtant, il faudra bien qu'un un jour quelqu'un ose décrire avec toute la rigueur et l'honnêteté du littérateur formé à l'épreuve du matérialisme historique le quotidien de nos braves défenseurs. Et ce, fusse au péril de mon destin et de celui de l'organisation.

Dans la mesure où je suis journaliste dans le civil, je vous propose une auto-interview, formule la plus à même de rendre compte avec exactitude de notre labeur :

« Mine de rien vous avez participé à bon nombre d'actions dans le monde entier, que faites-vous donc de cette expérience ?
Je m'efforce de changer le monde, de semer un peu de bonheur et d'optimisme, de faire savoir ce que je sais sur les moyens de protéger la planète que nous sommes en train de dévaster à un rythme accéléré et le prolétariat qui est un peu gros et faible en ce moment.

Faîtes-nous part de quelques conseils un peu inédits pour votre première interview ?
Avant tout le SO est une question de style : quelle que soit la situation, le degré de tension ou le rapport de force, dégagez vos épaules, regardez au loin, faites descendre votre voix de deux ou trois octaves et plissez les yeux en usant de la technique bien connue des « petits yeux rieurs ». L'enjeu : se sentir à mi-chemin entre le mec qui traine sa gueule de bois dans un rade dégueulasse de Gare de l'Est et Jason Bourne. Des fois ça marche avec les filles.

Pensez-vous que le SO doit être féminisé et doit rompre avec ses postures virilistes ?
C'est en effet une question centrale : c'est une des problématiques sur lesquelles nous faisons un effort politique volontariste. Nous avons prévu un séminaire transversal avec la commission femmes, la commission de formation, le GTE et la commission médias pour enclencher un processus de déconstruction des normes sociales hétéronormées. 
 
Pensez-vous pouvoir sauver Michel Houellebecq de la dépression ?
C'est une des pistes sur lesquelles nous faisons un effort politique volontariste : nous avons prévu un séminaire transversal avec la commission littérature, la commission de formation, le GTE et la commission médias pour enclencher un processus de déconstruction des normes psychologiques hétéronormées.

De quelles moqueries êtes-vous l'objet à cause de votre domaine d'intervention politique ?
Ah ah ! Excellente question ! Nous sommes un groupe politique qui intervient sur mandat de notre organisation, tout est structuré pour éviter toute dérive militariste ou autoritaire du service. Nous ne sommes pas une instance hors-sol : rien ne prête donc aux moqueries. Nous sommes parfaitement intégrés à l'organisation. En outre, nous faisons un effort politique volontariste et cohérent pour féminiser le SO. D'ailleurs, il n'a jamais été autant féminisé (dans le processus).

Quelles sont les peurs qui vous terrifient ?
La peur est une construction sociale : nous sommes un groupe politique qui intervient sur mandat de notre organisation, tout est structuré pour éviter toute dérive militariste ou autoritaire du service. Nous ne sommes pas une instance hors-sol. En outre, nous faisons un effort politique volontariste et cohérent pour féminiser le SO. D'ailleurs, il n'a jamais été autant féminisé (dans le processus).Nous avons également peur de Michel Houellebecq.

Pour entrer au SO, quelle est la journée-type ?
Il faut rompre avec les clichés : notre réalité est celle de la classe ouvrière. Une heure d'exercice le matin en se levant, un soupçon de matérialisme historique, un repas de fruits, une bonne sieste, un après-midi d'antifascisme, un deuxième repas de crudités davantage variées, quelques grands verres d'eau, quelques sourires, de belles pensées dialectiques, des rencontres secrètes avec deux ou trois personnes de son groupe de service, une douche (éventuellement froide), une nuit à combattre des nazis (ou des lamberts *, ou des JCR *, ou des gens de la nouvelle majo, ou qui ont eu des mots déplacés envers Myriam Martin *). Attention, n'oubliez pas de prendre des détours, de monter dans la dernière rame du métro ou de changer la plaque d'immatriculation de votre véhicule avant de rentrer chez vous.

Définissez en 5 mots commençant par "C" les qualités d'un membre du SO :
Cool, calme, courageux, bogosse, ténébreux et marrant. (Les muscles enduits d'huile.)

La plus belle action que vous ayez mené lors de votre mandat ?
J'ai sorti Michel Houellebecq de la dépression.

L'anecdote la plus saugrenue qui vous est arrivée lors de votre mandat ?
Un soir, après une réunion de comité arrosée, labourée de débats houleux, pris d'un accès de fièvre anticapitaliste, nous avons élu une fille au SO. AH AH ! LOL !

Enfin, quelles sont vos missions principales en tant que membre du service d'ordre ?
Nous sommes un groupe politique qui intervient sur mandat de notre organisation, tout est structuré pour éviter toute dérive militariste ou autoritaire du service. Globalement, nous protégeons l'ancienne majorité (ex-P1 A) de la nouvelle en attendant qu'elle reprenne la majorité. Dans ce cadre, strictement contrôlé politiquement, nous adoptons une attitude défensive, qui nous mène régulièrement à taper les JCR, la P4, ou n'importe qui de la nouvelle majo, sauf Krivine parce qu'il est vieux et qu'il était pote avec Benssa*. ».

7 commentaires:

Anonyme a dit…

http://police.etc.over-blog.net/article-anonymous-opfacebook-5-11-fake-ou-epic-win-87985349-comments.html

Anonyme a dit…

Géniale la nouvelle recrute!

J'ai kiffé.

True style, bien grave et profond, ca en jette.

Anonyme a dit…

Géniale la nouvelle recrute!

J'ai kiffé.

True style, bien grave et profond, ca en jette.

Collectif drapeau rouge et tableau noir a dit…

Et ce, fusse au péril

===>Et ce, fut-ce au péril

(il fut, pas il fusse, confusion avec ils fussent, erreur archi-fréquente qui devrait disparaitre avec l'aliénation capitaliste, quand l'humanité sera réconciliée avec elle-même et avec la grammaire aussi)

Bertrand a dit…

Avec un accent circonflexe, la réconciliation sera totale :
===> fût-ce

Tableau noir et rouge au front a dit…

Ah, merde !

Merci Bertrand.

Anonyme a dit…

Le SO a transpiré samedi à la manif des femmes…
Cette sueur à remplacé l'huile d'olive "commerce équitable" venant du chiapas parce qu'il y avait pas d'avion pour ramener ces produits bio à cause de la grève des faignasses d'Air france! Petit bourgeois!

"peuple kurde beaucoup baton"