samedi 3 septembre 2011

Alors, c'était comment ces universités d'été ?

Mercredi soir s'est achevée l'université d'été du NPA. Nous-autres anarcho-droitiers en avons bien profité, et pas seulement pour la picole ou les bains de mer (même si). Il y avait en tout 47 séances de formations et débats, plus des ateliers, des réunions off, des films,etc. Des invités de grande classe étaient là comme Daniel Mermet, Gérard Filoche, Esther Vivas (la porte-parole d'Izquerda anticapitalista, dans l'État espagnol), Alhem Belladj (militante féministe de Tunisie)... Bref, c'était un vrai bon moment à la fois intéressant, instructif et jovial.

On pourrait reprocher, même s'il s'agit d'une « université » d'été, un ton justement un peu trop universitaire : la plupart du temps, on est resté dans un modèle de conférences menées par des profs, avec des orateurs professionnels intervenant pendant la phase des débats, s'écoutant souvent parler ou refaisant carrément la conférence. Sans doute pourrions-nous réfléchir à quelques formules moins professorales : documentaires, films, lectures publiques, spectacles...

Mais cela dit, tout n'était pas austère, loin de là. Pour preuve, cet atelier sur les séries américaines,où les gens présents ont débattu dans la détente et la bonne humeur (et par delà les diverses... sensibilités, dirons-nous), reliés entre eux par un patrimoine télévisuel commun. Plutôt que de tenter une réponse définitive à la question de savoir si les séries américaines étaient progressistes ou réactionnaires, la conclusion a été d'inviter à les regarder, tout simplement, puisqu'elles constituent d'excellents documents sur la société américaine présente ou passée, et apportent un éclairage précieux pour comprendre l'état d'esprit de la première puissance mondiale. Et en plus, c'est moins chiant que le Monde Diplomatique. Deux séries nous ont, entre autres, été chaudement recommandées : The Wire et Mad Men, que nous allons nous empresser de visionner.

Un autre moment que nous attendions beaucoup était l'atelier « Sex toys : marchandisation ou épanouissement du plaisir féminin ? ». Malheureusement, une gueule de bois mystérieuse arrivée d'on ne sait où nous a cloué au lit ce matin-là, nous empêchant de connaître la réponse apportée à ce débat. Néanmoins, les comptes-rendus que nous avons recueilli disaient que la séance s'était fort bien passée. Une synthèse sera publiée sur le site de la revue Contretemps, vous la lirez dans quelques jours, bande de coquins.

Ces deux ateliers, ainsi que quelques autres, comme cette réunion des divers réseaux du NPA qui réfléchissent encore à la définition de l’anticapitalisme et à l'amélioration du fonctionnement démocratique du parti, montrent que tout n'est pas encore sclérosé par chez nous. L'université d'été a vu le télescopage de deux cultures : d'un côté, des gens qui n'ayant pas de corpus militant prédéfini ou en ayant un mais réfléchissent tout de même à l'accueil de tous au sein du parti, et de l'autre, les curés rouges et la loge P2 (P comme plateforme). Il s'est avéré que ce n'est pas parce que ceux-ci gueulent le plus fort et se mettent au milieu du patio pour chanter des chants « révolutionnaires » dès qu'ils ont bu deux ricards qu'ils font l'unanimité. A ce propos, on pourra noter en guise de scoop destiné à ceux qui n'étaient pas présents qu'Olivier Besancenot chante comme une timbale.

Le courant anarcho-droitier et le présent blog commençaient déjà à être un peu connu à notre arrivée à Port-Leucate. La majorité de la curaille rouge a préféré se la jouer hautaine avec nous : ''pas de commentaires, nous on est sérieux, on milite'', mais certains se sont quand même approchés et ont cherché à en savoir plus sur nous. La configuration des débats a alors chaque fois été la même : après quelques minutes passées à nous expliquer qu'ils n'avaient rien contre l'humour, bien au contraire, nos camarades ont toujours cherché à savoir (sans succès) quelle pouvait-être notre origine sociale, celle-ci expliquant tout sur tout, c'est bien connu. Ils nous demandaient ensuite pourquoi nous agressions ainsi le NPA, pour finir enfin par un bon collage d'étiquette à l'ancienne, nous affublant de noms d'oiseaux tels qu'« intellectuels [mouarf] méprisant les classes populaires », « révisionnistes » (il a été cependant impossible de savoir ce que nous avions révisionné), « piquetistes »* et, bien évidement, « droitiers », mais ça c'est comme le Port-Salut, c'est marqué dessus.

Ces réactions un peu ridicules ont cela dit été minoritaires ; nous avons été les premiers surpris du nombre important de camarades qui sont venus nous dire qu'ils adoraient ce blog et qui nous ont confié avoir éprouvé du soulagement à sa lecture. C'est donc pour vous qu'on continue, les copains : il n'y a pas de raison que le NPA soit réservé aux militants sérieux et tristes. Les militants sérieux et drôles ont également toute leur place, nous le prouverons.

Et ça va chier.



* Piquetiste : Néologisme désignant les partisans de Christian Piquet, où celles et ceux assimilés comme tels par les Vrais Révolutionnaires d'Acier. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l'histoire de la LCR et du NPA, Christian Piquet est un peu à ces deux organisations ce que Judas est au christianisme, en pire (Judas a regretté après coup, lui). Autant dire que nous qualifier de piquetistes, c'est à la fois mal connaître l'anarcho-droitisme et Christian Piquet. Cet homme n'a en effet jamais eu le moindre humour et en plus, il s'habille mal.

12 commentaires:

IGIS a dit…

Bon compte-rendu. Seule la vérité est révolutionnaire, parai-t-il. L'humour est également révolutionnaire. La vérité serait-elle drôle? Décidément, je suis nul pour les syllogisme!

IGIS a dit…

"syllogismeS" et l'orthographe!!

Anonyme a dit…

:D

Sympa, et sûrement plutot juste comme compte rendu j'imagine.

N'étant plus de la maison je me dis que vous pardez un peu votre temps si le but est de sauver le navir mais que l'action en soit est très juste et utile.

Anonyme a dit…

Arrivé après la bataille (du congrès fondateur), j'ai été confronté aux mêmes réactions, disons, hautaines. Surtout dans la jeunesse du parti.
On a un peu l'impression, qu'au regard d'une situation internationale, certes inquiétante, un militant NPA doit rester grave en toutes circonstances.
Mais alors, dans ce cas, Olivier Besancenot, c'était une erreur de casting ?

Anonyme a dit…

Au lieu d'écrire toutes ces conneries, vous feriez mieux de (re)lire Marx, Engels, Lenine, Trotsky, de respecter nos anciens, de chanter l'internationale, et de vous battre pour le rétablissement de la dictature du prolétariat et l'armement des masses travailleuses qui sont le seul garant d'une révolution authentiquement prolétarienne. Au lieu de précher le révisionnisme, le déviationnisme et le défaitisme petit bourgeois, vous devriez étudier comment on crée des soviets, et comment les cellules prolétariennes du NPA peuvent en prendre le contrôle.

Gonzague de Boisseson, militant de la première heure.

Anonyme a dit…

Ptet qu'avant d'acoler "anarcho" à tout et n'importe quoi (y a même des "anarcho-capitalistes" il paraît), faudrait déjà commencer par lire ce qu'écrivaient les auteurs anarchistes. Ceux ci n'ont jamais prôné la magouille électorale et les cuisines d'appareils...

Romain a dit…

Et ptet qu'au lieu d'impose des copyrights sur les mots de la langue française, tu pourrais lire la charte histoire de voir d'où ça vient "anarcho" dans "anarcho-droitier".

Comme ça, Ô Très Pur ennemi de la magouille électorale et de la cuisine d'appareil, tu pourras râler en connaissance de cause.

Anonyme a dit…

L'anarchisme n'a rien à voir avec "la langue française". Mais vive le franco-centrisme...

Et opposons les "purs" qui sont contre la magouille électorale et de la cuisine d'appareil aux "pragmatiques" ("réalistes"?) qui sont pour la magouille électorale et de la cuisine d'appareil.

Mais ceux peuvent aller au PS direct. Ou à l'une de ses sucursales (PG, EELV, PCF etc)

Courant Anarcho-droitier a dit…

Pardon mais qui ici a parlé de partir au P"S" ou dans une succursale ?
Point 7 de la définition du curé rouge : jeter l'anathème sur tous ceux qui n'ont pas exactement la même vision des choses

Anonyme a dit…

mais qui ici a parlé de partir au P"S" ou dans une succursale ?

Moi

Courant Anarcho-Droitier a dit…

Si ce n'est que toi, alors ça va.

Anonyme a dit…

Plutôt que de jeter l’anathème, pourquoi on jetterait pas plutôt directement Myléne Farmer ?