lundi 12 mars 2012

A l'abordage !


Puisque vous n'avez rien d'autre à faire que de glander sur internet, démerdez-vous pour vous procurer deux films : The Boat that Rocked (traduit en français par Good Morning England ) et Lorraine Cœur d'Acier. Leur point commun : ils traitent des radios pirates, époque lointaine que les moins de 45 ans ne peuvent pas connaître.

The Boat that Rocked est un conte pour grands enfants rockers. Il raconte l'aventure des radios pirates anglaises dans les années 60 qui émettaient à partir de navires circulant dans les eaux internationales, ceci afin d'échapper à la législation britannique qui défendait son monopole sur les médias radiophoniques. Il n'y a pas vraiment d'intrigue dans ce film, mais plutôt une reconstitution de ce qu'a été la folie du Rock'n'Roll à la sauce british et le nawak festif,sexuel et psychotique qu'il a libéré. Les acteurs du film viennent des séries anglaises et sont plutôt bons, mais surtout la bande originale est sévèrement fournie en tube anté-1967 qui déchirent grave. Cette B.O nous permet de sortir sans complexe une phrase de vieux cons, à savoir : ''en ce temps-là on savait faire du rock'n'roll, c'est plus comme maintenant...''


Lorraine Cœur d'Acier quant à lui est un documentaire sur l'expérience d'une radio pirate en Lorraine entre 1979 et 1980 durant les grèves des métallurgistes. Cette radio fut créée par la CGT de Longwy pour maintenir le contact avec la population en lutte et pour donner la parole aux métallos. Seuls deux journalistes étaient salariés, et comme les finances ne permettaient pas de leur fournir un salaire honorable, les familles de la région se relayaient pour les héberger et les nourrir. Rapidement Lorraine Cœur d'Acier devient le noyau autour duquel se sont fédérés des dizaines d'associations locales, allant du MRAP au Planning Familial, en passant par les clubs de lecture. Toute la population ouvrière considéra rapidement cette radio comme son patrimoine commun. Si bien que lorsque les CRS tentaient de réquisitionner l'antenne relais, la population accourrait à l'appel du tocsin et les faisait fuir. Et des flics qui prennent la fuite devant une manif, c'est toujours beau. Cette aventure se terminera hélas. Les pouvoirs publics viendront à bout de cette radio. La CGT évincera sa section locale, inquiète de ce vent de liberté et de critique qu'impulsaient les militants de base ( désolé, on vient de vous raconter la fin).


Mais pourquoi est-ce que l'on vous parle aujourd'hui des radios pirates d'il y a cinquante ou trente ans ? Figurez-vous que ces histoires de nouveaux médias dont la gestion devient accessible au grand public nous rappelle quelque chose de contemporain.

L'époque des médias alternatifs radiophoniques est passée. Pendant quelques années, ces radios ont inquiété les médias dominant avant que le système ne les brise ou ne les digère. Les pirates sont désormais devenus des patrons de presse bien gros ou des publicitaires décervelés et décervelant. Mais déjà à l'époque, la gauche et l'extrême-gauche ont raté le coche. Avec les moyens dont il disposait encore au début des années 80, le PCF, notamment, aurait pu lancer un équivalent hertzien de L'Humanité. Mais comme sur beaucoup d'autres sujets sociétaux, il s'en foutait, ou était complètement à la ramasse ; c'est son problème. Les radios indépendantes et non commerciales existent encore, mais leurs audiences sont le plus souvent géographiquement restreintes et confidentielles. 

Si vous n'êtes pas la moitié d'un débile, vous voyez déjà où l'on veut en venir. Le nouveau média accessible à presque tous aujourd'hui, c'est bien évidement internet. Nous avons la chance d'avoir désormais à notre portée un outil de communication mêlant texte, son et image, et qui a de plus un certain nombre d'avantages sur l'antique radio : il est rapide, il est extrêmement populaire (les gens qui n'ont pas accès à internet deviennent de plus en plus rares), et le mode de diffusion des idées et informations y est viral, ce qui veut dire qu'il n'est plus besoin de faire le geste volontaire de régler le tuner de son poste sur telle ou telle fréquence pour entendre ce qu'il s'y dit : l'info vient à toi, par le biais, par exemple, des réseaux sociaux et des liens divers.
Les potentialités d'audience sont énormes. Qu'est-ce qu'on attend pour foncer dedans ?

Dans ce domaine les réacs de tous poils ont une longueur d'avance sur nous. Leurs sites sont nombreux, bien référencés et souvent très esthétiques. Leurs militants consacrent beaucoup de temps à diffuser leur idéologie sur la toile. La résurgence des groupes fafs est en partie due à ce média. Mais pas de panique : avec une certaine dose de bonne volonté, notre retard reste rattrapable. Et de plus, nous avons un avantage sur les mongols tristes de la fachosphère et c'est The Boat that Rocked qui nous l'a révélé : débarrassés de nos bondieuseries folkloriques, les rockers c'est nous ! C'est nous les gauchistes qui sommes les plus classes et les plus cools. Alors brûlons nos portraits de Lénine, découpons nos drapeaux rouges pour en faire des mini-jupes et envoyons la musique !

(et là, logiquement, vous cliquez sur notre playlist)

18 commentaires:

Bromure a dit…

Au fait, ça va vos pouces?

Anonyme a dit…

"C'est nous les gauchistes qui sommes les plus classes et les plus cools. Alors brûlons nos portraits de Lénine, découpons nos drapeaux rouges pour en faire des mini-jupes et envoyons la musique !"

ça m'énerve comment vous vous la pétez ! tout cet étalage de pseudo coolitude pour cacher vos ignorances théoriques crasses. Mais vous faites quoi concrètement ? l'exemple du rock vous va très bien, vous faites semblant d'être des rebelles mais vous n'etes que des gendres idéaux petits-bourgeois comme l'étaient les beatles ou les rolling stones qui n'ont jamais inquiété le système mais qui au contraire canalisaient une jeunesse bourgeoise en manque d'aventures avant le mariage.

pathétique

Romain (Courant Anarcho-Droitier) a dit…

Au fond de moi, quelque part, j'espère vraiment que l'intervention de 17:53 n'est pas du second degré. Vraiment. Ce serait trop bon si des gens comme ça existaient vraiment.

Guillaume (anarcho-droitier) a dit…

Alors moi je vais être moins tolérant que Romain, peu importe que ce soit du second degré ou pas, y a une ligne à ne pas franchir avec moi : on ne salit jamais, mais alors jamais jamais, les Beatles !

Si Anonyme de 17:53 ne retire pas ces propos infâmes, malhonnêtes et d'ailleurs faux à savoir : "gendres idéaux petits-bourgeois comme l'étaient les beatles", s'il ne fais pas d'excuses plates d'ici disons 24h dans le genre "mes écrits ont dépassé ma pensée, j'étais fatigué, j'ai des soucis en ce moment etc etc" s'il n'y a aucune contrition ça va être la guerre à outrance, l'heure des "nervous breakdown" comme on dit. On va te retrouver, on te faire des trucs sales et dégradants. Stalingrad à côté ce sera une querelle de bac à sable.
Fais gaffe Anonyme 17:53 !!! moi je suis un ouf dans ma tête. Si ça se trouve on est déjà en bas de chez toi.

Anonyme 17:53 a dit…

je ne sais pas si l'intervention de Guillaume est du second degré mais on dirait que j'ai appuyé sur un point sensible. c'est la référence aux petits-bourgeois qui passe mal ? on a honte de sa classe sociale peut-être ? hum hum

Fodio a dit…

En somme vous pensez pouvoir vaincre le diable sur son propre terrain. Me demande qui à part lui peut bien vous avoir soufflé cette idée.

Anonyme a dit…

Ne vous posez même pas la question.

J'ai la réponse.

Oui, ca existe.

Ensuite bon, tellement banal, pas drole.

Justement bon a ignorer.

guillaume (anarcho-droitier) a dit…

@ Fodio : parce qu'internet c'est le diable d'après toi ? En tout cas l'idée on la doit à notre esprit d'observation, c'est tout.

@ Anonyme 17:53 :alors toi mon bonhomme t'es gratiné. ça faisait longtemps qu'on nous avait pas fait le procès d'être forcement des "petits-bourgeois" puisqu'on critique la doxa trotsko-marxiste. Et c'est toi qui nous reproche une "ignorance théorique crasse" ?

Sais-tu que tes héros préférés, que ce soit Marx ou Guevara n'étaient pas des prolétaires ?

Une situation révolutionnaire n'est-elle pas le moment où la classe ouvrière rencontre la petite bourgeoisie intellectuelle ? Et petite bourgeoisie intellectuelle n'a rien de péjoratif. Ce sont les cadres, les enseignants, les fonctionnaires et quelques autres. Pas des grands propriétaires de capitaux ni de grands exploiteurs. Ce sont des gens qui peuvent avoir des revenus moins important que des artisans ou des ouvriers très qualifiés mais qui partagent un certain capital culturel, comme les parents des Beatles à l'exception de Ringo Star qui lui pour le coup venait des quartiers prolo de Liverpool.
Nous ça ne nous dérange pas de militer avec des "petits-bourgeois" voir même des grands bourgeois qui auraient trahi leur classe. Cela ferait de meilleurs cotisations et puis on pourrait boire des alcools super cher.

Et puis nous on ne se cache derrière un ouvrier de chez Ford pour se la jouer révolutionnaire de la classe ouvrière et youpi cool..

Guillaume anarcho-droitier a dit…

et j’attends toujours que tu retires tes propos sur les Beatles

Anonyme a dit…

https://fr.wikipedia.org/wiki/Sergue%C3%AF_Eisenstein



Stupéflip

https://www.youtube.com/watch?v=9Umd7w5cECE&t=4m10s

Weber-Der Freischütz Overture-Kleiber (1970) (1821)

C'est fait pour commencé a 4m10 et le bout en question part a 4m19.



Ps:

https://www.youtube.com/watch?v=aNjAEn5WiUY

Anonyme a dit…

Alors là Guillaume ca s'applaudit!


Sinon ca fait toujours sauter du com' l'antispam de blogger on dirait.

Anonyme a dit…

«Mais qu’ils partent donc, ils ne nous manqueront pas. Ils sont très remplaçables, leur fortune est inutile à l’économie, et elle est un trouble à l’ordre public. Ah oui : en partant, qu’ils n’oublient pas de déposer leur passeport à la porte. Avant de la prendre.»

http://blog.mondediplo.net/2012-03-16-A-75-les-riches-partiront

HOURRA!

Anonyme a dit…

"Et puis nous on ne se cache derrière un ouvrier de chez Ford pour se la jouer révolutionnaire de la classe ouvrière et youpi cool"

??
( lol anonyme 17:53, faut se calmer un peu)

Sinon le rock c'est finit, y'a bien que dans les milieux militant, en médecine, et chez les bobos qu'on écoute encore ça, créons de la trance militante!! ( ça éxiste?)

Guillaume (anarcho-droitier zen) a dit…

ah oui j'oubliai- autant pour moi -Pour être un vrai révolutionnaire il faut deux choses : être ouvrier syndiqué ET avoir un ami rappeur.
hihihihi !!!!

(sur la phrase citée au-dessus, dans l'énervement j'ai oublié un mot, il fallait lire "et puis nous on ne se cache pas derrière un ouvrier". Mais aujourd'hui je suis détendu, j'ai tué un hamster...lentement. Je savais pas que ça pouvait crier aussi fort ces petites bestioles)

Anonyme a dit…

Alors là Guillaume ca s'applaudit!


Sinon ca fait toujours sauter du com' l'antispam de blogger on dirait.

Courant Anarcho-Droitier a dit…

désolé pour les anonymes dont les commentaires ont été spamé. On les publie dès qu'on s'en aperçoit.

Anonyme a dit…

je viens de découvrir votre blog qui me fait mourir de rire. continuez !

un truc qui vous plaira peut-être de la part d'un dévôt mélenchoniste mais pas intégriste pour autant.

http://www.youtube.com/watch?v=D6s5bjKa5V4

avion radiocommandé a dit…

Good Morning England est vraiment génial en effet!